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10 Octobre 2024 

Le tourisme peut être géographique, citadin, ce dix Octobre fera plutôt dans l’humain pour notre plus grand plaisir !

Après un long petit déjeuner, Ida, une amie de Fariba notre hôte, vient à l’appartement pour échanger avec nous ! Cette jeune Iranienne de 33 ans suit des cours de Français sur Téhéran et prend une année sabbatique à Lyon à partir de Janvier 2025 pour parfaire notre langue. 

Nous passons une bonne partie de la matinée ensemble et partageons le déjeuner. Elle est ingénieur chimiste, nous retirons certainement autant en son contact qu’elle, envers nous...

 

En après-midi, je passe tout un moment à envoyer à Yann, Anabelle les photos non intégrées sur notre site. Le VPN est abandonné, au Pakistan, on devrait retrouver un net plus accessible. 

 

Nous sommes invités pour une soirée festive au domicile de Persia (la fille de notre hôte) et David son ami . Environ dix personnes sont présentes, nous passons un excellent moment malgré la barrière de la langue. En partageant ce moment, une réflexion m’arrive tout de suite à l’esprit :

Si loin et… si proches !

Les Taxis Uber nous sont réservés à l’aller et au retour. Celui de l’aller est tout sourire et heureux d’être pris en photo par ces touristes Français. 

Lors du retour, le chauffeur, sans sollicitation de notre part, nous met  la chanson « Ne me quitte pas » de Jacques Brel pour nous être agréable !!!

 

Nous sommes touchés par cette attention inattendue…

11 Octobre 2024 

La tour Milad, plus haut édifice du pays avec ses 435 mètres (120 mètres d’antenne) est  la curiosité de la journée. 

Nous sommes surpris que les tarifs soient indiqués en Dollars Américains, compte-tenu des relations internationales. 

Inaugurée en 2008, elle est actuellement la sixième tour de communication la plus haute du monde.

La tête est une structure métallique de douze étages, d’environ 25000 Tonnes, ce qui en fait la plus grande et la plus haute structure au monde dans une une tour de communication.

Nous en profitons pour prendre quelques photos de Téhéran avec une pollution peu perceptible en ce vendredi, jours de repos dans la religion Musulmane.

En fin d’après-midi, Fariba nous emmène en voiture faire le tour de la ville malheureusement congestionnée par la circulation. Cela lui vaudra deux heures trente de conduite entre l’arrêt et cinq km/heure à la nuit tombée ! En tant que passagers, nous pouvons plus sereinement observer le grouillement de la population commerçant, discutant dans les bars. 

Ici, malgré les encombrements, chacun reste calme, les klaxons s’entendent assez peu, dix centimètres entre deux véhicules est bien souvent la norme. De nombreux deux roues se débrouillent pour passer, je dirais dans tous les sens et pour notre courte expérience, sans accrochage. La casque est l’exception et un bébé entre papa et maman sur une petite moto n’est pas rare. Globalement, nous remarquons peu ou pas de police dans ce fourmillement.

Nous sommes dans la capitale, et le foulard pour les femmes n’est pas systématique où porter plutôt en arrière laissant apparaître une partie de la chevelure. Dans les villages, les règles en la matière doivent très certainement être suivies de manière plus strictes. 

Contrairement à de nombreux pays, les voitures Françaises des années passées sont très présentes en raison de la présence de deux constructeurs fabriquant entre autre, des Peugeot et des Citroën.

 

En quittant la capitale demain, nous passerons auprès de la célèbre tour Azadi tour des rois renommée après la révolution de 1979, Liberté !

Nous laisserons le confort feutré du bel appartement de Fariba pour reprendre la route !

12 Octobre 2024 

Au petit déjeuner, nous rencontrons une jeune femme d’origine Afghane qui s’occupe de la maman de Fariba. Elle répond sans hésitation en Afghan à notre question mystère :-))

En partant ce matin, nous remercions comme il se doit Fariba qui à juste fait le maximum pendant ces deux jours et trois nuits passés dans son appartement. 

 

Nous quittons Téhéran en passant la tour Azadi l’un des symboles de la capitale. Finalisée en 1971 pour célébrer les 2500 ans de la monarchie Iranienne, elle s’appelait au départ tour Shahyad (mémoire des rois) , elle a ensuite été nommée Azadi (liberté). Faisant 45 mètres de haut, elle est recouverte de 25000 plaques de marbre. 

 

Après avoir visité ce célèbre lieu, nous sortons de Téhéran sans difficulté contrairement aux craintes que nous avions ce matin. 

Sur le périphérique, on nous propose en roulant un épis de mais cuit que j’accepte avec plaisir, puis de la Marijuana que je refuse avec le sourire ! 

Seulement 150 km pour rejoindre Qom. Sur la quatre voies, en roulant, on récupère aussi un paquet de bonbons avant que l’on nous offre des nougats dans une station !

En chemin, je remarque un panneau interdit aux motos, on verra bien. Ce n’est pas une moto, c’est un side-car !!!

En réservant l’hôtel hier, j’avais remarqué que le devant de l’établissement donnait sur une grande place sans aucun véhicule. Effectivement, en arrivant sur les lieux, il n’y a pas de route pour s’y rendre. Le gps nous emmène directement dans un immense parking souterrain où l’on est tout de suite dirigé vers un placement deux roues.

Je pose la question au gardien du parking où se trouve l’hôtel Karimeh

- Suivez-moi, je vous y emmène…

 

Comme deviné hier en réservant,  l’emplacement de l’hôtel ne permet pas le stationnement.

L’avantage est la proximité immédiate de l’espace religieux ou se trouve le mausolée de Fatimah sœur de l’immam Reza (rappelez-vous, notre visite il y a quelques jours).

Comme à Mashhad, les procédures d’entrée sur ce lieu de pèlerinage sacrés pour les Musulmans Chiites du monde entier, nous fournissent sans sollicitation un guide gratuit.

Il est vrai qu’en cette période d’incertitude, les touristes sont plutôt rares... 

Les différents édifices religieux sont superbes et valent sans aucun doute nos cathédrales et autres monuments occidentaux,  dans un tout autre style. 

Là aussi, les matériaux nobles sont légions !

Dedette, avec ses quelques cheveux blonds dépassant du foulard de circonstance attire de nombreux regards. Un sourire a, dans la grande majorité des cas, une réponse du même ordre.

Lors d’une grande fête religieuse organisée demain, des stands offriront gratuitement de la nourriture à ceux qui le désirent. Déjà en soirée, des chants, des tambours résonnent dans la pénombre. 

 

En descendant vers le sud, nous retrouvons des températures assez chaude malgré l’automne déjà bien commencé, demain il fera 31 à l’ombre.

13 Octobre 2024 

L’hôtel Karimeh, notre coucher d’hier même s’il ne valait pas le quatre étoiles annoncés (ce qui d’ailleurs n’est pas notre recherche), était nettement mieux que les avis des internautes. Ceux-ci ne se gênaient pas pour descendre en flèche cet établissement somme toute pas si mal avec contrairement aux avis, un excellent petit déjeuner.

Dès le début de journée, c’est la musique et les tambours à nouveau dans la rue. La prise d’images est toujours un dilemme difficile. Avoir la juste mesure n’est pas simple entre, engranger des souvenirs et ménager les susceptibilités...

Surtout que, comme vous pouvez l’imaginez, les touristes Européens sont aux abonnés absents depuis notre arrivée dans le pays. On n’est pas unique mais pour le sûr, très peu nombreux !

 

Nous prenons la direction de Kashan.

Le petit restaurant nous nous arrêtons est perdu au milieu du désert. Son gérant est enchanté de nous avoir dans son établissement et demande une photo en notre compagnie.

Des tableaux magnifiques attirent notre attention avec, entre autre, la scène du Christ et ses apôtres ! Nous lui demandons s’il est de confession Chrétienne :

- Non je suis Musulman, mais je trouve cette image très belle…

 

Environ cent km, nous avons fait le choix d’éviter l’autoroute, ce qui somme toute, ne change pas grand-chose, notre voie étant à moins d’un km de la deuxième...

On en profite pour tourner une petite scène moto qui sera très probablement dans notre future vidéo ;-))

 

L’arrivée à l’hôtel est difficile , celui-ci étant situé dans un quartier historique avec des rues d’une étroitesse limite ! Deux demi-tours suffisent à tremper le casque et faire monter un poil la tension entre les deux protagonistes...

 

Une semaine que l’on est dans ce territoire, et on peut maintenant affirmer que les Iraniens sont heureux de notre présence. Il ne faut pas vendre la peau de l’ours, mais on s’y sent bien !

En prenant un thé à Kashan, notre ville étape, un client nous fait signe de venir à une table mieux placée pour prendre l’endroit moins agréable…

Dans cette agglomération, nous faisons une balade à pied de presque trois heures ou comme bien souvent dans ces cas là, nous sommes spectateurs ,observateurs de la vie !

Les petites motos sont très répandues, quelque que soit l’âge des « pilotes ». 

La raison principale est probablement le manque de moyen pour acquérir une automobile mais aussi des conditions climatiques favorisant cette pratique.

En voyant les têtes grises discuter à coté de leurs deux roues, je ne peux m’empêcher de penser à notre tribu Coletum de Cholet. Les tenues ne sont toutefois pas les mêmes, les normes Iso …. inexistantes. 

Encore une fois, l’esprit de liberté flotte sur ces images malgré, on n’en doute pas, des difficultés économiques sûrement réelles.

Kashan offre de beaux monuments, un grand bazar,  quelques édifices religieux. Nous finirons la visite demain par la magnifique propriété Borujerdi offerte par un riche homme d’affaire à son épouse en l’honneur de son mariage. 

14 Octobre 2024 

Débuté en 1857, la maison Boroudjerdi mit 18 ans avant d’être finalisée et demanda la participation de cent cinquante ouvriers. Cette résidence  est considérée comme un chef-d'œuvre de l'architecture  persane traditionnelle. 

En sortant de cette maison devenue musée et bureaux pour une partie de ses pièces, un commerçant travaillant non loin de notre parking  vient à notre rencontre et insiste pour que nous avancions prendre quelque chose dans sa boutique. 

Nous y rencontrons son épouse, il nous fait visiter une partie de sa propriété attenante avec, entre autre, un beau jardin invisible, de la rue. Nos parcours sont tous différents, de son coté c’est une fierté d’avoir pu au fil des années construire ce patrimoine. 

 

Un peu plus de deux cent km pour rejoindre Ispahan ou malgré un peu de temps passé sur le net, nous n’avons pas réussi à réserver un hôtel. On a fait bien des fois sans point de chute, mais on peut  perdre du temps , de l’énergie sur place. 

Bien souvent, on nous demande les budgets de ces voyages au long cours. Difficile de répondre de manière précise, mais en ce qui concerne le coucher, on arrive depuis de nombreuses années avec une moyenne inférieure à trente € la nuit. Ce qui n’est pas le cas de l’Iran ou l’on se rattrape avec l’essence qui ne coûte rien et des repas bon marché dans les petits restaurants. 

Vous verrez sur une photo malheureusement brouillée par un pare-brise poussiéreux, un pick-up avec une hauteur de chargement inimaginable. Le moindre virage un peu appuyé finirait couché sur la route !!!

Dans la banlieue d’Ispahan, ville de deux millions d’habitants, un bruit parasite vient troubler notre quiétude. Je retire les bouchons d’oreille pour avoir une sensation plus précise. Effectivement, quelque chose ne  tourne pas rond ! En m’arrêtant le long d’une grande avenue, Dedette me dit : 

- Il y a un hôtel ici !

S’il avait un garage, on pourrait y réserver une chambre, ce qui me permettrait ainsi de vérifier l’ensemble de la parie cycle. Aussitôt pensé, aussitôt fait !

Dedette s’occupe de la réservation que je suis déjà à pied d’œuvre avec la trousse à outils dans le garage confortable de l’établissement. Après avoir fait le tour de toute la partie moto, ou je trouve quelque écrous à resserrer un peu, un kit chaîne à retendre, je ne suis pas convaincu d’avoir trouvé l’origine du bruit. Je finis sans conviction sur la roue du side qui…. a le roulement hs, jeu et bruit bien présents.  

J’hésite pendant une petite demi-heure entre plusieurs choix :

- Démonter sur place en imposant de rester dans cet hôtel haut de gamme (…),

- Reprendre la moto pour trouver un mécano qui prendrait en charge le sauvage en nous laissant à pied.

- Demander à l’hôtel qu’un professionnel se déplace pour faire le point sur place.

 

Le temps d’un café dans la chambre, la décision est prise, nous allons faire demander à un professionnel de venir.

La femme de l’accueil jolie, souriante, parlant un Anglais adapté à un Guyno, fait venir l’un des employés de l’hôtel qui, immédiatement nous emmène à pied vers un … réparateur moto.

- Non il me faut plutôt un réparateur automobile, c’est un roulement de Polo qu’il faut changer.

 

Tout en sachant que l’Iran subit des sanctions économiques d’un grand nombre de pays et que aucune Volkswagen ne circule sur le territoire !!!

Nous faisons alors cinquante mètres de plus pour nous retrouver dans un commerce automobile. Très rapidement l’homme de l’hôtel trouve un professionnel qui nous informe venir dans l’heure !

Effectivement, nous sommes à peine revenu dans la chambre que l’on prévient de sa présence. Après quelques difficultés à retirer l’élément, l’homme repart en m’informant qu’un roulement de Polo sera introuvable ici…

Vers 19h00, on décide d’aller manger un bout proche de l’hôtel, nous verrons demain ou un peu plus tard :-(

En passant devant l’accueil, on nous fait signe qu’il faut que nous allions dans le garage.

Le mécano est là à nous attendre avec le nouveau roulement installé ! 

- Nous allons remonter maintenant, vous serez tranquille.

L’homme m’impressionne au remontage, comme s’il connaissait pas cœur la conception.  

Vingt heures, l’opération est terminée,  la roue tourne rond :-))

Trois heures entre la demande à l’accueil et la réparation effectuée !!!

 

Dedette me reproche souvent d’imaginer les difficultés avant qu’elles ne soient vraiment là !

Sur ce coup là, un peu comme la pompe à essence à Almaty, elle n’a pas tort.

Je me voyais déjà demander à un tourneur de faire un nouveau support pour un roulement de taille différente avec des délais imaginés importants.

En mangeant notre pizza au bord de l’avenue, on apprécie pleinement ce moment…

 

La circulation est un vrai spectacle avec de nombreux deux roues non éclairés ce qui ne les empêche pas pour certains, de rouler sur de petites distances à contresens ! Le tout sans klaxon et avec une décontraction apparente impressionnante.

 

Encore une journée souvenir ou l’entraide entre inconnus a fonctionné pour notre plus grand plaisir !

15 Octobre 2024 

En changeant d’hôtel pour nous rapprocher du centre d’Ispahan, on constate avec satisfaction que le bruit parasite a disparu.  Le roulement en était donc la cause sans problématique supplémentaire, yes !!! 

Les hôtels traditionnels Iraniens sont charmants avec des espaces genre patio permettant d’éviter les chambres à la queue leu-leu comme c’est souvent le cas. Ici, il pleut très peu mais on arrose les espaces extérieurs juste pour refroidir l’atmosphère !

Quand nous avions fait la Syrie,il arrosait certaines rues en ville pour la même raison.

Trois mois sans pluie en France, c’est restriction d’eau !!! Deux poids, deux mesures ?

 

Assez rare dans notre avancée, nous avons pris possession de notre coucher vers 12h30 et y restons jusqu’à 15h00, histoire de sortir avec la baisse de la température. 

Notre premier lieu est une mosquée ou nous avons du mal à trouver un point de vue car entourée de rue étroites sans recul. Nous arrivons au moment ou de nombreuses femmes Iraniennes s’apprêtent à y entrer. 

L’une d’entre elles s’approchent de nous visiblement troublée par notre présence. 

- Vous êtes Afghans ?

- Non, nous sommes Français.

- Vous êtes journalistes

- Non, juste touristes.

 

Elle nous demande de la suivre et nous pensons naïvement que c’est pour nous faire visiter les lieux. En réalité, elle nous emmène dans une salle ou étudient de jeunes Iraniens. 

S’engage une conversation à bas volume entre cette femme et quelques étudiants. 

Quelques minutes se passent pour finir à se demander ce que nous faisons ici !

- Nous avions décidé d’aller voir la place Naqsh-e Jahan, nous allons vous laisser.

 

En quittant les lieux, on se dit que nous avons eu à faire à quelqu’un pour le moins bizarre stressée par la présence de deux étrangers potentiellement mal intentionnés.

- Non Madame, nous sommes ici juste pour connaître votre pays, votre culture, rien de plus…

 

Pour nous rendre au cœur de la ville, nous traversons un très long bazar avec certains magasins minuscules. Les marchandises sont partout en grande quantité…

Après plus d’un km dans ce labyrinthe  (merci Organic maps), nous arrivons à l’incontournable de la ville, la place  Naqsh-e Jahan construite au début du XVII ème siècle, et inscrite à l’Unesco. 

Elle est considérée comme un chef d’œuvre de l’architecture Persane.

Sur cet immense espace, difficile de faire un pas sans être abordé par des Iraniens ou Iraniennes. Certains(nes) pour nous proposer d’aller visiter leur commerces, d’autres juste pour échanger avec des voyageurs envolés du paysage depuis quelques temps.

Nous nous faisons offrir un thé dans un commerce de tapis ; là, nous rencontrons un ancien guide pour touristes Français : 

- Mon Français s’est affaibli, depuis quatre ou cinq ans, les touristes ont disparu !

 

Nous finirons notre balade de nuit pour y voir le pont Khaju. Construit en 1650, les habitants d’Ispahan s’y retrouvent le soir pour y jouer de la musique et des chants traditionnels. Je n’ai pas osé leur demander de prendre quelques images pensant que c’était plutôt d’ordre religieux.

J’aurais dû :-(

Encore une fois, nous rentrons de nuit pour les cinq km qui nous séparent de l’hôtel. Nous qui racontons souvent que l’on ne sort pas la nuit durant nos périples. Il faut qu’on le fasse en Iran !

 

En passant à coté des multiples commerces de la ville, un regard un peu soutenu finit bien souvent par un hello bienveillant accompagné d’un sourire et quelquefois d’un welcome !

Nous n’avons croisé qu’un regard pas vraiment sympa (...), Dedette et moi l’ayant constaté simultanément. C’est peu sur une journée :-)

16 Octobre 2024 

Vous avez le droit de vous moquer !!!

 

Yazd, ville de cinq cent mille habitants situés en plein désert est la nouvelle étape de cette traversée Iranienne. Nous y passerons deux nuits, cette cité étant elle, aussi renommée que les précédentes.

La chaleur est toujours bien présente avec un trente-deux degrés en milieu de journée. Les camions aujourd’hui sont très nombreux avec une proportion non négligeable qui crachent des fumées biens noirs finissant par irriter nos gorges exposées…

Il y a plus sexy comme balade moto. 

Le Sauvage tourne comme une horloge et même si ce n’est pas l’esprit d’un long voyage, j’ai bien souvent l’envie d’ouvrir en grand. Préserve Guyno, préserve, le chemin est encore long, très long !

A ce sujet, il y a quelques temps, je vous parlais du pneu arrière qui résiste plus que de coutume. Nous en sommes à 23000 kms depuis notre départ et il est encore vaillant pour quelques milliers de km !

En chemin, nous déclinons en roulant, deux invitations :

- L’une par un routier assis avec quelques collègues à coté de son camion. Vu au dernier moment, il était un peu tard pour s’arrêter.

- L’autre nous demandant de sortir de notre route !

 

Nous avons noté quelques adresses d’hôtel nous correspondant sur Yazd afin d’éviter de perdre du temps. Si c’est le premier qui est choisi, c’est parfait. 

Le hasard voudra que le premier soit forcément l’heureux élu ! A quelques centaines de mètres de celui-ci, Dedette me lance :

- J’entends un grincement sous la roue du side,

- Je n’entends rien !

- Si si écoute,

Elle a raison, p… ce n’est pas possible, le roulement neuf n’est quand même pas déjà mort !

Ça grince au moindre virage avec une tendance à survirer. Là, le langage a tout de suite tendance à devenir grossier…

On se rend à l’hôtel ou il reste une chambre de libre avec une place de parking en extérieur. 

Après l’installation, la trousse à outils est à nouveau de sortie. La roue soulevée tourne… très bien sans un poil de jeu ??? Tout est nickel. Cela doit venir de la roue arrière. 

Idem, tout est ok, je n’y comprends rien !

Pendant ce temps-là, trois Iraniens sont venus pour échanger, aider… L’un d’eux parle Français et possède un magasin de tapis cinquante mètre plus loin.

Je décide de refaire un essai sur la place ou se trouve l’hôtel. Le sol de celle-ci est fait de carreaux de terre cuite lisses un peu comme les rues précédentes l’arrivée à notre coucher. Soudain, la lumière s’allume dans mon cerveau embrumé. Et si c’était le grincement des pneus sur ce sol. A peine entamé l’essai, je suis vite convaincu, un braquage en accélérant un peu et les pneus entonnent la chanson du roulement à changer !!!

On ne nous l’avait encore jamais faite celle-là. 

Vous avez le droit de vous moquer ;-)))

 

Le commerçant en tapis nous invite dans son commerce pour échanger boire un thé et commercer...Cinq mille tapis dans son espace de vente, de toute tailles, en matières variées (soie laine, coton etc.), fait exclusivement à la main.

Ce n’est pas le style de notre chaumière mais je me serai bien laisser tenter ; Dedette, pas vraiment !

 

Nous passons la soirée sur la terrasse de l’hôtel donnant sur l’une des curiosités phare de la ville que nous irons voir de plus près demain.

17 Octobre 2024 

Selon l’Unesco, Yazd serait l’une des plus vieilles villes du monde déjà présente 3000 ans avant notre ère. Au Sud Ouest, le mont Shir Kuh avec son altitude de 4055 m alimente en eau, la ville grâce à ses canalisations. 

A ce sujet, nous visitons en matinée le musée de l’eau expliquant les techniques ancestrales concernant cet élément vital. Je vais faire un jeu de mot plutôt facile, en la matière, nous n’avons pas inventé l’eau chaude !!! 

Par forcément besoin de high tech pour faire dans le durable voir même, on devrait faire sans. Le high tech par nature est fait pour être dépassé donc changé, pas certaines techniques traditionnelles ayant fait leurs preuves pendant des siècles. Ce n’est que mon avis…

 

Nous passons tout un moment dans un ancien réservoir en sous-sol dont la capacité atteint deux millions de litres d’eau. Inutile de vous dire que la température y était idéale comparée à celle en extérieur, j’en connaît une qui en a bien profité (voir photo) !

 

Même chose en ce qui concerne les climatisations naturelles sans énergie avec ces tourelles appelées aussi Badguirs ou attrape-vent inventées il y a 3000 ans ! Le système de circulation d’air laissait entrer l’air frais en faisant sortir l’air chaud. Il y en a environ 700 dans cette ville qui fait partie des cités les plus chaudes du monde. A priori, la chaleur ne date pas vraiment d’hier…

Les maisons y sont intégralement construites en pisé, argile et terre cuite excellents pour une isolation optimum.

Pour le reste de la visite de la ville, comme dirait Dedette, le style Iranien des édifices religieux ressemble à d’autres monuments déjà vus dans les villes précédentes. Ce qui n’empêche pas leur beauté.

Le complexe Amir Chakhmaq, la mosquée du Vendredi, la vieille ville, les petites rues où la circulation se fait au centimètre agrémente notre découverte de cette agglomération incontournable de la route de la soie !

 

Les deux importantes constructions en bois sur la place de l’hôtel sont utilisées pour transporter le corps de certains défunts. De nombreux porteurs sont nécessaires pour déplacer la lourde structure.

 

Après, notre histoire d’hier des pneus sur le carrelage, Yann, notre gendre me souhaitait lors d’un échange de mail : 

- Continuer à faire couiner les pneus :-))

C’est que l’on devrait faire demain en partant rejoindre un autre endroit célèbre du pays, Persépolis…

Comme l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, on va essayer de décoller de bonne heure ;-)

18 Octobre 2024 

A peine sortie de Yazd,  nous traversons le massif montagneux qui, entre autre, alimente en eau la ville. Nous passons à plus de 2500 mètres avec comme partout dans le monde, la règle de la baisse de température d’à peu près un degré tous les cent mètres. 

Peu de trafic, une quatre voies encore une fois séparée de plusieurs centaines de mètres, ce qui donne un volume apprécié au paysage vallonné. La fin du parcours est essentiellement plate avec une agriculture bien présente.

Les trois cent quatre vingt km se passent sans fatigue. L’arrivée sur Persépolis change de notre remarque souvent  répétée : il n’y avait pas grand monde sur les lieux...

Là, on n’est pas loin de la cohue, il est vrai que le site est renommé au niveau mondial.

Pour rentrer à l’hôtel ciblé en partant ce matin, je dois passerpar le parking payant du site. Nous nous arrêtons un peu avant pour voir s’il n’y a pas une autre solution. 

A peine garé qu’un jeune Iranien de la sécurité vient à notre rencontre :

- Vous avez besoin d’aide ?

- On voulait avancer à l’hôtel Apanada

- Je vais leur téléphoner pour demander s’il y a de la place…

Il est complet Monsieur, j’en connais un autre ou je peux vous emmener.

- Ok, on y va comme ça !

Quelques km plus loin, nous voilà dans ce qui nous semble être un grand hôtel. On se dit que le tarif va être hors budget. 

- Vingt Euro, avec petit déjeuner.

- Parfait, nous prenons !

On est dans le style motel avec une chambre au confort amélioré. Le parking est devant la porte d’entrée, le wifi fonctionne bien, que demandez de mieux ?

Peut-être un éloignement plus important de la quatre voies, mais ça ne va pas être possible !

Nos compagnons de route, les bouchons d’oreille feront taire les bruits parasites pour une bonne nuit.

Voilà une fin d’après-midi qui s’annonce à la cool avant d’aller voir demain Persépolis et Necropolis.

C’était sans compter sur un évènement sans importance qui nous a tout de même énervé un peu...  En fermant les ouvertures du side, je me rends compte qu’une des pressions est morte et qu’il me faut la changer. Nous en avons de rechange, il y en a pour deux minutes…

Ça, c’est quand on les trouve tout de suite. En très court, on finit par les retrouver après avoir vider entièrement le Sauvage, le Guyno ne les ayant pas trouvé dans le bon sac à la première recherche. :-((

Ou comment finir de sale poil quand tout va bien !!!

 

A propos d’un élément de confort qui améliore grandement un voyage, depuis un bout de temps, le  soleil est permanent. En voyage, c’est un plus indéniable, en moto c’est encore plus important. 

On signe pour le même programme concernant la suite...

19 Octobre 2024 

Un petit oubli :  en quittant l’Hôtel de Yazd hier matin, l’homme de l’accueil nous laisse le message suivant juste avant notre départ :

- Dites-bien à vos compatriotes que l’Iran n’est pas comme on vous le raconte sur les médias. Venez nous voir, et constatez-le par vous-mêmes, vous serez les bienvenus…

- C’est promis, on leur dira !

 

Naqsh-e Rostam, site archéologique situé à 13 km de Persépolis débute notre journée. C’est la nécropole de la dynastie Achéménide avec quatre tombes creusées dans la falaise. 

Cette dynastie créa l’un des plus grands empires de l’antiquité avant d’être vaincue par Alexandre le Grand en 330 avant notre ère.

Le site appelée aussi Nécropolis date pour les premières tombes de vingt cinq siècles ! 

Le samedi est le premier jour de la semaine de travail pour les Musulmans et nous ne sommes pas gênés par la foule. Bonne pioche en comparant à hier, où la sérénité du lieu aurait forcément été malmenée.

 

Cette remarque est aussi valable sur le site de Persépolis où nous allons ensuite :-)

Dans sa marche victorieuse contre l’empire Persan, le roi Macédonien Alexandre le Grand fait incendier Persépolis et son gigantesque palais.

 

Sa construction commence en l’an 521 avant J-C. Elle continua jusqu’à sa destruction environ deux cent ans plus tard. C’est l’un des plus grands sites archéologiques au monde inscrit à l’Unesco. 

Comme toujours, les prises d’images sont trop nombreuses voir quelquefois en doublon, le tri après visite est juste indispensable...

Lors de l’un des contacts que nous avons avec les autochtones, et après avoir échangé quelque peu avec un couple, l’homme au physique impressionnant me serre la main avec une intensité émotive bien palpable…De l’humain, du vrai !!!

Quand il sera inscrit dans les constitutions du monde entier que les dirigeants ne peuvent s’enrichir de quelque manière que ce soit, on approchera probablement d’une ère stable ou l’intégrité et l’honnêteté seront les règles.

J’ai comme l’impression, voir la conviction que l’on n’a pas beaucoup avancé depuis deux mille ans et que cette utopie restera une… utopie !

La visite terminée, nous nous rendons dans le  ‘supermarché’ d’un village (environ vingt mètre carrés !). J’ai regretté que la caméra n’était pas en fonctionnement ! La joie des habitants voyant passer le Sauvage et ses passagers était juste extraordinaire...

Ce qui l’était moins était les produits disponibles dans le magasin :-(

Une constante toutefois, dans ces minuscules boutiques rencontrées un peu partout (...), les produits sucrés ne sont jamais en reste !

 

Demain Chiraz, considérée comme la capitale culturelle de l’Iran sera notre nouvelle étape à seulement soixante km de notre hôtel. 

 

Je finirai par une citation de Sigmund Freud : 

 

‘Le bonheur est un rêve d’enfant réalisé par un adulte’ ;-)

20 Octobre 2024 

Sur les logiciels de traduction, on peut faire des choses très intéressantes pour communiquer.

En arrivant en Iran, j’ai cherché  l’Iranien sur le portable pour me rendre compte que cette langue s’appelle le Persan. L’Iran portait le nom de Perse, il y a moins d’un siècle (jusqu’en 1935) .

 

Au petit déjeuner, dans ce grand hôtel, nous sommes deux clients pour au moins trois employés !

Pas de quoi s’affoler pour faire les soixante km qui nous séparent de Chiraz, nous ne pourrons prendre de chambre avant le début d’après-midi.

 

En arrivant dans cette ville d’un million cinq cent mille habitants, je fais un arrêt chez l’un des nombreux mécanos au bord de la route. Notre cric a rendu l’âme au dernier démontage inutile (rappelez-vous le carrelage de la rue à Yazd !),  je m’en vais demander une adresse ou je pourrais trouver son remplaçant !

Dans les trois minutes qui suivent, ils sont quatre autour de nous et finissent par m’informer qu’un coursier va aller en chercher un et me le rapporter. Celui-ci prend le modèle à remplacer,  monte sur sa petite moto et disparaît dans la circulation.

L’un des hommes va chercher un fauteuil à  Dedette et un tabouret pour moi afin que nous patientions assis ! Environ vingt minutes plus tard, l’homme à la moto reviens avec le cric neuf copie conforme à un prix dérisoire.

Serviables les Iraniens ? Difficile de faire mieux…

 

La journée de demain sera consacrée aux attractions phare ce cette célèbre métropole Iranienne. Durant l’après-midi, nous allons visiter le jardin botanique d’Eram situé à plus de quatre km de notre hôtel. C’est le point le plus excentré des curiosités et à notre avis pas le plus indispensable. Il nous permet une belle marche dans cette ville animée avant de nous concentrer demain sur ce qui fait sa notoriété.

Eram est la version Persane du mot Iram qui veut dire paradis. Les premières origines du jardin remontent au XI ème siècle, celui-ci a subit plusieurs transformations depuis sa création. Il est aujourd’hui inscrit à l’Unesco est considéré comme le jardin Persan le plus célèbre d’Iran.

Ses pins et ses cèdres peuvent atteindre 35 m de haut. Le remarquable pavillon a  été la propriété du Chah d’Iran et a servi un certain temps d’université. Il est aujourd’hui la propriété de l’Université de Chiraz qui l’a transformé en musée. 

 

En rentrant, nous sommes encore une fois sidérés de la difficulté à traverser les avenues à pied y compris sur les passage piétons. Si vous ne forcez pas, aucune voiture ni motos ne ralentissent. Quand je parle de forcer le passage, je pèse mes mots ! A la nuit tombée, en fonctionnant de la sorte, on  souhaite que les chauffeurs nous aient vus !!!

En mangeant une pizza à une table de restaurant installée sur un grand trottoir, on profite du grouillement de cette population jeune. Là, un homme sur sa moto passe au milieu des piétons en écrivant un message sur le portable…

Depuis quelque temps qu’il n’y a plus la possibilité de temps à autre d’une bonne bière, j’ai remplacé par le Pepsi en vente dans le pays. Ca, on en trouve partout… partout !

 

Je vous parlais il y quelques jours, de l’habitude ‘d’inonder’ d’eau les cours et autres devant de résidence. Tout le monde ne doit pas être d’accord sur le sujet. Pour preuve, le panneau pris en photo ou vous verrez marqué en Anglais : l’eau n’est pas un balai !

Peut-être un changement à venir dans ces contrées en partie désertiques.

Pour la rivière asséchée présente sur l’un des clichés, nous apprenons qu’elle s’appelle ‘Rudkhaneye khoshk’, littéralement rivière sèche ! Rien d’étonnant à son absence d’eau en cette saison, c’est un cours d’eau saisonnier ! 

 

“N’aie pas peur d’avancer lentement. Aie peur de rester immobile.” Proverbe chinois

21 Octobre 2024 

La première destination sur Chiraz est la mosquée et le mausolée Shah Cheragh. 

Les contrôles à l’entrée sont très stricts, voir inquisiteurs. 

On laissera à la consigne les caméras, et… des épingles à nourrices ! Dedette, sans un belle insistance de ma part, serait restée à l’extérieur, un peu saoulée par les procédures bagages et tenues… On apprendra plus tard par la guide qu’un attentat en 2022 a fait en ces lieux quinze morts et quarante blessés. On comprend mieux la fouille des bagages sans compromis…

 

Shah Cheragh, traduit du Persan, donne roi de la lumière. Ce lieu abrite les tombes des fils du septième Imam chiite Musa Al Kazim. C’est l’endroit de pèlerinage le plus important de la ville sans compter l’incroyable architecture extérieure et intérieure ! Les films sont interdits, les photos autorisées. Il aurait été bien dommage de ne pas immortaliser   la somptuosité générale, en dehors de toute conviction religieuse.

La religion Musulmane, pour faire (très) court a plusieurs courants dont les plus connus sont les Chiites et les Sunnites.

Dans les visites effectuées depuis notre arrivée en Iran, on nous parle toujours des douze Imams piliers de la religion Musulmane. Pour ma culture personnelle, j’ai toujours dit que je lirais le coran, d’autres priorités sont passées avant…

 

La deuxième visite se fait à la mosquée Nasir-ol-Molk surnommée la mosquée rose en raison de ses mosaïques de couleur rose et de ses vitraux aux motif géométriques.

Un peu plus tard, nous rations les rayons du soleil émerveillant l’intérieur. 

En tout début de journée, l’endroit devait être encore plus enchanteur. A l’heure ou je vous écrits, je me pose la question d’y retourner plus tôt ce matin (il est à peine six heures à l’heure ou je vous écris)…

 

La porte du coran prolonge notre découverte de Chiraz. Construite au X ème siècle, elle matérialisait l’entrée et/ou la sortie de la ville. Jusqu’en 1937, elle était surmontée de deux copies manuscrites du coran. Mettre le coran était une coutume chez les Musulmans qui passaient sous le coran et recevaient ainsi la bénédiction du livre sacré en quittant la cité.

Aujourd’hui, les deux manuscrits sont au musée Pars de Chiraz depuis 1937.

 

Un  passage au mausolée du poète Hafez clôturera cette longue balade pédestre. Ce célèbre poète ayant vécu au XIV ème siècle aurait écrit trois mille poèmes, seulement six cents auraient survécu au passage du temps.  

 

Au cours de la journée, nous rencontrons un guide désolé de l’absence de tourisme en cette période. Le moins que l’on puisse, est qu’il n’a pas d’affection particulière pour la classe dirigeante de son pays dans son ensemble… Ce n’est pas la première fois que l’on entend cette opinion depuis notre arrivée et toujours sans avoir abordé la question. On s’en garderait bien ! 

22 Octobre 2024 

La décision est prise, nous retournons à la mosquée  Nasir-ol-Molk. Le passage sera assez court mais les photos en début de journée avec les rayons diffusant la lumière multicolore plus profondément sont autrement plus jolis ! Comme on le dit bien souvent : On ne reviendra pas !!!

 

Darab à 250 kms est le point de chute de la journée. Peu d’hôtel dans cette agglomération de 70 000 habitants, nous verrons sur place. C’était sans compter sur les hasards de la vie !!!

 

Lors d’une pause photo auprès du lac de sel Maharlu, un Iranien s’arrête à côté de nous. Il ne parle pas un mot d’Anglais, nous, pas un mot de Persan, et nous n’avons pas de connexion internet pour communiquer par les traducteurs. Il nous donne du raisin en quantité et nous fait comprendre qu’il nous faut nous arrêter un peu plus loin là où il y a du réseau. 

On y va comme ça !

Une dizaine de km plus loin, nous voilà arrêtés proche d’une station et d’un restaurant.

Sa sœur habite à Darab et elle veut nous inviter à la maison pour le dîner et le coucher !

Plusieurs Iraniens viennent s’ajouter à la conversation…

Le Where do you come from ? (d'où venez-vous) est toujours la première question !

 

Après un petit moment à planifier à Darab sans réelle précision (...), l’homme nous donne un mot ou il a marqué les renseignements nécessaires en… Persan !

On se débrouillera sur place !

 

Nous repartons surpris, dubitatif, heureux de cette nouvelle ‘aventure’ à venir !

Sur la route, une 405 blanche nous suit depuis un long moment… C’est courant, les gens nous filment puis filent leur chemin. Là, cela dure depuis plusieurs km et roulant à 90, je suis surpris de ne  pas être doublé sur cette route limitée à 110. 

Enfin, la voiture nous dépasse , reste à notre niveau, la femme passagère nous fait signe de les suivre. 

Décidément c’est la journée ! Un arrêt sur un parking quelques km plus loin nous apprend qu’il veulent nous inviter à déjeuner à la maison qui se trouve à Fasa dont nous ne sommes plus très loin.

Je vous le fais rapide, nous voilà installés pour un déjeuner copieux dans une maison confortable. L’homme est policier en retraite,  assez jeune, Mme est femme au foyer, leur grande fille est en université et le garçon à l’école.

Nous passons quasi trois heures d’échange, est-ce utile de le rappeler, chaleureux !

La famille nous accompagne sur les premiers km avec le jeune garçon faisant son premier baptême side-car ! Lors de l’arrêt dans une station, le plein est payé par nos hôtes. Le prix est très faible mais le geste bien sympathique !

Nous nous quittons au bord de la route en échangeant  nos coordonnées comme il est de coutume lors d’une rencontre qui dure un peu.  Bien souvent ce sont des au revoir qui se transforment en adieu, mais encore une fois, nous serions très heureux de les accueillir à la maison.

 

Il nous reste 90 km avant de contacter Ali qui doit nous accueillir à Jannat Shahr. Nous n’avons pas tout compris pour ce soir, cela devait être la sœur de ‘l’homme aux raisins’, et voilà que c’est Ali dont nous n’avions pas entendu parler dans la matinée !!!

Qui vivra verra ! Quelques km avant d’arriver, nous avons un beau coucher de soleil qui nous confirme une fois de plus l’arrivée de la nuit très tôt dans l’après-midi (17h15). 

 

Un coup de téléphone et voilà notre hôte sur une petite moto (voir photo) qui arrive et nous emmène à la maison. Il a 55 ans, est professeur d’Anglais, vit ici avec son épouse et ses deux enfants.

Il a fait venir trois amis en notre honneur composant avec lui un groupe de chants et  musiques traditionnelles Iraniennes. Ali chante, ses trois amis jouent respectivement du  santoor (instrument traditionnel Iranien) du violon et du tambour à mains.

 

Ils joueront et chanteront pour nous pendant une bonne heure, puis nous passerons à table ou plutôt au tapis (...) dans une ambiance bon enfant.

On dirait soirée parfaite de découverte d’échange, de chaleur humaine mais il y a un mais. Nous avons passé la fin de la journée et la soirée assis par terre où sur des coussins et on finit par être assez inconfortable sans une bonne chaise.

C’est leur culture, et ils sont plus habitués !!!

 

Encore une journée hors du commun dans ce pays qui n’arrête pas de nous surprendre. 

Demain Ali et Alima veulent que l’on reste en leur compagnie une journée de plus. On se doute qu’il y a aura sûrement des imprévus…

Vous lisez le texte du 22, nous sommes le 23 au soir, il est 23 heures, je peux vous dire que les imprévus, on en a eu encore quelques-uns ;-)) Vous les aurez un peu plus tard !

 

A suivre...

23 Octobre 2024 

Dedette était partie pour une partie de la matinée à dormir, j’ai raccourci sa nuit, nos hôtes étant déjà levés depuis un petit moment ! Nous nous retrouvons tous les quatre pour un petit déjeuner traditionnel. 

 

Ali me propose nous propose d’aller faire un tour dans l’école ou il exerce :

- Prends le side-car, les élèves seront heureux de le voir.

Arrivés sur place, nous sommes accueillis par le principal et quelques employés. 

- Des élèves de 16 17 ans de quatre classes,  aimeraient vous entendre sur votre expérience du voyage ; tu parlerais Anglais, je leur ferai la traduction.

Une bouffée d’émotion m’envahit…

 

Avant de partir, Cécile la professeur de Clarisse m’avait dit parlé d’un échange avec une classe Iranienne.  Le projet avait été abandonné compte-tenu de la difficulté avec les réseaux sociaux ici et des contacts à prendre de notre coté, pas simple à planifier…

 

Là, comme ça, en deux minutes, voilà que nous allons pouvons échanger avec quatre classes !!!

Nos sensations avec la première classe étaient juste, whouahhh !!!

On aime les voyages, l’inconnu, les échanges, l’humain, tout y est, trop heureux de partager !!!

Nous sortons de ce premier échange avec les yeux embrumés !

Avec les autres classes, l’intensité est la même avec une émotion mieux maîtrisée :-)

 

Nous quittons l’établissement avec une dernière photo dans la cour de l’école.

 

Ali : 

- Tu m’as parlé hier d’acheter de l’huile pour ta prochaine vidange. Je vais t’emmener dans le garage qu’il te faut.

Nous voilà dans un endroit ou je ne me serais jamais arrêté, tracteur semi remorque s’y côtoient.

La 10 W 40 cent pour cent synthétic m’y attend pour à peu près quatre fois moins cher qu’en France.

Là, nous rencontrons un Iranien au beau visage buriné qui nous propose de venir passer un moment dans sa maison.

- C’est très gentil, on ne vas pas pouvoir venir

 

En quittant le garage, Ali me lance :

 

- Je viens d’avoir ma fille au téléphone, elle aimerait bien que vous passiez dans son école pour rencontrer deux classes d’élèves de 12 à 14 ans.

- Eh bien allons-y Ali, on est chaud sur le sujet maintenant !

 

Encore une fois, le moment est mémorable avec de bonnes ondes partagées.

Une dernière photo se fait en extérieur avec le sourire accroché aux visages des jeunes filles.

 

Ali : 

- Nous allons maintenant aller à notre jardin, nous déjeunerons là-bas.

Arrivés sur place, le jardin fait… un hectare, c’est un grand verger où grenades, dattes, kakis sont en quantité. 

Nous ne connaissions pas les kakis, c’est juste excellent avec une saveur extrêmement douce.

 

En iran, comme j’ai peux-être déjà dit, les fruits se mangent avant le repas.

Le jardin est accompagné d’une maison ou nous passerons l’après-midi. Nous y déjeunons, et y  faisons la sieste.

En fin d’après-midi, une petite fête est organisée en notre honneur avec  de nombreuses  invités femmes. L’une d’entre elles prépare du pain aux arômes de fleurs. Un napperon fait main est offert à Dedette.

Avant de quitter le lieu, une invitée nous dit :

- Nous vous invitons à la maison, on vous y accueille le temps qu’il vous plaira !

- C’est gentil, mais on ne va pas pouvoir !

- Juste une journée.

- C’est trop gentil, mais on doit continuer notre route.

 

Vers vingt heures, nous rentrons ‘à la maison’, en fait nous pensions rentrer, mais une autre invitation nous attend. La sœur d’Alima a préparé notre venue avec son mari pour une fête  organisée encore une fois, pour nous !

Des voisins, la famille, se retrouvent pour les fruits, les gâteaux, le thé, et un plat de mouton avec accompagnement !

Nous finissons en regardant sur grand écran des photos familiales.

Lors de notre départ, le beau-frère d’Ali nous écrit sur son portable :

 

- Nous sommes très heureux d’avoir fait votre rencontre, demandez-moi ce que vous voulez, je vous l’obtiendrai…

 

En rajouter est inutile, minuit, nous sommes rincés mais tellement ravis de tout ces échanges !

 

Vous l’avez devinez, nous n’avons conservé qu’une petite partie des photos de ces rencontres…

24 Octobre 2024 

- Vous pouvez rester une journée de plus, cela nous ferait plaisir !

- Non, vous nous avez déjà donné beaucoup, nous devons continuer à dessiner de nouvelles courbes sur la carte du monde... Le voyage en est ainsi, avec comme c’est le cas pour vous deux, de superbes rencontres et des au revoir ou des adieux !

Venez nous voir en France. Planifiez une date  de voyage dans notre beau pays, et sauf si le ciel vous tombe sur la tête, ne reculez plus ;-). 

- Nous prenons note !

Si vous avez besoin de quoi que ce soit en Iran, appelez-nous, nous ferons le maximum pour vous faciliter la fin de votre périple dans notre pays. Suivez-nous , nous allons vous mettre sur la route de Bandar Abbas votre destination du jour.

Un petit détail concernant le prénom de l’épouse d’Ali ce n’est pas Alima, mais Halimeh.

 

En descendant vers le Sud, la température passe de 23 à 35 ! Tout de suite, l’énergie en prend un  sale coup. Nous passons en montagne avec de beaux points de vues. 

Vous verrez sur une photo un camion Mercedes ayant quelques décennies. Ces modèles sont en quantité impressionnante dans le pays. 

Pendant une pause café, proche d’un village, nous voyons de nombreux jeunes faire des aller-retour sur la quatre voies avec leurs petites motos. Certains d’entre eux doivent avoir douze ans. Pour optimiser la vitesse, on se couche sur l’engin, les jambes tendues à l’horizontale sur le porte-bagages !!! On circule à trois voir quatre sur le même engin (voir photo)…

 

On se  rapproche du port commercial de Bandar Abbas et les transports de containers sont nombreux. Dans le sens inverse, une file de plusieurs kms de camions attend pour contrôler des marchandises. Les ports peuvent être des lieux de trafics en tout genre.

 

A l’hôtel, pour la première fois depuis notre arrivée en Iran, nous avons la possibilité d’appeler Anabelle et Laura. On va dire que ça fait du bien. Les enfants sont des relations privilégiées irremplaçables !!!

 

Demain, l’île de Qeshm, aux curiosités remarquables, est l’objectif. Nous devrions y passer deux ou trois jours. 

25 Octobre 2024 

Avant de partir, nous avons pris une photo de Dedette avec une liasse de billets. En Iran, la valeur du Rial est de 0,0000015 €. Ce qui peut donner avec des billets de 50, 110 billets pour seulement cent € !

Vers 9h30, nous arrivons sur le port de Bandar Abbas pour l’achat des tickets du Ferry pour l’île de Qeshm. Celui-ci est situé à un km de l’hôtel !

Allez vous garez là-bas. Ok

Le parking est à deux cents mètres.On me donne un papier avec notre numéro d’immatriculation qui me servira pour régler une fois l’achat effectué. L’homme ne parle que le Peran et… je ne comprend pas grand chose à ses explications… 

Sur cet entre-fait, un Iranien arrive et s’adresse à moi, en Anglais. C’est tout de suite plus pratique. Il m’annonce qu’à cet endroit, nous ne pouvons embarquer la moto, les bateaux de Bandar Abbas ne prenant que des passagers ! Nous devons aller à Bandar Pol situé à 88 km !

Il nous laisse ses coordonnées sur un bout de carton.

 

- Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas !

Tiens, on a déjà entendu ça quelque part !!!

 

La route pour aller à Bandar Pol n’a aucun charme. On a l’impression de circuler dans une immense zone de travaux sans aucune vue sur la mer. Même les montagnes environnantes semblent avoir été utilisées pour la roche.

Lors d’une pause, j’ai malencontreusement fermé le couvercle du top case avec… Dedette regardant à l’intérieur de celui-ci. On est passé pas loin d’un point d’un ou deux points de suture...

En tant que véhicule étranger, nous ne pouvons prendre le ticket du ferry directement, il nous faut passer par des procédures de douanes, entre autre d’importation du véhicule. Tous les intervenants  sont bienveillants mais le parcours ‘allez par ici, revenez par là’ est encore une fois d’actualité… Le passage à la frontière Pakistanaise changera peut-être notre ressenti, mais c’est la deuxième fois que nous sommes en contact avec des douaniers Iraniens et  on retrouve la gentillesse générale de ce peuple.

 

Notre premier arrêt se trouve à Last, village de pêcheurs et de transports de marchandises . De grands bateaux font des aller-retour à Dubai, situé à 190 km,  pour y emmener des cargaisons de céréales.

Les trente trois degrés, avec un ressenti beaucoup plus important nous pèsent et l’arrêt dans le seul bar trouvé nous fait le plus grand bien. Là, on nous propose un tour de deux heures en bateau pour découvrir la mangrove Hara. Il est 15 h, un départ dans une demi-heure permettra d’y voir le coucher de soleil vers 17h15, nous réservons dans la foulée. 

La mer est basse, les clichés doivent être meilleurs à marée haute mais on ne peut attendre les bonne heures dans quelques jours !

Les mangroves sont des écosystème de marais maritimes se développant dans la zone de balancement des marées des régions tropicales.

Le ‘capitaine’ du bateau à un vrai look, nous avons immortalisé !

 

De retour vers 18h00, les jeunes exploitants du bar nous trouvent une chambre, en fait un appartement le long du golfe persique. Pas de wifi, une chaleur étouffante à l’intérieur, on fera avec. C’est encore un peu tôt pour visiter cette île, Novembre est plus frais. Il fait très chaud dans cette région du monde. Dubaï en est un bel exemple avec des vies en grande partie en intérieur climatisé ; drôle de concept…

Pour la nuit, on a le choix entre deux options, garder la climatisation ancienne génération bruyante à souhait ou dormir avec une température insupportable. On sera sauvé par les bouchons d’oreille qui nous permettront de mettre la clim au minimum pour rafraîchir un peu...

 

Une fois n’est pas coutume, vous verrez nos bouilles sur plusieurs photos aujourd’hui.

26 Octobre 2024 

A peine levé, je dégouline déjà, la journée ne va pas être très confortable !

Nous rendons les clés de l’appartement vers 8h30. Comme il se doit (…), nous allons visiter l’île de Qeshm inscrite au patrimoine de l’Unesco.

Le début du parcours n’a rien de folichon, puis progressivement l’impression ‘chantier partout’ s’estompe pour laisser la place à de belles vues sur la mer, et des petits ports intemporels. 

 

La première curiosité est le canyon de Chahkooh ressemblant de loin à Antélope Canyon visité aux États-Unis. La température aux alentours de trente trois degrés n’est pas démente mais en plein soleil on cuit et le taux d’humidité élevé n’arrange rien !  

Au milieu du Canyon, un homme nous verse de l’eau d’un puits sur la tête, ça fait trop de bien, malheureusement trop vite séchée.

Ensuite, c’est la direction de mines de sel situées dans le Sud de l’île. Pas vraiment prévue au programme, la piste remplace le bitume au milieu de paysages inconnus de montagnes blanches avec des formes improbables, magnifique !!!

Lors d’une pause café, un homme sur sa moto s’arrête : 

- Nous vous avons vu passer dans le village, voulez-vous venir déjeuner à la maison ?

- C’est très gentil mais le programme mine de sel, pistes à venir, et arrivée rapide de la nuit nous oblige à décliner, merci beaucoup !

  

Nous sommes deux visiteurs à la mine de sel qui ne nous laissera pas un souvenir impérissable ; nous parcourons seulement deux cents mètres avec une partie, dans l’obscurité… Seule la première grotte éclairée par la lumière du jour est remarquable.

 

On continue sur des paysages inédits dans nos souvenirs pour finir avec du classique. Le bitume remplace la piste pour notre plus grand bien. 

La quantité insuffisante d’eau emportée avec nous entraîne une belle fatigue en arrivant à Dargahan, erreur de débutant :-(

A première demande (...), un Iranien nous emmène dans un magasin où se trouve un homme louant un appartement à cent mètres. La clim est à fond, l’espace conséquent, le garage sous l’immeuble, la propreté relative, le wifi absent, le prix assez faible, ça fera l’affaire.

La première tâche de la soirée est d’acheter du liquide pour compenser le manque de la journée. J’ai dû boire un litre d’eau et la moitié d’une bouteille de pepsi.

 

En faisant ce compte-rendu, nous apprenons que des policiers Iraniens ont été tués dans un attentat dans la région du Balouchistan sur le comté de Taftan. 

Après l'île de Qeshm, c’est la direction que nous allons prendre pour rejoindre le Pakistan. Dire que ces évènements nous glissent sans nous impacter un minimum, serait vous mentir.

 

‘Fais le maximum sur les choses sur lesquelles tu as la main,  pour le reste, fais confiance au destin.’

Guyno

27 Octobre 2024 

En partant ce matin, nous sommes surpris du nombre de panneaux de publicité pour les boissons énergisantes au bord d’un boulevard. On remplace bien souvent les substances interdites par d’autres, pas beaucoup mieux…

 

La vallée des étoiles est notre objectif de la matinée. Ces formations ont deux millions d’années et le sol avec des duretés différentes, s’est érodé irrégulièrement avec le temps, les précipitations.  Les colonnes ne sont pas sorties de terre mais l’espace autour d’elles a disparu, rincé par les éléments.

Le résultat est superbe sur un espace global relativement réduit. Pas mécontent que la ballade ne fasse pas des heures, on trempe le maillot en marchant lentement…

Entre le Chahkook canyon et la vallée des étoiles, nous avons découvert des visages sculptés dans la pierre par le hasard de l’érosion. 

 

Sur les derniers curiosités visitées, le tarif est dix fois plus élevé pour les étrangers que pour les locaux. Deux millions de Rials pour l’étranger, deux cent mille pour l’autochtone. Environ trois € pour nous et 0,30 € pour le résident.

A propos de la monnaie Iranienne, j’ai eu un échange avec Yann pour faire un petit topo sur le Rial en lui expliquant que l’on a mis un petit peu de temps avant d’être au point…

 

Il y a les vieux Rials rapport au montant indiqué sur les billets, les Tomans qui divisent par dix le montant, utilisés par la plupart des Iraniens, les nouveaux Rials ou l’on enlève trois zéro aux Tomans. Le tout avec les mêmes billets !!!

Cerise sur le gâteau, le cours officiel est de 45 et dans la rue entre 60 et 67 !!!

Je vous fais suivre la photo d'un vieux billet de 500000 et d'un nouveau de 50, qui ont la même valeur soit 0,77 €.

Arrivés sur Qeshm, la plus grosse ville de l’île du même nom, on n’est pas vraiment charmé. 

De nombreux immeubles sont en construction un peu partout, comme une préparation future de station balnéaire.

Vers treize heures, nous cherchons un hôtel pour mettre à jour de collection d’horizons et prendre un peu de repos. On galère un peu pour trouver notre bonheur, jusqu’à l’aide d’un Iranien qui se propose de nous accompagner :

- Je vous aurais bien proposé de venir à la maison mais notre appartement est exigu et vous ne serez pas confortables.

Son fils d’environ six ans est fier de nous montrer qu’il sait compter jusqu’à huit en Anglais :-)

 

Vers 14h30, nous sommes heureux de nous poser dans une chambre climatisée ! 

En soirée, nous dînons dans un petit restaurant qui nous prépare un excellent plat de crevettes et de légumes entourés de feuilles de brick. Une petite bouteille de blanc aurait été la bienvenue !

 

Demain, nous quittons Qeshm et remontons vers le Nord Est, pour encore une fois passer dans des territoires inconnues.

 

‘Une fois pris dans l’évènement, les hommes ne s’en effraient plus, seul l’inconnu épouvante les hommes’ 

Antoine de saint Exupéry

28 Octobre 2024 

La m... .

 

On n’était pas calé sur l’emploi du temps aujourd’hui !

Pour le sûr, nous quittions l’île mais ensuite à partir de Bandar Abbas, on se posait la question de se contenter des 140 kms, en continuant demain pour une plus grande étape. La deuxième solution était de commencer en après-midi à remonter vers le Nord mais avec une offre de coucher quasi nulle sur les deux cents premiers km…

Nous verrons arrivés à Bandar Abbas, nous ne pensions pas si bien dire...

Avant de rejoindre le continent, nous sommes surpris de voir la construction de bateaux de transport de marchandises traditionnels en bois. 

Une trentaine de km avant Bandar Abbas, vous verrez la photo d’un convoi exceptionnel superbe. Le camion comme beaucoup dans ce territoire portuaire est vintage et comporte 58 roues !

Peu avant d’arriver en ville, on se fait une pause café à l’abri d’un pont à environ 50 mètres de la quatre voies. On bénéficie de l’ombre rare dans le désert (..) mais aussi d’un bruit omniprésent :-(

Le long de la route, il y a  une large bande de piste ou les jeunes Iraniens roulent au maximum de leur 150 cm³ souvent à deux sur l’engin. Ceux qui ne se ramasseront pas, finiront par être excellents. 

Nous prenons la décision de rester à Bandar Abbas, nous partirons tôt demain pour faire environ quatre cents km. Je vais nettoyer le Sauvage qui en a bien besoin.

En repartant de la pause, j’entends un petit claquement mécanique puis plus rien, peut-être une pierre…

A dix kms de notre arrivée, Dedette me dit :

- J’entends quelque chose sous le side.

En regardant du coté droit, je trouve qu’il est plus bas que d’habitude, ce n’est pas bon signe.

Un arrêt au bord de la route ne m’apprend rien mis à part que la roue n’est pas droite.

 

Dedette monte avec moi sur la moto pour soulager le side. Quelques km après, je décide d’arrêter devant un mécanicien. En observant le dessous, je constate que l’axe du bras oscillant est sectionné d’un coté, et que continuer n’est pas raisonnable, quand le deuxième coté lâchera, la roue se mettra complètement en travers en provoquant au minimum une casse plus conséquente. 

En échangeant avec les Iraniens sur place, on m’indique d’aller un peu plus loin ou l’on s’occupera de nous. On repart doucement et stoppons devant un nouveau garage.

- Garez-vous plutôt là !

En se déplaçant de deux mètres, la casse du deuxième coté se produit en mettant la roue totalement de travers bloquée sous l’aile.

On n’est jamais seul en Iran, quelques ouvriers aident à relever l’ensemble pour mettre un cric professionnel. Cette casse, comme le roulement changé dernièrement sont à mon avis les conséquences des km parcourus avec le bras cassé dans la Pamir Hyghway.

Là, le hic est qu’il faut déposer la caisse, que c’est un chantier chronophage, et par trente cinq degrés au soleil, je ne vous dis pas...

Le jeune mécano n’est pas d’une aide extraordinaire ; l’exception qui confirme la règle !

Quand le Sauvage n’en a plus que le nom (…), il m’indique que nous ne pourrons  pas avoir les boulons de remplacement avant 17 heures. En gros, l’heure ou la nuit va tomber.

Effectivement, entre 15 et 17, beaucoup d’enseignes ferment.

J’imagine déjà rester coucher là en gardant le side éparpillé !

A 16h30, un homme, la quarantaine passée me lance :

- Venez avec moi, je vous emmène en moto pour trouver les pièces manquantes (quatre petits roulements, et deux boulons de taille différente).

Nous allons dans trois magasins dans cette ville assez étendue et trouvons notre bonheur. L’occasion de vivre en direct la conduite deux roues, ou dix centimètres sont largement assez, le klaxon très utilisé, les manœuvres inattendues dans un mouchoir de poche, le tout en tenue estivale, cheveux aux vent. L’homme refusera que je paie les pièces.

Le remontage se fera une grande partie de nuit à la lumière de projecteurs, avec juste à coté un mécano deux roues ou les va et vient sont nombreux, épuisant. 

Vers 8h00,  j’ai dû boire trois ou quatre litres d’eau, le Sauvage est à nouveau ‘conforme’.

S’en suis une discussion chaleureuse avec plusieurs Iraniens, vous verrez le selfie :-) 

 

Dedette a encore une fois été extraordinaire à gérer les bagages retirés du véhicule, acheter de l’eau, du coca,  fournir les outils, prendre les photos, les vidéos etc...

 

Vers 22h30, dans un hôtel trouvé dans le centre ville congestionné par les embouteillages, les deux inséparables s’endorment sans demander leur reste... 

29 Octobre 2024 

Hier soir, j’ai omis de vous dire que nous avons décliné une invitation d’aller coucher chez les parents d’un des mécanos présents sur place. Malgré la gentillesse de l’intention, on ne se voyait pas échanger encore tout un moment avec la fatigue accumulée dans la journée ! D’autant plus que quatre cents km nous attendent pour rejoindre Bam.

 

Les petits déjeuners sont bien souvent copieux en Iran, ce matin, c’était un thé… puis plus rien si on n’avait pas demandé des œufs que nous avons attendu... une demi-heure ! On va oublier.

 

En remontant vers le Nord, nous retrouvons des températures plus supportables pour notre plus grand bien. Les postes de police avec contrôles éventuels peu présents depuis notre arrivée en Iran sont plus nombreux sur cette étape. Une fois dans la journée, on nous demande de nous arrêter :

- D’où venez vous ?

- France

- Ok, allez-y

La conversation entière est retranscrite sans contrôle des papiers !!!

 

La 405 Peugeot est très présente dans le pays, mais aujourd’hui, c’est un véhicule sur deux ! Incroyable, nous en avons vu des centaines, dans tous les états.

Lors de la pause sandwichs, coca, un professeur Iranien Motjaba échange avec nous pendant le repas. Au moment de payer, il nous dit : 

- Vous êtes mes invités, la note est réglée !

 

Nous finissons en donnant nos mails respectifs, il nous enverra ensuite le selfie pris dans le petit restaurant (voir photo).

- Vous pouvez venir à la maison si vous voulez, je vis seul, je peux vous héberger.

- Merci, mais notre étape n’est pas ici, nous nous arrêtons sur Bam

 

En Iran, inutile de pousser les portes, on les ouvre pour vous bien souvent sans sollicitation. 

Pour bon nombre d’entre eux, accueillir le(s) voyageur(s) est un plaisir qui transpire. 

 

En rentrant le Sauvage dans le parking de l’hôtel, nous rencontrons un motard Pakistanais qui en ayant appris notre parcours à venir, nous dit immédiatement :

- J’habite sur Lahore (ville de douze millions d’habitants au Pakistan), je vous inviterai à la maison.

On va essayer de se voir au petit déjeuner !

 

Les photos du jour n’ont rien de transcendant, elles ressemblent à cette étape agréable sans feu d’artifice visuel. Celles des villages laissent imaginer une vie un poil rustique loin de nos critères Européens.

 

Un petit proverbe Persan en guise de conclusion :-)

‘Le doute est la clé de toute connaissance’

30 Octobre 2024 

Comme prévu hier soir, nous rencontrons le motard Pakistanais Sohaid au petit déjeuner. Il nous confirme son désir de nous accueillir sur Lahore lorsque nous y passerons. 

Les réseaux sociaux fonctionnent au Pakistan, nous pourrons nous contacter sans problème. 

A très bientôt Sohaid !

 

De notre côté, après avoir pris le petit déjeuner, nous allons passer voir le château Arg-é Bam, le plus grand ensemble en adobe du monde. Avant ça, j’ai eu un gros doute d’avoir bien serré le haut de la suspension du side-car lors du remontage avant hier. En graissant les chaînes ce matin, je vérifie et pas manqué, cela n’a pas été fait. Avec plusieurs personnes qui nous tournaient autour lors du remontage pour parler ou pour aider, il était facile d’omettre une tâche. Il est juste indispensable de corriger cette erreur mais il y a un hic. J’ai accès à un coté sur les deux, l’autre étant situé le long de l’intérieur de la caisse, inaccessible même avec ma clé Allen modifiée. La seule solution est de… retirer la caisse !!!

 

Dedette : 

- Oh non, hors de question d’entamer le même chantier qu’avant hier !

- Écoute, je viens d’essayer quelques minutes, il manque juste un peu d’espace mais ça ne passe pas. Je vais démonter la roue et réessayer. 

- Oui, insiste, ce n’est pas possible.

Elle avait raison, je réussis à passer l’outil, et serrer l’ensemble sans difficulté :-)

 

J’en profite pour vérifier le serrage d’une rotule et casse la tête d’une visse allen petite section. Méa Culpa, j’ai dû serrer un peu fort. Oh la la, ça commence à me courir ce matin... 

Dans la foulée, je vais à la réception de l’hôtel et j’explique à la dame de l’accueil qu’il me faudrait quelqu’un pour sortir une tige filetée sans tête et re-tarauder. 

- Je m’occupe de vous , je vous envoie un de nos employés !

 

Dix minutes après, un homme arrive avec un poste à souder et sans entrer trop dans les détails, soude une nouvelle tête à la tige inaccessible pour permettre un dévissage. Cela prend tu temps, mais il finit par y arriver et fixe une nouvelle visse identique à la précédente. 

Ma pince coupante avait disparu au dernier chantier, il me laisse sa tenaille en cadeau et refuse tout paiement pour ce coup main très apprécié. 

Si on se calmait sur les bidouilles diverses et variées, on ne serait pas fâchés !!! 

On va déjà arrêter de les provoquer :-(

Du coup il est onze heures trente, la journée de repos prévue demain à Zahedan va se prendre aujourd’hui. Nous allons toiletter le sauvage, nettoyer le filtre à air, faire un peu de lessive

pour repartir demain pour notre dernière journée entière en Iran. 

 

En échangeant un peu avec le locataire de la chambre 115, nous entendons encore une fois 

– Si vous avez besoin……………

Merci !!!.jpg

31 Octobre 2024 

Merci à notre batterie hors service !!!.

 

Neuf heures, la Sauvage est chargé, propre, prêt pour emmener les petits Français vers de nouvelles aventures. Clé de contact dans son logement, on tourne un quart de tour… rien ne s’allume au tableau de bord, même pas l’horloge. Deux ou trois on off n’y change rien, c’est zéro pointé à tous les étages. Fusible principal, batterie, fuite de jus soudaine pendant les deux jours au repos, bien difficile de répondre.

Je teste le plus simple, la batterie.  En joignant très rapidement le plus et le moins avec un clé allen, il ne se passe… rien ! Inutile de recharger, il nous faut en trouver une nouvelle.

C’est la même dame qui est à l’accueil de l’hôtel qui voit le même Monsieur qu’hier lui dire :

- J’ai besoin d’aide, mais pas pour le même problème qu’hier, et re-blablabla !

- Je vais contacter quelqu’un qui va venir vous voir sur le parking.

Quelque minutes plus tard, un homme m’emmène dans un magasin d’accessoires moto. La batterie  est une 12 ampères, il m’en propose une 9. 

- Si je n’ai pas le choix, je prendrai mais je préférerais une 12...

- Ici avec les petites cylindrées vendues en Iran, cela va être difficile.

- Mais peut-être dans une autre ville alors ?

- Je ne peux vous donner de réponse maintenant, je vais téléphoner, et ma sœur qui parle Anglais va vous rappeler dans l’après-midi.

- Ok, d’avance merci…

 

Retour au parking de l’hôtel ou je tombe sur Ali, le magicien d’hier avec la tige filetée. 

A peine commencer mon histoire qu’il veut lui aussi m’emmener voir d’autre magasins. 

- Mais j’attends une réponse dans la journée !

- Je vous emmène !

Juste avant de monter dans le pick-up, un autre homme nous aborde et nous dit aller chercher lui aussi.

- Ben ce n’est peut-être la peine de courir plusieurs lièvres à la fois !

L’homme repart en nous disant :

- Je vous informe au plus vite.

En fait, on n’entendra plus parler de lui.

- Ali, ce n’est peut-être pas la peine de vous déranger.

- Montez !

La porte ne s’ouvre pas de l’extérieur, il me regarde en souriant :

- C’est l’Iran !

Trois magasins plus loin, nous ne trouvons rien d’autre que des 7 ampères.

 

- Ok nous allons attendre les nouvelles cet après-midi, en attendant, nous vous offrons le déjeuner et vous resterez coucher ce soir à la maison, mon épouse et moi n’habitons pas très loin.

- On avait prévu de réserver une nuit de plus à l’hôtel.

- Non, vous viendrez chez nous !

 

On se retrouve trois à l’avant du pick-up deux places et roulez jeunesse vers notre nouveau coucher. Ses deux filles et deux petits-enfants vivant sur place ont été prévenus de notre arrivée et partagent le repas avec nous.

Comme toujours en Iran, thé, fruits puis plat de résistance, en l’occurrence aujourd’hui, riz, épices, poulet.

En milieu d’après-midi, nous laissons un peu de tranquillité à nos hôtes pour aller visiter Arg-é Bam, plus grand château du monde en Adobe.

Ali nous emmène sur une partie du chemin avec le pick-up. Dedette monte devant, je me retrouve avec ses deux petits enfants dans la benne ; j’adore !

 

L’adobe,  technique ancestrale adaptée au climat sec est composée d’argile mélangée d’eau avec une faible quantité de paille hachée.   

Inscrit à l’Unesco, le château date de cinq siècles avant notre ère !

Une grande partie de celui-ci est rénovée. La chance est avec nous, la visite se fait peu avant le coucher du soleil. Autour des murs d’enceinte,  on y voit encore très bien des ruines qui était jadis les premières habitations de Bam. 

Nous y rencontrons un retraité Allemand en voyage avec sa KTM (marque de moto Autrichienne pour les néophytes). Il a traversé la Turquie puis l’Iran et projette le Pakistan puis l’inde ; tiens, comme-nous !

On échange tout un moment au troisième niveau du château en regardant le soleil se coucher. 

Un réel bon moment de sérénité et de calme :-)) 

Mon téléphone sonne pour m’apprendre qu’une batterie aux mêmes caractéristiques d’ampérage et de taille part de Téhéran aujourd’hui. Elle sera là demain matin à 10 heures !!!

Ça, c’est plutôt une bonne nouvelle ; on a deux trois jours de rab pour notre visa Iranien, c’est peu !

L’Allemand (dont j’ai oublié le prénom) était spécialisé en électricité automobile avant sa retraite. Il se propose de passer à l’hôtel demain matin, avec son testeur pour voir si tout lui paraît ok.

On s’appelle quand on aura la batterie, et nous nous retrouverons sur le parking de l’hôtel. 

 

En soirée, la famille de nos hôtes est invitée pour dîner en notre compagnie. Ali et Haminey son épouse font le maximum. Au moment de nous coucher, nous apprenons qu’ils dormiront par terre sur de petits matelas dans la salle à manger et que nous prendrons possession de leur chambre. 

- Non, on sera très bien dans le salon. 

- Vous êtes nos invités, ce sera dans notre chambre !

 

On s’exécute…

01 Novembre 2024 

Vers 9h40, (on se rapproche des dix heures annoncés), nous nous rendons chez les parents d’Haminey qui veulent nous recevoir. 

- Ben, c’est gentil, mais si nous voulons partir aujourd’hui, aller chercher la batterie en premier serait peut-être une bonne idée

- Pas de souci, on passe cinq minutes chez mes beaux-parents…

Il me donne les clés du pick-up, monte avec ses deux petits enfants dans la benne, son épouse et Dedette monte à deux sur le même siège passager !

Le pick-up est Iranien, j’avais oublié comment ça faisait sans direction assistée !

 

Les cinq minutes dans la famille se transforme en plus d’une heure !

Ses parents sont charmants, sortent les fruits secs, les grenades, les concombres, le thé, le chocolat, nous donnent des citrons, un kilo de dattes confites, nous visitons le jardin... 

A onze heures passées, il faut ramener les petits enfants chez une de leurs filles qui veut aussi nous inviter… 

- Vraiment non, on a un visa qui s’approche de l’échéance, il nous faut maintenant récupérer la batterie.

Elle est bien de 12 ampères,  de la même taille que celle d’origine, on se retrouve à l’hôtel ou le sauvage nous attend !

Là, je peux faire court, on remonte, ça marche ! L’Allemand est là avec sa KTM,la charge est normale, tout est ok :-))

Il est 13h30, on va déjeuner chez nos hôtes qui ont refusé que l’on prenne une chambre d’hôtel pour leur laisser leur vendredi libre.

- Notre liberté est de vous accueillir à la maison...

Inutile de partir vers 15h00 pour les 330 kms qui nous sépare de Zahedan, le coucher de soleil est à 16h50, nous partirons demain.  

Le week-end des Musulmans est le jeudi vendredi.

 

Après avoir passé un peu de temps sur les compte-rendus de ces jours singuliers, j’emmène Ali en ville pour faire le plein. Il préfère monter sur la moto plutôt que monter dans le side-car.

Un dernier dîner en commun, en ce premier Novembre, demain devrait être un vrai départ !!!

 

Déjà exprimé au tour du monde, les pannes sont bien souvent l’occasion de belles rencontres. Ces deux derniers jours en ont été un bel exemple à un moment ou l’on pensait que la porte de l’Iran se refermerait sur des hôtels et des journées sans attrait particulier.

 

Bon, on peut aussi rencontrer sans déboire mécanique, c’est pas mal non plus :-))  

Batterie remontée avec Ali et l_Allemand en KTM !.jpg
Chez les parents d_Haminey.jpg

02 Novembre 2024 

Deux photos souvenirs pour immortaliser Ali Haminey qui, comme beaucoup, nous auront aidé avec cœur sur le chemin de nos vies ! S’il y a bien un domaine où l’on a conscience que nous ne sommes rien sans ‘l’autre’, c’est le voyage…

On ne sait pas ce qui nous attend sur les semaines qui viennent, mais ce matin le temps est beau, on a envie de dire, comme d’habitude !

 

Zahedan située dans le Balouchistan à trois cent vingt km de Bam est notre dernière étape Iranienne. Cette région située sur l’Iran, l’Afghanistan, le Pakistan est une région pauvre instable où une partie de la population rêve d’indépendance.

Le dernier évènement il y a une grosse semaine, est l’attaque d’une patrouille frontalière où 12 policiers Iraniens ont été tués dans une embuscade.

 

A part quelques zones de montagnes où le paysage prend du volume, le reste est principalement constitué de désert plat sans âme qui vive. Le trafic est faible et comme bien souvent en Iran, les voies opposées sont séparées de plusieurs centaines de mètres.

 

Dans cette région, la distribution de l’essence est rationnée et la vente du précieux produit se fait aussi au bord de la route... Arrivée sur Zahedan, notre première tâche est de remplir à nouveau les réservoirs. Dans cent km au Pakistan, l’essence passera de 0,05 à 0,82 €.

Bon, les Français en rêveraient d’un litre 0,82 !!!

 

L’accueil dans la station est tout autre que ce que nous avons connu depuis notre arrivée en Iran. Pour faire simple, on ressent moins de bienveillance…

Pendant que Dedette m’attend près du Sauvage pendant que je réserve une chambre d’hôtel, elle se fait aborder :

- Soyez prudents dans cette ville !

Dont acte, on nous avait déjà prévenu quand nous étions sur Bam…

Demain sera une journée particulière, nous passons la frontière Pakistanaise avec, si nos renseignements sont exacts, une prise en charge militaire... 

On vous racontera…

 

Une petite d’Einstein :

‘ La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre’.

03 Novembre 2024 

Environ cent km pour rejoindre Taftan au Pakistan. A Mirjaveh, nous décidons de faire le plein pour les quelques litres qui nous manquent. On sera paré pour le trajet quasiment jusqu’à Quetta.

En arrivant à la station, nous faisons la queue quelques minutes. Arrivés à la pompe, un homme nous aborde !

- Vous êtes Musulmans ?

- Non.

- I love you !!!

Surprenant…

Au moment de payer, le même homme nous dit :

- C’est gratuit, vous êtes mes invités !

Voilà des échanges que nous n’aurions jamais imaginés.  

La douane Iranienne est du même tonneau que les deux postes rencontrés dans le même pays, bienveillante.

Pour le carnet de passage en douane, nous sommes même accompagnés par un agent frontière qui en fin de parcours nous demande une photo dans son bureau ou sont collés des autocollants de nombreux voyageurs passés par là. 

- J’ai créé un groupe whatsapp sur le thème du voyage, je serais heureux que vous acceptiez d’en faire partie.

- Avec plaisir, voilà le petit reste de Rials non dépensés en Iran, on vous les laisse.

- Merci, le meilleur pour votre voyage !

 

Voilà, l’aventure est terminée en Iran. Pour résumer, un seul regard non pacifique en quatre semaines (Ispahan le 15 Octobre), tout le reste en gentillesse et en sourires. Une police routière peu présente sur le réseau, on a de quoi comparer, rappelez-vous le Kazakhstan !  

L’Iran s’est avéré l’un des pays ou on aura le plus marché à pied la nuit…

Le récit n’est pas d’idéaliser le pays en proie à ses problèmes divers et variés comme beaucoup. Simplement d’appuyer un peu sur le crayon pour au minimum, arrondir les angles d’une présentation télévisuelle occidentale détestable. Je m’arrêterai là !!!

 

Le coté Pakistan sera plus compliqué surtout avec le carnet de passage en douane du Sauvage. On y passera presque trois heures dans lesquelles sont intégrés un bon moment d’attente. 

Je m’explique :

Tout semble terminé quand nous sommes immédiatement pris en charge par un militaire pour nous emmener au poste de police. Arrivés sur les lieux, nous prenons possession d’une chambre ou la possession d’un nez n’est pas nécessaire pour entrer dans les toilettes ! Ici, l’eau est distribuée au compte-gouttes... 

Par réflexe, je vérifie si le carnet de passage en douane a bien été tamponné. Bonne intuition, il est vierge d’une trace d’entrée au Pakistan.

Je m’adresse à l’un des militaires qui, dans la foulée m’emmène aux customs pour régularisation.

C’est dans ce bureau que nous attendrons un long moment en attendant le ‘boss’ qui, à priori, détient le tampon libérateur.

L’un des douaniers sans notre demande va nous acheter une bouteille d’eau. 

 

De retour au poste de police (ça fait drôle de parler ainsi), on profite un peu d’une sim card Iranienne fonctionnant encore, puis nous sommes ensuite inviter à dîner avec les hommes de faction. L’ambiance est bon enfant, et comme j’écrivais à Yann, la kalachnikov et la gentillesse se côtoient !!! 

 

Je finirai assez tard avec Babou, un Pakistanais de 29 ans, avec qui l’échange sera joyeux, respectueux, instructif. 

Nous partons du poste après-demain, inutile de s’affoler, la grasse matinée sera la bienvenue, si j’y arrive. 

J’en connais une qui devrait atteindre son objectif ;-)) 

04 Novembre 2024 

Babu est seul dans l’espace extérieur, il est un peu plus de neuf heures, on se retrouve lui avec un thé, moi avec un café dosette et une des cigarettes données hier par un autre collègue, (Dedette était ravie !!! ).

Les voyages sont fait pour changer les habitudes, découvrir, le menu est au complet :-) 

La journée va être très chaude, je graisse les chaînes du Sauvage milieu de matinée avant l’arrivée des 35 prévus.

Un Italien de 22 ans vient de passer la frontière et se retrouve dans le même espace que nous. On commence une conversation chaleureuse mais il est demandé par l’ambassade à l’extérieur et quitte rapidement la place.

Un peu plus tard, c’est une résidente de Singapour et un Allemand qui eux, restent et feront partie du départ avec nous demain.

Quand je demande à la femme comment elle trouve Singapour city, elle me répond désabusée

- A peu près aussi intéressante que Dubaï !!!

Vers treize heures, nous partons en pick-up police pour commander des plats chauds dans un restaurant. Comme dans d’autres pays, on détourne la barrière de la langue en faisant entrer les clients dans la cuisine et choisir sur place.

 

Le repas est donné dans des boîtes polystyrène entourées d’un sac plastique. L’écologie n’est pas encore un sujet ici...

Nous mangeons tous ensemble, puis allons dans notre chambre pour profiter d’une température légèrement inférieure avec un gros ventilateur. 

Votre serviteur écrit l’histoire que vous ne pourrez lire que plus tard, le wifi étant absent de cet espace. On échange par mail avec Laura notre fille avec qui on essaie de planifier une période en commun avec elle mon frère Yannick et notre belle-sœur Florence.

L’idée serait de les rejoindre en avion en laissant une dizaine de jours la moto dans un hôtel ou autre parking gardé. L’objectif serait le Rajasthan entre le 20 Décembre et le 01 Janvier.

Affaire à suivre !

 

Fin de journée avec le même trajet pour aller chercher des plats chauds ‘en ville’ toujours accompagnés de militaires armés. Nous ne sommes pas autorisés à rester manger en ville pour notre sécurité.

Le temps passe vite dans la soirée, on ne traîne pas trop, le départ du poste est prévue demain sept heures ! 

Plus de six cents km sont prévus dans la journée pour rejoindre Quetta !

05 Novembre 2024 

Vers six heures trente, nous sommes fin prêts pour prendre la route

- Sortez la moto, le départ est imminent !

Puis passe quelques minutes, un quart d’heure, pour entendre :

- Rentrez la moto, la route est bloquée, vous ne partirez pas aujourd’hui.

- Et vous savez quand elle sera débloquée ?

- Non, il y a quelques semaines, elle l’a été pendant au moins quinze jours !

 

On réintègre les bagages dans la chambre, il est 7h15, et il nous faut juste... attendre !

Bon il y a plus malheureux. Le trente six degrés annoncé aujourd’hui incitera juste à la fainéantise de circonstance.

 

En soirée, Jürgen, l’allemand rencontré à Bam arrive au poste, il était le dernier ‘client’.

C’est le troisième jour ou nous sommes ici, seulement deux véhicules étrangers ont passé la frontière !!!

 

Après le dîner, on se risque à poser la question d’un départ éventuel demain. A priori, on peut mettre le réveil, la voie serait libre.

Le militaire paraît affirmatif, puisse-t-il avoir raison…

06 Novembre 2024 

J’ai une glue pour me lever ce matin, le genre de moment où la vie vous paraît moins belle. Pourtant, c’est pour la bonne cause, on décolle d’ici pour, dans deux jours, voler encore une fois de nos propres ailes !

6h45, Freddy, Pearl qui vont prendre le bus,  Jürgen avec sa Ktm, et nous deux sommes fin prêts pour suivre nos accompagnateurs. Dans les minutes qui suivent, adieu le poste de police de Taftan :-)

On attend un peu, beaucoup, trop, ça sent le roussi... Vers 7h30, en demandant à l’un des militaires présents, on comprendra que c’est encore une fois annulé pour aujourd’hui.

Ici, si vous ne demandez pas, les infos viennent au compte-gouttes, ou pas !

Pas avec une intention de mal faire, c’est leur fonctionnement !

Hier soir, c’était sûr, le départ serait aujourd’hui !!!

 

Alors là, on se dit que les jours pourraient se suivre… et se ressembler :-((

On n’a pas la main sur notre transfert, voilà une occasion d’apprendre sur notre faculté à rester patients en gardant la sérénité.

Le genre de situation ou l’entente entre les participants est juste primordiale... 

 

‘On a besoin de patience avec tout le monde mais particulièrement avec soi-même !’

Saint François de Sales

07 Novembre 2024

Avant de se coucher hier soir, les réponses ne sont pas très positives.

- Ne mettez pas l’alarme, on frappera à la porte vers six heures si vous partez.

Par sécurité (je n’aime pas être en retard), je mets le réveil un peu avant au cas où…

Un peu avant l’heure indiquée hier soir, on entend joyeusement le boum boum boum accompagné d’un  go go go hérité de l’armée !

 

Mais c’est formidable, on va décoller d’ici ! On se prépare au plus vite, nous devons partir vers sept heures. En fait de groupe, il y a huit cars de locaux, avec une dizaine de touristes.

Sur le net, j’avais lu un commentaire indiquant qu’il était anormal que des voyageurs fassent prendre des risques inutiles à des militaires juste pour se promener… J’avoue y avoir un peu pensé mais en voyant que nous étions dix nomades sur plus de trois cents personnes, j’ai vite déculpabilisé :-))

Cette région connaît un conflit depuis de nombreuses années entre les indépendantistes du Baloutchistan et le gouvernement Pakistanais. Notre présence ici ne change rien à l’histoire et les passages de touristes dans le coin plutôt sporadiques…

 

Comme lorsque nous avions été escortés en Égypte en remontant vers le Caire, les relais d’équipe se font de manière régulière, ce qui perd à chaque fois pas mal de temps. Sans compter les postes militaires, où l’on doit sortir passeports, visas une ou deux fois (!!!) avec de temps à autre prise de photos.

Nous avons presque 650 km à faire et j’ai assez rapidement l’impression que l’on est pas rendu !

Jürgen, notre ami Allemand, chute sur un banc de sable et se fait une belle entorse. A l’heure ou je vous parle, il se demande s’il va pouvoir remettre sa botte quand il va reprendre la moto.

Lors d’un de ces arrêts, deux passagers sont descendus manu-militari en prenants des claques sur la tête pas vraiment tendres. On apprendra plus tard, qu’ils avaient commencé à se battre dans l’un des bus.

Pendant le repas pris dans l’après-midi, la jeunesse du pays saute au yeux : 

La moyenne d’âge est de 23 ans pour le Pakistan, 42 ans pour la France ! Quand vous croisez un Français ou une Française, il est quasi vingt plus vieux (vieille) que son homologue Pakistanais(se).

 

On le savait, mais les camions Pakistanais sont incroyables de décorations, de lumières en tout genre. On peut aimer ou détester, mais cela ne peut laisser indifférent. 

Pour la partie lumière, tout est permis…

 

En restant sur le domaine de l’éclairage, le pays est un exemple type des endroits ou il est très déconseillé de rouler la nuit. Hormis les camions toujours éclairés, oubliant sans complexe de se servir de leurs codes (...), le reste des véhicules roulent avec, ou sans lumière... 

Pendant un court moment, l’escorte sera composé de deux militaires, en moto sans ampoule, qui se serviront de leur portable pour éclairer la chaussée !!!

On fera quasi deux cents km une fois la nuit arrivée avec en prime des zones poussiéreuses.

L’un des contrôles concernera les cars, nous y resterons deux heures !

 

Inutile de vous dire qu’avec un réveil avant six heures, 650 kms, des contrôles à n’en plus finir, plusieurs heures de nuit et un coucher une fois installés dans l’hôtel vers deux heures, la fatigue était aux abonnés présents.

08 Novembre 2024

A la base, voilà une journée qui se présentait bien !

 

Le wifi me permet de faire suivre les récits des derniers jours et les photos. Nous avons décidé de rester ici pour un peu de change, la carte sim, planifier notre séjour au Pakistan, nettoyer le Sauvage très poussiéreux après notre dernière étape et, se poser un peu sans contrainte militaire...

C’était sans compter sur les imprévus. 

On nous informe qu’il nous faut aller chercher un document indispensable pour avoir le droit de sortir de Quetta. Il faut le faire aujourd’hui car les bureaux seront fermés les deux prochains jours. 

On retrouve les deux polonais, Freddy, Pearl, la famille Autrichienne (l’homme est Afghan et a quitté son pays il y a une quinzaine d’années). Cela ne devrait pas prendre de temps. 

Nous voilà dans un pick-up police pour nous rendre dans le bureau ‘libérateur’.

Nous y restons deux heures avant la récupération de l’attestation. L’ambiance y est plutôt bon enfant et un excellent thé nous est offert.

 

Ensuite, nous avons la mauvaise idée de parler de carte sim. 

- Quelqu’un va vous y emmener, attendez un peu…

Effectivement, on attend une heure trente !!!

Enfin un policier arrive et nous partons à pied dans une direction, puis changeons d’orientation suite aux instructions reçues par un autre militaire rencontré en chemin.

On se retrouve dans un poste de police au lieu d’un magasin de téléphonie ! C’est le début d’un parcours en ville avec plusieurs pick-up sans jamais voir l’ombre d’une carte sim, ce, malgré nos fréquentes réclamations. 

Nous finissons par abandonner l’idée et demandons d’être ramenés à l’hôtel !

On s’arrête alors devant un petit commerce ou l’on peut faire du change. Nous en profitons en refusant le premier cours proposé, et en demandant ensuite un billet manquant à l’échange…

On nous aurait voulu nous arnaquer un poil que l’on ne serait pas surpris.

 

Le retour à l’hôtel sera chaotique en changeant encore deux fois de véhicules, pour finir dans un énième poste de police en raison d’une manifestation… 

Coté positif de ces situations, des pick-up nous sommes bien placés pour voir la circulation en direct ressemblant aux règles Indiennes constatées en 2016 pour notre parcours sur les routes de l’Himalaya...

 

A 17h30, on arrive enfin à l’hôtel avec cette sensation d’avoir ‘perdu’ cette journée encore une fois… singulière !

 

Eh mon ami Guyno, le voyage et l’aventure ne sont pas des sciences exactes !

09 Novembre 2024 

Comme pressenti, la police nous attend pour le premier relais. Nous avons indiqué notre direction, à savoir Islamabad la capitale. 

En fait, on nous dirige vers le Sud,  ce qui va allonger notre parcours de quelques centaines de km. Malgré nos demandes, nos accompagnateurs resteront sur leur décision.

 

On n’insiste pas, ce matin à la gare de Quetta, il y a eu un attentat suicide faisant 26 morts.

Ci-après un des liens :

https://www.courrierinternational.com/article/violences-pakistan-une-nouvelle-attaque-fait-26-morts-au-baloutchistan_224362

Nous avons entendu la déflagration...

La période est compliquée au Baloutchistan et on est mal placé pour s’imposer...

 

Sortir de Quetta est déjà une performance, on vous le confirme la circulation est comme l’Inde, incroyable de fourmillement et de vigilance indispensable. En voulant forcer le passage avec un camion, j’ai failli perdre la partie en y laissant un bout de l’aile du Sauvage. Chance pour nous c’est seulement l’enjoliveur proéminent de la roue du camion qui a frotté. Ils sont en polyester habillé de catadioptres assez fragiles, c’est lui qui a souffert. On s’en sort avec quelques traces sur la peinture, c’est le moindre mal…

Guyno, souviens-toi bien de cette règle dans le pays, le plus gros a raison !

 

Les relais se suivent quelquefois avec des pick-up de la police, d’autres fois en petite moto avec deux militaires et une arme. Le rythme est lent, très lent. Un grande partie du parcours se fera à un maximum de cinquante km/heure !

Je me répète mais la circulation est un spectacle inimaginable. Les véhicules, les chargements, la conduite, la poussière omniprésente, les taxis style combi roulant à tombeau ouvert avec dix ,quinze personnes sur le toit, on est vraiment dans un autre monde. 

Les conseils des autorités Françaises indiquant qu’il n’est pas raisonnable de conduire dans ce genre de pays sont justifiés. Pour une fois, je suis d’accord :-)

Dans le restaurant ou nous déjeunons, nous avons un petit clin d’œil de la vie bien sympathique, 

La note est de 1961 roupies, l’année de naissance à Dedette !

 

Comme précisé un peu plus haut, le rythme étant ce qu’il est, on roule encore plusieurs heures de nuit pour finir les trois cent km de l’étape.

Alors là, on doit être au summum en matière de vigilance. C’est comme la journée, avec une visibilité nulle, les pleins phares dans les yeux, les véhicules non éclairées, des passages de pistes chaotiques, une poussière dense… Désolé de me répéter sur le sujet, mais je n’avais jamais vécu une situation pareille. Demain si on est à nouveau accompagné, hors de question de finir de nuit. Faire confiance en sa bonne étoile est un supplément indispensable !!!

 

L’arrivée à l’hôtel de Jacobabad avec l’entrée dans le parking privé fait le plus grand bien.

Les employés y sont tous à notre service avec une présence quelque peu envahissante. 

Par deux fois, on rentre dans la chambre sans frapper pour une bouteille d’eau et des renseignements. 

- C’est la dernière fois que vous rentrez comme ça dans la chambre…

Le Guyno est un poil fatigué, et il a besoin de se poser. Alors forcément, on démarre un peu vite :-(

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