Collection d'horizons
Tour du monde
10 Novembre 2024
P… de camions !
Pendant le petit déjeuner avec Jünger, un policier arrive nous indiquant un départ dans la demi-heure qui vient
- Non, nous ne serons pas prêts. Un peu plus tard…
Dit de manière différente, ils ne vont pas nous lâcher avec leur accompagnement sécurité :-(
Tous les trois, cela commence à nous peser !
Ça me rappelle un échange avec un policier Tanzanien :
- C’est la première fois que je viens dans votre pays, c’est aussi la dernière fois !!!
Hier soir, j’ai eu une conversation semblable avec l’un de nos ‘accompagnateurs’…
Avant que Jürgen soit prêt, on a un peu de temps pour échanger avec ‘l’équipe du matin’. On parle politique, différence entre nos deux nations, religion. L’un des interlocuteurs me parle de l’autorisation céleste d’avoir quatre femmes. Et cerise sur le gâteau, si je peux m’exprimer ainsi, on peut remplacer par une autre en cas de décès !
- Dis-donc, elle n’aurait pas été écrite par des hommes cette règle !
Je me suis bien gardé de lui exprimer ma pensée sur le sujet...
Mentionné dans la vidéo sur l’Himalaya, je me suis toujours posé la question pourquoi les gens se battent sur la conception de l’amour.
- Ta manière d’aimer n’est pas la bonne, alors je vais entrer en guerre contre toi !!!
Perso, je n’y vois malheureusement qu’un instrument de pouvoir millénaire...
Revenons à nos moutons, somme toute assez présents dans la région :-)
Cette prise en charge probablement justifiée au Baloutchistan l’est beaucoup moins aujourd’hui.
On pourrait même être encadrés jusqu’à Islamabad !!!
Voilà un élément dont on parle peu, probablement en raison du nombre de voyageurs très limité tentant ce genre de périple.
La liberté de faire comme on le sent, est totale en Iran, et pour le cas présent au zéro pointé :-(
En sortant de l’hôtel, on passe du calme d’un parking privé à une jungle routière visuelle, auditive olfactive...
Compensation, non des moindres, le Pakistan offre un spectacle de rues, de routes, unique, incroyable, un cran au dessus l’Afrique pour la partie que l’on connaît !
L’ombre au tableau est qu’une majorité des images est liée à la pauvreté du plus grand nombre. Certains bidonvilles de tentes au bord de la route laisse entrevoir le dénuement le plus total.
Les différents arrêts ne se soldent par par le don de pastèque, de bonbons comme c’est le cas en Iran, mais plutôt par des contacts fréquents avec la mendicité.
Pour les copains copines présents lors de notre voyage en Inde en 2006, le Pakistan des villes et de la circulation est un copier coller de ce que nous avons connu il y a dix huit ans !
Encore une fois, la pauvreté n’empêche pas les échanges de sourires dans un trafic plutôt lent.
Déjà évoqué à plusieurs reprises, c’est un élément de communication qui s’est, à mon humble avis raréfié dangereusement dans nos sociétés dites modernes. Un peu comme si la réussite matérielle empêchait la joie de vivre.
Le ‘faire sérieusement sans jamais se prendre au sérieux’ devrait être adopté par beaucoup.
Ce n’est que mon avis !
Un exemple aujourd’hui : vous verrez deux photos du même véhicule qui transporte femmes et enfants entassés comme c’est pas possible ! On peut sans peine imaginer une promiscuité difficilement supportable et des biens matériels juste vitaux.
A notre passage, ils ont entonné une chanson en frappant des mains !!!
Au Pakistan, les héros ne sont pas les voyageurs mais les autochtones qui supportent des conditions de vie d’un inconfort notoire.
C’est la période des foins et les chargements sont juste de tailles hallucinantes, on prendra plusieurs photos.
En fin de journée, on finit les derniers km de nuit. Ce sera suffisant pour croiser un chargement d’herbe beaucoup plus large que la signalisation laissait imaginer, sur notre voie ou il n’a rien à y faire. Je réussirai à l’éviter au dernier moment !!!
Je ferai moins bien quand nous serons serrés par un camion à notre gauche nous envoyant ‘gentiment’ dans celui qui est à notre droite. Sur ce coup-là une partie de la fibre de l’aile du Sauvage souffrira sans toutefois se désintégrer. Merci Albert (le constructeur) de mettre la dose quand tu construis les coques des side-cars.
Dedette a vécu les évènements de très près !!!
On va essayer de rester entier dans cette jungle routière.
11 Novembre 2024
La décision n’était pas prise hier soir, mais en prenant le petit déjeuner avec Jürgen, on se dit qu’une journée de repos ne peut pas faire de mal.
Nous allons juste demander aux militaires de faction de nous emmener en ville pour achat de nourriture, change et carte sim. Pour cette dernière, on nous répond que cela n’est pas possible pour les étrangers ! Pour le reste, le jeune policier doit demander à son commandement.
Autorisation refusée dans un premier temps, puis accordée. Nous voilà à l’arrière du pick-up poussiéreux pour s’entendre dire deux km plus loin :
- On retourne à l’hôtel, nous n’avons pas la permission...
Vers 12 heures, alors que nous réparons comme nous pouvons la fibre de l’aile avec du scotch Américain, le jeune policier du début de journée nous lance :
- Nous allons déjeuner, ensuite, nous pourrons aller en ville avec vos motos pour les courses, le change et peut-être de la bière !
L’ordre, le contre-ordre, pas de permission, la permission !!!
J’avoue qu’une bonne bière bien fraîche pourrait nous faire grand plaisir. La dernière consommation d’alcool date de début Octobre en Iran. On n’a pas fait de manque depuis, c’est bon signe ;-)
Je reviens sur ce que j’ai dit rapport aux militaires du premier convoi. Depuis trois jours, dans notre cas, ce ne sont que trois touristes qui mobilisent un paquet de personnes pour traverser le pays !!!
Nous avons regardé sur le net avec Dedette les soucis éventuels qu’il y a eu au Pakistan avec des touristes. Ils sont rares mais… les touristes sont rares, voir inexistants dans la région :-(
Si vous voulez vous inquiéter outre mesure, allez sur le net et vous prenez dans la foulée l’avion pour un retour à la casa !
Malgré toutes les incertitudes, les difficultés, on se répète souvent avec Dedette :
- On ne voudrait pas être ailleurs…
La sortie dans la jungle routière, euh pardon, en ville, nous sort de la quiétude de l’hôtel confortable ou nous avons élu domicile.
Peu de monde au bureau western union, mais à la supérette ou je resterai dehors avec l’un des policiers, les arrêts intempestifs près du Sauvage sont en flux continu. Le policier passe son temps à dire aux autochtones de filer leur chemin. Deux solutions pour être tranquille, rouler ou se garer dans un parking privé. La prochaine fois, on se déguise en Pakistanais :-))
Pour les bières, on rentrera bredouille :-(
Un élément nous surprend tous les jours depuis notre arrivée dans le pays, dans les villes, la proportion d’hommes est ultra majoritaire. Où sont les femmes ???
Probablement à la maison à s’occuper des nombreux enfants et préparer les repas.
En fin de journée, nous appelons la famille et passons des moments d’échanges délicieux.
Nous joignons une photo d’Anabelle Yann avec Clarisse Elisa nos deux petites filles.
On le savait avant le départ, nos proches nous manquent. C’est la règle du jeu.
Les retrouvailles n’en seront que meilleures !
Pour la première fois depuis un bout de temps, en écrivant ces lignes j’écoute des chansons Françaises sur un site bien connu non disponible depuis un bout de temps. Le contact avec les racines réchauffe le cœur et l’âme mais comme nous le précisons un peu plus haut :
On ne voudrait pas être ailleurs !!!
A l’instant ou j’écris ces mots, arrive la superbe chanson de Grand corps malade :
L’ombre et la lumière…
Un petit proverbe du Dalai Lama :
‘Donner à ceux que vous aimez des ailes pour voler, des racines pour revenir, des raisons pour rester’
12 Novembre 2024
En partant de l’hôtel, je n’ai pas pu m’empêcher avec l’un des employés côtoyé depuis deux jours :
- Vous ne souriez jamais ???
Et là, miracle, le jeune homme m’a fait voir ses belles dents bien blanches !!!
Forcément, Dedette m’a trouvé un peu chiant sur le sujet, mais j’ai toujours du mal à voir certains employés de commerce arborant le plus souvent des têtes d’enterrement…
Pas eu l’impression qu’il m’en voulait :-)
Ce matin, pas de ciel, tout est gris avec cette sensation de faux brouillard. Ce temps triste, et cet environnement pauvre frisant souvent la survie de la population donne une sensation bizarre, un peu comme si on avait été téléporté dans un autre monde…
Il ne faut pas nous en vouloir pour les photos pas toujours de bonne qualité. Nous les prenons en roulant n’ayant pas le choix de nos faits et gestes !!!
Pendant une trentaine de km, on pensera avoir perdu l’escorte, trop contents ! On les retrouve derrière nous après ce faux espoir :-(
En remontant vers Islamabad, la circulation se fait moins ‘sauvage’ sur la highway qui n’en a que le nom. De temps à autre, l’environnement visuel respire une organisation un peu mieux réglée.
260 km à la base pour rejoindre Multan, la police nous en fera faire 310 ! Nous ne passerons pas au plus court,
- C’est dangereux !
Au fil des jours, on se demande la part de danger réel et la part d’un gouvernement ne désirant pas que les touristes puissent aller où bon leur semble. Le refus d’une carte sim n’est pas liée à un quelconque danger...
On n’aura probablement jamais la réponse.
Une chose est sûre, c’est qu’il y a des moments dans la journée ou ça nous gave vraiment.
A l’hôtel de Multan, on nous interdit même de sortir dans la rue !
- J’ai besoin de savoir ou vous allez demain et à quelle heure vous partez.
- Je peux aussi vous donner ma taille, mon poids, et quand je câline avec Madame !
Guyno, tu t’emportes…
Certains pays ne vous laissent pas de souvenirs marquants, au niveau du Pakistan, on est tranquille, le souvenir sera indélébile.
Vous l’avez compris, sans changement des conditions de déplacement, on ne s’éternisera pas dans le pays. Nous irons tout de même à Islamabad et Lahore où nous avons des contacts.
On espère une amélioration de nos sensations en fin de séjour…
13 Novembre 2024
En totale immersion, enfin !!!
La réservation de l’hôtel est faite à Faisalabad, l’étape ne fait que 250 km, on devrait arriver en milieu d’après-midi. On ne devrait jamais trop planifier en terre inconnue !!!
Les 460 Roupies demandées en quittant l’hôtel étaient injustifiées :
- Mais nous avons déjà payé les taxes hier soir !
- Oh, excusez moi, je me suis trompée…me dit la jolie Pakistanaise.
Une erreur ou un essai de faire un peu de marge supplémentaire (au Pakistan, je ne dirais pas faire du gras !) , la question reste posée...
Dans le parking de l’hôtel, le gardien avec son fusil proche de nous quand nous préparons notre départ me gonfle un peu lui aussi.
- Ne nous inquiétez pas, on ne pas va s’envoler !
Vers neuf heures, nous voilà une nouvelle fois avec escortés, mais à la différence près des jours précédents, je supporte de moins en moins malgré les ‘appels au calme’ de Dedette.
Pour faire simple, je ne suis pas désagréable avec la police mais pas non plus très jovial :-(
Ils n’y peuvent rien mais leur coté moulé aux décisions a tendance à m’exaspérer.
Le devoir de réserve au moins en échange verbal devrait de temps en temps s’assouplir un minimum. Ce n’est que mon avis ;-).
La sortie de Multan est polluée et les yeux nous piquent seulement quelques km après le départ. Nous passons à coté d’une usine crachant dans l’atmosphère d’épaisses fumées provenant de plusieurs cheminées… On ne fait que passer, les autochtones vivent ici en permanence !
Le réseau routier du jour est mauvais et on est copieusement secoué. Les Tuctucs très nombreux servant de taxis n’ont pratiquement pas de suspension à l’arrière. Je ne vous dis pas l’inconfort subi pour les passagers.
Toute une partie de notre avancée donne l’impression d’être en permanence dans des zones habitées. Le grouillement dans les centres des villages est toujours impressionnant et on en rajoute toujours un peu au niveau des photos vidéos. Bonjour le tri en arrivant en France !!!
Au déjeuner, j’ignorerai totalement nos chers accompagnateurs. Ce n’est pas malin mais faire mieux était au dessus de mes forces.
Je ne savais pas que cet état d’esprit augurait un heureux évènement !
A environ 50 kms de Faisalabad, le pick-up militaire qui nous précède roule très lentement.
Une impulsion soudaine m’incite à les doubler en accélérant sensiblement et continuer sur ma lancée. Un petit km plus loin, on tourne à droite pour prendre l’autoroute normalement interdite aux motos. Jürgen me suit, la voiture escorte a disparu, yes !!!
Les deux voitures de police aperçues le long de notre voie ne bouge pas à notre passage.
Pas de nouvelles, bonne nouvelle jusqu’à notre arrivée à l’adresse de l’hôtel dans une rue très étroite ou certain croisement se font au cm ! Gardons notre calme.
Pas d’hôtel, et les demandes de renseignements se soldent par des échecs. Dans une autre rue parallèle, c’est du copier coller à la différence près qu’un jeune Pakistanais se propose de nous emmener au bon endroit.
Demi-tour, nous voilà dans la cohue à suivre quelqu’un qui manifestement ne sait pas plus que nous où se trouve l’établissement. Il s’arrête souvent pour demander aux piétons des renseignements jusqu’au moment ou l’un d’entre eux nous propose d’aller chez lui pour prendre le thé et essayer de trouver sur le net le numéro de l’hôtel.
On se retrouve rapidement dans une habitation ou il vit avec sa famille à coté d’une petite fabrique de vêtements, pour y boire un délicieux thé au lait.
L’hôtel réservé ce matin ne s’avère exister que sur les logiciels de carte mais pas en réalité.
Faisal, c’est son prénom nous dit alors :
- Je vais venir avec vous en ville. J’y habite depuis vingt ans, je connais plusieurs hôtels et vous aurez des tarifs plus intéressants si c’est moi qui demande
- OK, c’est vraiment gentil, ne roule pas trop vite, histoire que l’on ne se perde pas !
Les trois premiers arrêts se soldent pas des échecs, tout est complet.
Faisal décide de nous laisser sur un parking motos et m’emmener en laissant Jürgen Dedette et le premier jeune homme rencontré en début de recherche à coté du Side et de la Ktm.
Me voilà sur un 70 cm³, ma foi assez confortable, les cheveux aux vents dans le sens de la voie, ou pas, avec certains feux rouges juste là pour la décoration.
Au deuxième hôtel, des chambres sont libres, qui plus est, à un tarif correct.
- Il vous faudra aller vous déclarer au poste de police situé en face de l’hôtel.
- Et m…
Bon, on sait ou coucher, c’est déjà bien, très bien…
On retourne chercher la petite troupe au parking, on passe au poste (…), et prenons nos chambres :-)
En traversant à pied l’avenue, Faisal et Shafqat jouent les ouvreurs au milieu de véhicules ne ralentissant qu’en forçant outre mesure notre priorité ; âmes sensibles, s’abstenir !
Faisal nous accompagne demain pour aller, on l’espère acheter une carte sim.
Deux évènements étaient de bonne augure en ce 13 Novembre 2024, les 42 ans de Faisal, et nos 43 ans de mariage civil.
Première fin de journée sans accompagnateurs, la vraie vie ;-)
‘La liberté ne se donne pas, on la prend’
Lawrence d’Arabie
14 Novembre 2024
Pour la première fois au Pakistan, le petit déjeuner est complet, dans le style que ce que l’on avait en Iran.
Vers dix heures, Faisal, est là pour nous aider dans notre recherche de change, de cartes sim et autres bricoles comme un câble informatique. Nous prenons un tuctuc pour nous rendre en centre ville.
Comme on le soupçonnait, les suspensions arrières oscillent entre très dures et bien raides !!!
Faisalabad qui compte 3 800 000 habitants est la capitale de la région.
Nous commençons la journée par la visite du musée d’histoire de la ville, qui ne nous laissera pas un souvenir impérissable.
Le Pakistan a l’air champion des procédures, un passage à un cabinet de change nous confirme cette impression que nous avons depuis le départ. On nous demande le passeport, le visa, les signatures, le justificatif d’identité de Faisal avec prise de documents aussi pour lui...
pour cent € !
Ensuite, Faisal commence à nous faire visiter les particularités de l’agglomération. On se dirige vers le rond point du centre ville ou arrivent huit voies chacune spécialisée dans un domaine du commerce. Comme toujours, la marchandise déborde quelque soit le domaine. Les petites motos sont les reines du déplacement dans ces environnements. Nos cylindrées Européennes ne seraient d’aucune utilité dans ces cités.
Nous prenons un excellent milk-shake en contemplant le spectacle sans cesse renouvelé de ces humains vivant en permanence dans ce grouillement incessant accompagné de pollution sonore continue...
Je remarque que Faisal est appelé souvent sur son portable et finit par comprendre que c’est la police qui veut avoir des nouvelles des trois touristes !!!
Hier soir, en déclarant notre présence, il lui avait été demandé de fournir son numéro personnel !
Il m’indique que la police veut revenir en garde rapprochée pour notre sécurité… Sans surprise, nous les voyons avec leur pick-up. Quatre hommes en descendent à notre arrivée.
Notre guide d’un jour sert d’interprète :
- Je lui demande de préciser que nous ne voulons pas de leur présence, et que nous sommes prêts s’il le faut, à leur fournir une attestation signée en les déchargeant de leur responsabilité.
Comme vous pouvez vous en douter, je suis infoutu de savoir si nous avons le moindre choix sur le sujet.
Contre toute attente, ils acceptent de partir en ayant, si j’ai bien compris, eu peur que j’appelle l’ambassade de France. Tiens, je n’y avais pas pensé :-)
Nous voilà tranquilles au moins le reste de la journée, demain sera un autre jour.
Notre achat de carte sim nous montrera encore une fois un pays à l’administration étouffante. Jugez plutôt : nom du père, photocopie du passeport, de l’e-visa, prise d’empreinte, copie de la carte d’identité de Faisal, prise de ses empreintes…
Voyant le temps passé pour notre carte sim, Jürgen abandonnera et rentrera directement à l’hôtel. Sa cheville abîmée depuis sa chute dans le sable en partant de Taftan, le fait souffrir…
Pas possible de terminer ce résumé sans mettre à l’honneur Faisal qui, après nous avoir aidé hier soir, a passé une bonne demi-journée juste pour nous rendre service et nous faire découvrir une partie de Faisalabad sans rien demander en retour !
Cette rencontre était inenvisageable avec la présence permanente des forces de l’ordre écartant plutôt la population à notre passage.
Islamabad est la prochaine étape, Jürgen devrait rester une journée de plus à Faisalabad pour soulager sa blessure. On devrait se retrouver un peu plus tard...
15 Novembre 2024
320 km pour rejoindre la capitale, en passant par l’autoroute, on en a pour une demi journée sans se bousculer, c’est parfait.
C’était sans compter sur un employé zélé ayant un doute sur notre possibilité à prendre ce type de voie. Les motos y sont interdites au Pakistan mais on parle le plus souvent de 70 cm³ !
- Je vais appeler mon supérieur.
- Mon supérieur va appeler le capitaine.
- Montrez-moi les documents du véhicules.
On attend pas loin d’une heure pour un ‘peut-être bien que oui peut-être bien que non’ !
La journée est à peine commencée, j’ai déjà les abeilles !!!
Après tous ces échanges, on a même droit à un :
- La police va vous accompagner pour votre sécurité.
- Jeune homme, on va faire simple, on prend nos cliques et nos claques et on prend les routes secondaires. Sans plus attendre, la petite équipe laisse la voie rapide pour, on le verra plus tard, des routes… secondaires :-(
C’est quarante km de plus avec un réseau de temps en temps ‘en devenir’. Sur cette histoire, nous perdrons plusieurs heures et si on ne veut pas rouler trop longtemps de nuit, on ne peut même pas prendre le temps nécessaire pour les clichés.
Lors d’une courte pause café dans la nature, une voiture haut de gamme s’arrête. Trois Pakistanais bien habillés en descendent. Après un échange de quelque minutes, ils nous proposent de revenir sur nos pas pour déjeuner à la maison et rester coucher ce soir.
Notre hôtel est réservé, nous déclinons. Nul doute que l’on aurait été bien accueilli…
En milieu d’après-midi, on se retrouve sur des pistes poussiéreuses pendant de nombreux km, nous ne pourrons encore une fois éviter le roulage nocturne.
On ne vous en a pas encore parlé, les déchets au Pakistan sont partout. Sur le bord des routes, dans certains villages, près des bidonvilles de tentes, aujourd’hui dans un canal avec une eau souillée ! Sur la piste, nous passons à coté d’une décharge sauvage avec l’option olfactive généreuse !!!
Toutefois, en remontant vers le Nord, la pauvreté recule indéniablement, et sans parler de confort, les villages traversés paraissent mieux structurés.
A environ cent km d’Islamabad, la route s’améliore pour notre plus grand plaisir.
A quarante km de notre arrivée, une pause thé au lait dans un bar nous est offert par deux Pakistanais installés à la table d’à coté. L’un d’entre eux appelle notre coucher pour prévenir de notre arrivée et de notre demande de dîner à la Guest House.
Le temps de la conversation me paraît assez long mais l’on nous dit que c’est ok.
- Vous êtes courageux de faire toute cette route sur votre drôle de véhicule.
- Courageux, on ne sait pas, un peu fous, sûrement ;-))
Arrivés à la chambre, le propriétaire nous indique nous avoir envoyé un message nous indiquant qu’il n’était pas possible de venir aujourd’hui.
- Euh, la carte sim achetée hier ne fonctionne pas, je n’ai pas reçu votre message.
Décidément, rien n’est simple dans ce pays…
Il nous emmène un peu plus loin ou il a trouvé un autre gîte, très confortable mais pas vraiment au même tarif. On pourra revenir demain chez lui, la chambre sera libre. A la bonne heure !
Huit heures sur la route aujourd’hui dont 7h30 de roulage dans des conditions ou l’attention est permanente, c’est… suffisant !
Devinez, on a dormi comme des bienheureux :-)
Un petit proverbe Irlandais :
‘ Le rire et le sommeil sont les meilleures remèdes du monde’
16 Novembre 2024
Fin de matinée, en cherchant une supérette, un homme d’un certain âge offre à Dedette un bouquet de petites jonquilles. Il accepte avec plaisir une photo souvenir.
La note réglée dans l’épicerie nous laissera fortement l’impression que le commerçant a appuyé sur le crayon...
Nous effectuons un peu de change dans un bureau ou on nous offre le thé et discutons un bon moment !
C’est la première fois que nous déménageons pour aller à trois km !
Nous rejoignons en effet la Guest House que nous aurions dû récupérée hier.
Le quartier n’a rien a voir avec les zones habitées que nous avons traversées depuis notre arrivée dans le pays. Sans chercher dans le détail (…), nous sommes dans un confort à l’Européenne.
Nous consacrons l’après-midi à un nouveau nettoyage du Sauvage, à l’entretien général, au changement du pneu arrière. A ce sujet, il a 27500 km de voyage dans la gomme et pourra servir de roue de secours en cas de nécessité. Les repères d’usure étant à peine atteint.
Une des visses soutenant le feux arrière s’est fait la malle, je fais un bricolage de fortune en attendant de trouver le nécessaire sur Lahore.
Passer la chiffonnette quasi tous les jours pour la poussière, on finirait par se lasser…
Le Pakistan fait partie des pires pays pour salir, ne serait-ce qu’avec l’air toutes les parties des véhicules. C’est sans compter sur les pistes qui en ajoute une belle couche…
Fin de soirée, on retrouve quelques copains en vidéo, pour notre plus grand plaisir !
17 Novembre 2024
Les filles venant nous voir dans un mois, on s’est dit que ce n’était pas une mauvaise idée d’en profiter pour commander un nouveau téléphone appareil photo. Celui de Dedette date et on n’est pas satisfait des prises de vue obtenues surtout en prévision d’agrandissement probable…
En partant d’une connaissance sur le sujet proche de zéro, ça prend un peu temps et on y passe une partie de la matinée.
Ensuite, nous prenons l’air à Islamabad ou nous voyons pour la première fois depuis quelques jours un ciel bleu.
La mosquée Faisal, est à trois km de notre coucher.
Nous sommes dimanche et sans que ce soit la cohue, il y a de nombreux visiteurs.
Le demande de selfie avec les étrangers que nous sommes est fréquente...
Nous n’étions pas plus enthousiasmés que ça en voyant les photos sur le net. Le rendu en visuel direct est nettement plus flatteur !
Le projet de la construction date de 1966 lors de la visite du roi d’Arabie Saoudite Fayçal Ben Abdelaziz Al Saoud.Après son assassinat en 1975, la mosquée se voir attribuer son nom.
La capacité totale du site est de 74000 personnes !
Elle est la plus grande mosquée du Pakistan et la quatrième dans le monde.
Ensuite, nous prenons une route sinueuse sur les hautes collines verdoyantes qui bordent Islamabad. Nous profitons de plusieurs vues sur la capitale réputée pour ses nombreux espaces verts. Construite dans les années soixante, pour les catégories sociales plutôt élevées, Islamabad n’a rien à voir avec les immenses mégapoles du Pakistan comme Lahore ou Karachi.
Sa population de ‘seulement’ 1,1 millions d’habitants, ses rares embouteillages et une densité de population sept fois moins élevée que sur Lahore en fait une ville ou il fait bon vivre.
En fin d’après-midi, nous visitons le monument du Pakistan, monument national symbolisant l’unité du pays. Inauguré en 2007, sa structure se compose de quatre pétales de fleurs en train d’éclore. L’imagination des humains en matière d’art est infinie, qui s’en plaindra !
La nature humaine est capable du pire, concentrons-nous sur le meilleur ;-)
Du site, nous bénéficions d’une belle vue sur la ville.
Le retour se fera à la nuit tombante, cette fois-ci dans une circulation plus Européanisée que dans les autres territoires traversés… Dedette a failli refuser le post de la photo d’immeubles avec la grande publicité Pepsi !
Moi j’aime bien faire de la pub pour des marques faisant le maximum pour améliorer la santé des humains…
18 Novembre 2024
Murree,
Nous avons eu plusieurs échanges avec Sohaib, le motard Pakistanais rencontré à Bam en Iran. Celui-ci doit nous accueillir à Lahorre. Nous en profiterons pour faire changer chez son mécanicien moto, le kit chaîne primaire qui aura trente mille km dont 28000 de ‘Cap à l’Est’.
Pas possible d’imaginer l’accueil que nous aurons sur place, mais l’impression en amont est plutôt bonne, voir excellente !
Dans notre conversation de ce matin, il nous conseille d’aller à Murree, située à environ soixante km d’Islamabad. Dont acte, nous prenons la route, euh l’autoroute milieu de matinée pour rejoindre cette ville de 25000 habitants. Pas d’interdiction de la prendre par les forces de l’ordre (…), celle-ci n’a rien d’une highway classique. Elle est sinueuse à souhait et rouler sur son bitume bien lisse est un vrai régal.
Arrivés sur place, les vues dégagées sur les montagnes environnantes sont superbes. Nous prenons quelques photos du Cachemire. Nous y rencontrons un jeune couple marié depuis une semaine. Les deux tourtereaux font leur voyage de noce avec un petite moto de 70 cm³ et un sac posé sur le réservoir du deux roues !
Pendant le pique-nique, c’est avec une Pakistanaise émigrée aux États-Unis depuis vingt ans que nous partageons un petit moment. Elle est avec son papa résidant au Pakistan possédant le top gamme pick-up Toyota.
Elle nous laisse ses coordonnées complètes.
- Si vous avez besoin de quoi que ce soit ici ou aux Etats-Unis, n’hésitez pas !!!
Dans cet endroit, nous sommes à coté de la maison du gouverneur de la région. C’est immense, isolé, avec gardiens, barbelés. Je croyais que les élus du peuple devaient rester en contact avec… le peuple !
Dans cette agglomération, une tempête de neige record en 2022 a provoqué la mort de 21 personnes.
Le retour se fera par la route classique histoire de changer les points de vue.
‘Voyager est fatal aux préjugés, à intolérance et à l’étroitesse d’esprit’
Mark Twain
19 Novembre 2024
En partant d’Islamabad, l’un des touristes de l’hôtel est un Pakistanais avec qui nous discutons quelques minutes.
- J’ai une Hayabusa (notre modèle de moto), je suis de Multan. Il y a au Pakistan une association de possesseurs de ce modèle.
Ce n’est pas la première fois que quelqu’un me dit avoir cette machine. En ne voyant que les modèles 70c cm³, on est loin d’imaginer un club d’Hayabusa au Pakistan !!!
Environ 220 km pour rejoindre Gujranwala, situé à seulement 70 km de Lahore. Ce choix nous permet d’arriver en premier demain chez le réparateur moto en début d’après-midi. Nous y retrouverons Sohaib qui y fait réviser sa moto et qui doit nous accueillir dans sa maison 23 km plus au Sud.
Pas de quoi s’extasier sur les paysages aujourd’hui, les déchets sont un vrai sujet dans ce pays, En plusieurs endroits, on les verra brûler au bord de la route…
Je n’y avais pas porté attention mais les rétroviseurs sont le plus souvent absents sur les petites motos. Une souplesse des vertèbres cervicales leur est indispensable !
Nous voyons plusieurs chantiers de constructions de villes nouvelles au bord de la route, toutes sur des modèles similaires. Un peu à la manière de nos lotissements mais avec entrée laissant sous-entendre gardien et filtrage pour y accéder.
On sera loin de l’anarchie et de la pauvreté bien souvent côtoyée sur notre parcours dans le pays…
Pour le pique-nique, nous trouvons un endroit tranquille au bord de l’une de ces ‘New cities’.
En fin de repas, une voiture s’arrête auprès du Sauvage.
C’est un couple avec leur fille avec qui nous échangeons un bon quart d’heure. Ils veulent nous inviter à déjeuner ! Comme toujours, on nous demande de poser pour la photo. En retour, nous demandons la même chose accepté pour Mr, refusée pour Madame.
En soirée, nous recevons sur le whatsapp, la photo de leur petite fille avec Dedette.
Pas Madame, mais pas de problème pour leur enfant, allez comprendre !
Comme toujours, les vidéos des portables sont allumés à notre passage. On bat le record avec trois appareils en simultané dans une voiture !
Bien souvent, en voyageant tel que nous le faisons depuis bien longtemps, je me dis qu’il faut vraiment aimer conduire. Ça tombe bien, je n’aime pas, j’adore !
Diams, dans sa chanson ‘Si c’était le dernier’ finit avec les paroles suivantes :
‘Si la mort venait me dire, il ne te reste que vingt minutes, et bien j’aurais souhaité la paix,
et j’aurais rappé dix minutes’
Je remplacerais juste les derniers mots par :
‘J’aurais roulé dix minutes...’
20 Novembre 2024
Journée souvenirs !
L’appartement loué pour cette nuit fait partie des pires du voyage. Froideur de l’accueil, pas de fenêtre, hygiène au minimum discutable, ménage non fait en arrivant, parking soit disant privé… public, seul le wifi sans souci remontera un peu l’impression globale.
Dans l’itinérance, quand on est mécontent un soir, ce n’est pas bien grave, demain nous aurons encore joué les nomades ! Si on est dans un bel endroit, on se dit qu’il faut l’apprécier pleinement, pour lui aussi, ça ne durera pas…
Rendez-vous vers 14h au garage moto, nous avons soixante dix km que j’imagine en deux heures de roulage. N’oublions pas que nous allons dans la deuxième ville du Pakistan avec ses douze millions d’habitants.
Effectivement, en se rapprochant de la mégapole, la moyenne est bien basse. Le Sauvage fait environ quinze cm de moins en largeur par rapport à l’Envol, il y des jours ou j’aimerais bien qu’il fasse encore moins…
L’attention est permanente avec en continu des motos, tuc tuc, voitures, des piétons qui traversent les quatre, six voies en jouant au torero !
Vers 13h30, nous arrivons au garage qui d’extérieur ressemble plutôt à une maison cossue.
L’atelier est au fond d’une longue allée longeant la belle demeure.
Le mécanicien prend en charge immédiatement la moto pour le changement du kit chaîne primaire.
Il est sympathique, calme, compétent, organisé. Je vous promets, je n’en rajoute pas !
Le propriétaire des lieux nous commande des repas, nous fait apporter des cafés noirs (ça faisait un moment en dehors de notre Nescafé embarqué).
Vers 17h00, le travail est terminé et la petite visse perdue du feu arrière remplacée :-)
Que ce soit pour le paiement des repas commandés, du travail effectué sur le Sauvage, on nous dira juste :
- Vous êtes mes invités, je n’accepterai rien.
En voulant donner en ‘cachette’, la pièce au mécano, le refus sera du même tonneau.
Il me demandera juste de mettre un auto-collant de son garage sur le side-car.
Il viendra s’ajouter à celui du magasin d’Almaty au Kazakhstan ou nous avions récupéré par miracle une pompe à essence.
Le nom de l’atelier nous va bien : Go Wild (devenez sauvage), tiens, ça me rappelle le nom du troisième larron !
Sohaib notre hôte de ce soir, est arrivé en fin d’après-midi pour faire vidanger sa moto.
Nous quittons les lieux vers 18h00. Le propriétaire du garage nous invite chez lui demain soir en nous promettant de nous trouver l’amortisseur de coffre ayant rendu l’âme il y a quelque jours.
En faisant les 23 km qui nous sépare de la maison de Sohaib et sa famille, nous sommes encore hallucinés de la circulation de nuit. Jusqu’à voir dans le noir un enfant d’une dizaine d’année avec son vélo au milieu de la six voies. Un autre monde !
L’arrivée au domicile de Sohaib, nous fait le plus grand bien. La propriété est détenue en famille. Il y a quatre maisons sur le même espace.
Notre chambre est top, l’accueil comme on pouvait s’en douter, sans faille.
Pour le dîner, le couple nous emmène dans un restaurant magnifique à quelques km d’ici.
Vers 23h30, fermer les paupières pour entrer dans un autre monde nous fera le plus grand bien.
Cette belle journée et ces services plus qu’appréciables juste pour avoir dit bonjour à un motard Pakistanais à Bam en Iran !!!
Ce que l’on appelle, la magie du voyage ;-))
21 Novembre 2024
Malgré la fatigue de la fin de soirée, me voilà réveillé vers 5h30. Cela me laisse un temps confortable pour émerger, compléter collection d’horizons, prendre les deux indispensables cafés du début de journée !
C’était sans compter sur une coupure de courant, m’enlevant le wifi, et rendant inopérante notre super bouilloire électrique pliable ! Depuis notre arrivée au Pakistan, il n’est pas de jour sans que la fée électricité nous laisse tomber un petit moment.
Sohaib est parti avec son frère à l’entreprise, nous les rejoindrons vers dix heures avec son père et un autre de ses frères.
Arrivés sur place, nous visitons cet espace de trente hectares (…) en partie composé de terres agricoles, avec des lieux de production bien séparés de pétards festifs ; la présence de produits chimiques explosifs imposant cette configuration.
La propriété entière est entourées de murs en briques dans un état irréprochable
On navigue entre des mini-chaînes automatisées et du travail manuel. L’un des employés a une dextérité juste hallucinante. En extérieur, tout y est propre, bien rangé, respirant une certaine quiétude. En saison pleine, 80 à 90 personnes travaillent ici.
Des jardiniers sont payés à temps plein pour entretenir les grands espaces extérieurs.
Cette société crée par le grand-père de Sohaib est aujourd’hui la seule accréditée par le gouvernement Pakistanais pour la production de ces pétards. Cette situation de monopole est sans aucun doute un avantage inestimable…
Petit détail technique, la mise à feu de ces mini explosifs se fait comme avec une allumette. On frotte l’objet sur la boîte en le jetant ensuite pour une explosion 5 à 6 secondes après.
Certains consommateurs demandaient une explosion dans la seconde, refusée en raison des risques de blessures.
Sur place, ils ont aussi deux vaches pour la production de lait leur permettant la consommation sur place du précieux liquide non transformé !
En marge de cette activité principale, Sohaib à une petite salle d’exposition de la marque chinoise Kove Moto. Il y commercialise les modèles qui vont pour le moment jusqu’à 800 cm 3.
Petite parenthèse, la 500 trail jouit d’une belle finition, et le marché Européen serait envahi dans les années à venir par leurs modèles que je n’en serait pas surpris.
Nous allons à la ville d’à coté pour y acheter du poisson fris. C’est ici que son grand-père à immigré en 1947 date de la création du Pakistan quand les Musulmans et les Hindouistes ont été séparées sur deux territoires différents.
Ici comme ailleurs, le grouillement est incessant !
Le papa de Sohaib âgé de 74 ans vient tous les jours à l’entreprise et les repas sont pris en commun avec ses quatre Fils.
Entre la résidence privée et la vie professionnelle, tout est en partagé !!!
En échangeant sur la circulation dans le pays, l’un des fils me dit :
- Nous les Pakistanais, avec les règles élastiques du code de la route, on peut conduire partout dans le monde.
Ce n’est pas faux !
En fin d’après-midi, j’emmène Sohaib sur sa moto pour un passage chez le coiffeur.
Je n’avais pas fait de solo depuis début Juin, c’est comme si j’en avait fait hier :-)
Sohaib, m’offre la coupe (…) et m’informe que le client à coté de moi voulait faire de même !!!
Pendant le dîner, nous échangeons sur des sujets divers et variés, dont la santé.
Sohaib qui a trente trois ans s’est fait implanter des cheveux après une calvitie précoce.
Le travail est parfait et invisible. La facture totale était de… trois cents € !
Pour les dents, les écarts avec la France sont monumentaux.
Ils n’appuieraient pas un peu fort sur le crayon nos spécialistes Français ???
Je m’égare…
Demain, nous quittons le confort et la prise en charge intégrale pour une mini-étape non encore décidée.
On vous racontera ;-))
22 Novembre 2024
Lors de la demande de LOI, (letter of invitation) nécessaire pour la demande de visa, Hussain le Pakistanais fournisseur de la dite lettre nous offrait dans le cadre de notre règlement la possibilité de passer deux jours dans sa maison. Notre désir de retrouver Jürgen, à Lahore nous fait prendre la décision de ne passer qu’une journée à Shekhupura située à cinquante km de Lahore.
Lors du plein d’essence, plusieurs Pakistanais nous expriment leur joie de voir des touristes venir dans leur pays.
Nous prenons la motorway sans blocage à l’entrée comme cela nous était arrivé en prenant la direction d’Islamabad. Ce n’est qu’un peu plus tard que la police tout feux allumés nous arrêtera en nous indiquant :
- Ces voies de circulation sont interdites aux motos.
Je n’aime pas mentir mais dans le cas présent, je n’ai pu m’empêcher de leur répondre
- Ah, nous ne savions pas, ce n’est pas indiqué en y entrant !!!
- Nous ne vous verbalisons pas mais vous allez nous suivre jusqu’à la prochaine sortie.
Pendant ce court moment, un Pakistanais paie l’amende pour avoir emprunté la voie avec son camion hors d’âge.
Pas vraiment envie de payer à sa place, mais nous avons trouvé la situation bien injuste…
Hussain notre hôte, a un diplôme d’avocat et est passionné moto. Il a créé en marge de sa formation une agence de voyage moto lui permettant de rencontrer de nombreux voyageurs.
- Il est difficile pour un Pakistanais d’obtenir des visas pour l’étranger, je voyage en écoutant les histoires de mes clients !
Encore une fois, savourons la grande chance que nous avons de pouvoir de vivre dans un pays ou les déplacements internationaux sont possibles sans procédure pouvant durer plusieurs années comme c’est le cas dans certaines nations.
Un Indonésien Sandy partage notre coucher pour cette nuit. Son voyage moto de deux mois l’a emmené en Malaisie Thaïlande Laos Chine, Pakistan.
En soirée lorsque des motards voyageurs se rencontrent, les sujets favoris sont le voyage et le partage des expériences moto. Tout ce qui n’est pas partagé est perdu !
Au Pakistan, d’après les dires de Sohaib rencontré précédemment et Hussain notre hôte du jour, on leur conseille de changer l’huile de leur deux roues tous les mois, tous les mille, quatre mille km selon les réponses de l’un ou l’autre. Alors forcément quand je leur raconte que je vidange au bout de 12 ou 13 mille km, ils n’en croient par leurs oreilles.
Multiplier les entretiens améliorent grandement le chiffre d’affaire et en conséquence le business !
Comme je le dis fréquemment, tant que les objectifs de toutes les entreprises du monde seront d’augmenter leurs chiffres années après années, il sera inutile de parler écologie…
Hussain nous informe que des manifestations sont organisées ce week-end sur Islamabad et que samedi, les routes pourraient être bloquées pour éviter un afflux vers la capitale.
On croise les doigts pour demain, en espérant pouvoir retourner sur Lahore et retrouver Jürgen pour lequel on souhaite une belle amélioration de son entorse.
Sohaib m’a fait suivre quelques photos de notre soirée du 20 Novembre sur whatsap, nous les joignons avec les deux seules du jour.
23 Novembre 2024
Hussain nous a demandé un interview avant notre départ ce matin. Sandy, l’Indonésien est aussi de la partie et alimente aussi son (ses) réseaux social (aux) ! Le Sauvage fait sensation et le post rapide d’hier soir a déjà fait de nombreuses vues…
Il nous pose diverses questions sur le voyage, la mécanique du side-car ! Malgré mon Anglais basique, j’arrive à répondre aux différentes interrogations :-)
Nous serons filmés sur les premiers km de notre départ par un ami d’Hussain sorti du toit ouvrant d’une voiture, notre hôte nous suivant avec sa Yamaha R6.
Les possibles barrages de route abordés hier au dîner s’avère être inexistants.
Nous nous rendons sur Lahore sans souci.
A l’hôtel, nous retrouvons Jürgen avec qui nous allons reprendre la route. Sa cheville a retrouvé un aspect normal malgré une gêne encore bien présente. Le temps et la nature aideront à son total rétablissement...
En soirée, un Ouzbèke rencontré dans un hôtel à Samarcande nous téléphone juste pour nous voir ! Il ne parle pas un mot d’Anglais, nous, pas un mot d’Ouzbèke ! Il était juste très heureux de prendre contact et de partager la vidéo avec sa famille !
Voilà un échange pour le moins inhabituel et qui nous laisse interrogateur quand on recherche simplement les regards et les sourires de deux voyageurs !!!
Notre passage au Pakistan sera malheureusement marqué par plusieurs attentats contre des militaires, des autochtones et des touristes.
Demain est un grand jour, nous quittons l’une des seules nations ayant été créé sur des bases purement religieuses pour arriver en Inde, deuxième pays du monde en matière de population et septième de part sa taille. L’année 2025 doit voir le pays prendre la première place du classement population, la Chine étant plutôt en décroissance.
On se doute que l’on devrait retrouver le fourmillement et la circulation du Pakistan…
Je finirai par une citation de Madala Yousafzaine jeune femme Pakistanaise se battant pour le droit des femmes dans son pays :
‘Un enfant, un professeur, un livre, un crayon peuvent changer le monde’
24 Novembre 2024
Huit heure trente, on frappe à la porte de la chambre. C’est Jürgen qui nous annonce :
- Je viens de discuter avec la personne de l’accueil, suite aux derniers attentats perpétrés dans le pays, tous les postes frontières sont fermés.
Voilà une nouvelle inattendue et inquiétante pour la suite…
Le poste frontière de l’Inde est situé à seulement trente km de Lahore, on ne risque pas grand-chose à y aller. L’histoire nous a mainte fois démontré que ce genre de nouvelles étaient à vérifier !
Avant d’aller au petit déjeuner, nous croisons un autre employé :
- Le poste de Wagah est fermé ?
- Non, il est ouvert !
Bon, de toute façon, nous allons voir par nous-mêmes…
En partant, l’équipe de l’hôtel demande les clichés traditionnels. La sortie de la ville s’avère chaotique dans des quartiers pauvres, très pauvres ! On liquide nos derniers Rials dans une station et rouler petit bolide vers une entrée en Inde... ou un retour à l’hôtel.
Pour notre plus grand plaisir, la frontière est ouverte !
Encore une situation qui me rappelle un proverbe Créole :
‘Crois la moitié de ce que tu vois, et rien de ce que tu entends’.
L’arrivée est inhabituelle, nous avons devant nous les tribunes recevant tous les soirs les spectateurs de la cérémonie de clôture. Le portrait de Gandhi surmonte l’édifice. Trop heureux de se retrouver dans ce lieu mythique, en moto, après 28000 km !
Les procédures se passent sans souci malgré un temps toujours trop long à mon goût…
Nous avons maintenant 4h30 d’écart avec la France.
En 1947, le village de Wagah lors de la séparation des deux peuples, a été coupé en deux.
Il faut savoir que cette décision séparant les Musulmans et les Hindouistes à mis quinze millions de personnes sur les routes et provoqué un million de morts !!!
Depuis plus de 70 ans, tous les soirs au coucher du soleil, on peut participer à une cérémonie de fermeture du poste ou se rencontre les militaires des deux armées en affichant leur drapeaux et leur patriotisme. Une demi-heure de parade militaire, de gestes d’intimidation des deux camps dans une ambiance festive donne à cet endroit une configuration unique au monde !
La fin du spectacle finit par une poignée de main entre les ‘belligérants’, puis à la fermeture des grilles.
Les Indiens sont beaucoup plus nombreux à cette festivité que les Pakistanais subissant actuellement des problèmes économiques et conflictuels bien présents.
L’arrivée à Amritsar à une heure ou le trafic est intense, est épique. L’hôtel est en plein centre sans parking malgré les informations et aux prestations n’ayant rien à voir avec le descriptif du net. On finit par annuler après quelques tensions avec le propriétaire (…).
Nous choisissons un autre hôtel assez proche du premier, réunissant nos critères :-)
Il est 20h30, on est un poil fatigué...
Un tuctuc nous emmène dans un restaurant ou le dîner nous fait le plus grand bien.
Dedette a quitté définitivement le foulard qu’elle portait depuis quasi deux mois, nous prendrons tous les trois une bonne bière arrosant notre arrivée dans ce pays qui a vu la naissance du yoga il y a trois mille ans !
Bonnes nouvelles, pas de frontière pendant un bon moment, de militaires pour nous accompagner, des réseaux visa, des centrales de réservation à nouveau opérationnels, le confort global devrait s’en trouver grandement amélioré.
Une constante toutefois, le Sauvage et ses passagers attirent plus que de mesure, de quoi sûrement s’énerver un peu de temps en temps ; on aurait dû rester sur Cholet…
Non je déconne :-))
25 Novembre 2024
Notre visa Indien est multi entrées et un séjour sans sortie du pays nous permet d’y rester jusqu’à 90 jours. Dans cette période, nul doute que la planification de l’envoi du Sauvage par bateau en Thaïlande nous prendra un peu de temps. Cela nous laisse quand même une durée confortable pour parcourir ce pays grand comme six fois la France.
C’est une république constitutionnelle, fédérale, composée de 29 états. Les langues officielles sont l’Hindi et l’Anglais auxquelles il doit être ajouté 234 langues maternelles dont 22 reconnues par la constitution !
Nous décollons fin de matinée pour les tâches traditionnelles que sont les cartes Sim et le change. Du coté monnaie, nous évitons les distributeurs Atm ayant des tarifs exorbitants...
Nous changeons dans un guichet Western Union situé… dans un magasin de chaussures.
On donne les Euros en échange des Roupies Indiennes, sans aucune procédure administrative. Voilà qui nous convient parfaitement !
Du coté des cartes Sim, ce sera beaucoup plus long. Notre interlocuteur est charmant mais il nous faut donner le nom du père, le passeport, se faire prendre en photo, puis en vidéo en clignant des yeux pour éviter le vol de photos sur les réseaux. Le professionnel doit lui aussi envoyer une photo pour chaque souscription !
Jürgen attend pendant un long moment pendant lequel il prend de nombreuses photos de la population. Passionné de portraits, il est équipé d’un appareil à l’ancienne avec téléobjectif puissant. Il finira par retourner à l’hôtel se rendant compte qu’il a omis d’emmener son passeport.
Libérés de ces ‘obligations’, nous pouvons tranquillement déambuler dans cette ville de un million cent mille habitants. Comme dans les pays précédemment traversés, les commerces sont multiples et des rue entières sont concentrées sur les même produits. Entre autre, une rue réunit de nombreuses échoppes de médicaments et assimilés. La grande surface aux sens littéral du terme n’existe pas ici. Nombre de ces espaces font moins de vingt mètre carrés.
Dans certains endroits, des déchets jonchent le sol. Nous prenons une photo de chiens ayant trouvé confortable de dormir sur ces ‘matelas’ poubelles ! Ces endroits sont immanquablement nettoyés de temps à autre être mais avec une fréquence n’ayant rien à voir avec nos concepts de la propreté...
Sur nos premières impressions, l’Inde nous paraît colorée, avec une diversité dans les tenues allant du traditionnel au look quasi Européen. La différence est flagrante en rapport avec le Pakistan. Ici, les femmes sont bien présentes et on les voit partout dans la rue, y compris au guidon des scooters ou petites motos. On va dire paysage de population plus… normale !
Comme souvent rappelé, les premières sensations seront à affiner durant notre long séjour en Inde, mais à l’instant présent, on s’y sens plutôt bien.
Pour ceux qui connaissent Royal Enfield, la marque de moto Indienne, on en voit très régulièrement ici avec des échappements plutôt… libérés !
En après-midi, nous nous dirigeons avec Jürgen que nous avons retrouvé à l’hôtel vers l’un des incontournables du pays, le temple d’or.
C’est au 16e siècle que Guru Nanak, fondateur du Sikhisme a posé les bases de cette institution religieuse exceptionnelle. Au fil des siècles, ce lieu a été embelli pour devenir le lieu sacré d’aujourd’hui. Au 19e siècle, le temple a été entièrement recouvert à l’intérieur comme à l’extérieur de feuilles d’or pur !!!
Le cœur du temple abrite le livre saint des Sikhs lu en continu. Ce lieu est le plus sacré pour la communauté Sikh représentant seulement deux pour cent de la population Indienne.
Dans cette communauté, les hommes portent tous une longue barbe et un gros turban.
Cette religion est basée sur l’existence d’un Dieu unique, et rejettent les castes.
Même sans le Sauvage, nous ne passons pas inaperçus. Dedette est sollicitée pour des prises de photos avec les autochtones. Différence majeure avec le Pakistan, les femmes acceptent aussi les prises de vues sans difficulté.
Beaucoup de photos aujourd’hui, l’une rappelle un triste épisode du colonialisme Britannique :
En 1919, suite à de nombreux problèmes de cohabitation (…), une nouvelle loi permet aux Anglais d’emprisonner et de condamner tout Indien sans procès ! Des manifestations pacifiques, initiées par Gandhi sont organisées dans tous le pays dont l’une, à Amritsar.
L’armée ferme l’unique sortie du lieu et tire sur la foule pendant de longues minutes : près de quatre cents morts et mille deux cents blessés...
Je vous raconte une petite histoire que j’aime beaucoup sur Gandhi :
L’empire Britannique prenant conscience de la montée en puissance de la célébrité du personnage le reçoit lors d’une réunion des hauts dignitaires Anglais :
- Monsieur Gandhi, nous avons bien entendu vos revendications, nous sommes prêts à avancer en votre faveur sur de nombreux domaines…
- Non Messieurs, vous n’avez pas compris, vous devez quitter l’Inde !!!
En 1947, les Anglais quittent l’Inde, après 190 ans de présence. J’adore :-)
En soirée, un plat chaud dans un petit restaurant proche de notre hôtel finira cette journée mémorable. Demain, la planification du voyage et la préparation de la mini conférence de la classe de Clarisse notre petite fille devraient nous occuper une grande partie de la journée...
Je ne peux pas m’en empêcher, voilà un proverbe Indien bien à propos :
‘ Sur les sentiers où tu marches, il n’y a pas d’étrangers, il n’y a que des amis que tu ne connais pas encore… ‘
26 Novembre 2024
Quatre heures ce matin, ma nuit est terminée !!! Voilà qui laisse du temps pour les tâches prévues aujourd’hui :-))
Collection d’horizons me demande un certain effort mais sans écrire ‘l’histoire’, quatre vingt dix pour cent de l’aventure serait définitivement oublié. La mouvance permanente entraîne des images en quantité que le mental enregistre sans réussir à les restituer grâce à l’écriture ;
et puis, chercher des renseignements sur les lieux visités me donne un éclairage qui bonifie l’expérience.
Le proverbe Chinois résume bien la situation :
‘ Tout savoir qui n’augmente pas tous les jours… diminue tous les jours ! ‘
Vers huit heures, après mon troisième café, j’en prends un quatrième avec Dedette qui vient de se réveiller, demain, j’arrête !!!
La conférence prévue avec les enfants au Pakistan n’a pas pu se réaliser en raison des conditions internet non réunies. La nouvelle date prévue est le six Décembre et nous avons décidé de l’accompagner d’un diaporama.
Choisir les photos marquantes nous fait déjà entrer dans le livre des souvenirs et permettra
une attention plus soutenue qu’un monologue sans support visuel. On y passe quelques heures...
Demain, nous quittons Amritsar et nous devons au minimum avoir une ébauche du circuit envisagé en Inde. Contrairement au Pakistan, nous n’avons pas de contraintes de voyage sur le territoire mis à part le Cachemire non envisagé.
Coucher sur la carte numérique le circuit nous met déjà en situation...
En écrivant cette phrase, j’ai dans le casque audio la chanson de JJ Goldman : Envole-moi !
Demain, nous nous envolerons encore une fois :-)
En soirée, j’irai avec Jürgen voir de nuit, l’ensemble monumental du temple d’or, nous prenons encore quelques photos…
Dedette ne nous accompagne pas sur cette sortie, la partie digestion est quelque peu dérangée et je crois que les antibiotiques vont lui être bien utiles...
Après cette sortie nocturne, nous dînons dans le même restaurant qu’hier soir. Proche de notre table, six jeunes Indiens attendent leur repas. Quatre d’entre eux ont le regard rivé sur le portable. Voilà l’une des nouvelles épidémies mondiales pour laquelle il semble ne pas y avoir de traitement...
27 Novembre 2024
Avant de quitter Amritsar, on se dit qu’il n’est pas pensable de partir sans visiter le musée de la Partition situé à deux cent mètres de l’hôtel.
La prise d’images y est interdite même s’il est essentiellement composé de copies des journaux de l’époque. On y trouve une énorme scie coupant un mur de brique symbolisant la séparation des deux peuples. Le départ des Britanniques en 1947 correspond à cet évènement ayant mis quinze millions de personnes sur les routes. Dans l’histoire du monde, l’ampleur de cet exode est unique, avec toutes les souffrances endurées facilement imaginables.
Tout y es expliqué en Anglais, on ne comprend pas tout, mais on y ressent une émotion bien présente devant tous ces pauvres gens manipulés… Les Anglais n’ont rien fait avant leur départ pour apaiser les situations conflictuelles entre les communautés Musulmane et Hindouiste.
Ce serait même le contraire que je n’en serais pas surpris… Certains articles vont en ce sens !
Hier, nous avons reçu un message de Faisal le Pakistanais rencontré à Faisalabad :
- Vous êtes maintenant en Inde, cela doit être mieux qu’au Pakistan !
- C’est un peu trop tôt pour te répondre mon ami, dans quelques temps, nos opinions seront un peu plus solides…
Les éléments clés comme la diversité, la présence des femmes sont sans conteste au bénéfice de l’Inde. Au niveau déchets le long des routes, c’est blanc bonnet, bonnet blanc…
Dans deux mois, la vue globale sera plus affinée ;-)
Sur la route, je dirais que c’est un poil plus sécurisant en Inde mais juste un poil !!! Un véhicule en panne arrêté au milieu d’une trois voies, comme d’autres circulant en sens inverse n’a rien d’exceptionnel.
Regarder derrière avant un léger déplacement latéral reste valable en marchant. La règle des dix centimètres prévaut partout !!!
C’est en remarquant la forte présence de la marque Suzuki sur la route que j’ai jeté un œil sur le net pour connaître sa place dans le marché Indien. Avec 25 millions de véhicules vendues dans le pays en quatre décennies, la marque est devenue numéro un dans le pays. Pour les véhicules Français, ils sont aux abonnés absents...
Les 230 kms de l’étape du jour n’ont rien de très excitant, on se rendra compte qu’il est impossible de boire un café à cote de la moto sans être assaillis.
Guyno Dedette, il va falloir vous habituer ! On soupçonne que les pique-niques en tête à tête bien à l’ombre dans un endroit aménagé, sans poussière, sont à oublier !
En consultant nos mails, je trouve avec plaisir la réponse d’un transitaire concernant le futur transfert du Sauvage pour la Thaïlande. Il vaut mieux prévoir plus tôt que trop tard…
Un petit détail sur l’intimité nous a interpellé. En Iran, nous n’avons jamais vu quelqu’un faire les petites commissions dans la nature ; au Pakistan, les hommes s’accroupissent et profitent de leur large pantalon pour préserver leur intimité, en Inde, on y est moins regardant :
Dans la nature ou le long d’un mur en ville, nous avons déjà vu les deux situations.
Pas de généralité concernant les Indiens, dans ce domaine, il a aussi la diversité !!!
Notre hébergement du jour est en pleine nature, au calme, dans un endroit confortable, spacieux, on apprécie…
Demain, nous rejoindrons le monde animal pour quelques heures…
La conclusion du jour est une douce utopie vu sur l’arrière d’un camion (voir sur la photo) :
‘Honestyis is best policy’
L’honnêteté est la meilleur politique...
28 Novembre 2024
Nouveau mail du transitaire ce matin, je retrouve dans l’écriture de leurs messages la langue Française que nous avons appris à l’école, sans faute (…), avec en bonus une bienveillance bien présente. Ce n’est pas grand-chose, mais ça change tout dans le début d’une relation.
On ne sait pas encore si nous travaillerons avec eux, mais leur prose ‘démodée’ pour certains nous donne envie.
Je vous joins le premier mail reçu, vous comprendrez…
‘Bonsoir Bernadette et Guy-Noel
Merci beaucoup pour votre message et pour la recommandation du très
charmant couple Pascale et Michel.
Clément, que vous trouverez en copie, a pris en charge cette expédition
et se fera un plaisir de vous assister. Il pourra vous fournir toutes
les informations nécessaires pour l'importation ou l'introduction de
votre véhicule en Thaïlande, afin de garantir une procédure sans
problème. Ensuite, il s'occupera également de la gestion de l'expédition
retour vers la France.
Clément vous contactera dès que possible pour un premier échange et pour
commencer à préparer votre dossier ensemble.
Restant à votre disposition pour toute question supplémentaire, je vous
souhaite une excellente soirée.
Sincères salutations / Best regards ‘
Au petit déjeuner ce matin, le café est jus de chaussette, pas assez chaud, et nous la mets de travers au niveau intestinal. De mon coté, après une première alerte, tout redevient normal. Du coté de Dedette pas encore guérie, cela n’améliore pas la situation...
Il va nous falloir être vigilant avec l’eau en Inde !
Le Chhatbir Zoo est à 17km d’ici, nous partons milieu de matinée pour le visiter.
On ne s’imaginait pas qu’en allant voir des animaux, notre journée serait marquée par les enfants.
En arrivant sur les lieux, de nombreux cars scolaires emmènent garçons et filles entre 12 et 17 ans pour la visite de ce parc assez connu dans la région.
Pour faire simple, nous avons un succès déconcertant, inattendu.
Nous avons dû entendre les ‘I want a pic’ du diminutif ‘I want a picture’, (je veux une photo) une centaines de fois. L’énergie de ces jeunes est débordante, bruyante, sympathique, soûlante !
Les serrages de mains ont complété les ‘pics’ avec la même intensité.
Une amie peintre nous a demandé des portraits, il y en a quelques-uns (es) aujourdhui. Le tout en ayant jeté la majorité des photos !
La raison de ce ‘succès’ reste mystérieuse, nous ne sommes que des étrangers un peu vieux pour leur jeunesse insolente.
Les demandes sont aussi, régulières avec les adultes mais dans une moindre mesure.
Après trois heures passées dans le parc finalement assez moyen en comparant avec nos zoos Français, nous quitterons les lieux en étant plus marqués par cet échange déroutant avec l’un des plus incroyables êtres vivants, l’humain !
En vivant ces moments extravagants, on plaint les stars vivant ces situations en permanence…
De notre coté, cette expérience nous enverra de la chaleur humaine en container , des sourires, des rires en quantité.
En après-midi, nous achetons pour la première fois depuis longtemps, une bouteille de whisky, dont je profiterai en appelant mon frère et deux ou trois copains…
29 Novembre 2024
En regardant les moyennes horaires données par les logiciels de cartographie en Inde, les étapes doivent être assez courtes. En y ajoutant la durée des journées diminuées compte-tenu de la saison, 250 kms paraît une limite à ne dépasser pour ne pas entrer dans l’inconfort.
Nous commençons la journée par la visite du temple Shri Sati Mata, de la déesse Mansa Devi situé à Panchkula.
Dans la religion Hindouiste, Mansa Devi est la déesse de la fertilité et des rituels du mariage.
La visite est gratuite. De nombreux fidèles viennent y apporter leurs offrandes de toutes sortes.
La dévotion du plus grand nombre transpire. En matière de religion, les plus croyants sont toujours persuadés que la leur est la bonne…
Gandhi affirmait, il doit y avoir autant de religions que d’individus !
En quittant ce temple, nous sommes abordés par un Indien nous proposant son hôtel et un dîner en sa compagnie en fin de journée. Désirant continuer notre route vers Jim national Parc, et ensuite sur Varanasi située à plus de mille kms, nous déclinons.
Dans un peu plus de deux semaines, nous devrons être sur New Delhi pour y retrouver la famille, pas d’urgence, mais nous préférons y être plus tôt que trop tard...
Même si les clichés se répètent au fil des km, la route est un spectacle permanent. Sur le parcours du jour, les petites motos transportent de nombreux bidons de lait. Le poids embarqué quand tout est plein, je ne vous dis pas !!! Là, quatre jeunes adultes sur le même deux roues, un peu plus loin, un enfant dort dans les bras de sa maman avec la petite sœur assise sur le réservoir. Les femmes sont habitués depuis leur plus jeune âge à monter en amazone. Elles se tiennent à peine quelque que soit le profil du bitume ! Sans une grande habitude, l’équilibre dans ces conditions difficiles n’est pas tenable.
Ce que l’on apprend dans sa jeunesse reste imprimé pour le restant de nos jours.
Une petite anecdote sur le sujet :
En 2016, lors de notre voyage en Mongolie, nous avons roulé notre bosse sur deux mille km de pistes en tout genre. José était de loin le meilleur du groupe sans forcer son talent. Dans son enfance, il a bien souvent évolué au Portugal en deux roues,sur des voies non asphaltées et en conséquence intégré cette conduite bien mieux que nous tous.
Les jeunes, optimisez vos capacités et vos connaissances avant de devenir adulte. Les bagages embarqués vous suivront toute votre vie !
En arrivant à l’hôtel sur Roorkee, je suis à peine descendu de la moto qu’un homme me dit :
- Il n’y a pas de chambre disponible,
- Nous avons réservé (nous faisons voir le mail sur notre téléphone)
- Non, Monsieur, tout est complet.
- En allant sur le site réservation, il est indiqué à l’instant que vous avez encore trois chambres libres, je suis sûr que vous n’êtes pas complet.
Sur ces entre-faits, un autre homme arrive, ils échangent alors tous les deux en Hindi.
Au bout de quelques minutes (…), ils nous demandent de rentrer dans l’hôtel et patienter sur le salon de l’accueil.
Un quart d’heure plus tard, je commence à faire comprendre que tout ça est peu long.
L’homme qui nous avait indiqué l’hôtel complet finit par nous demander nos passeports, c’est bon signe…
Il passe un temps qui me paraît infini à tourner les pages de celui-ci, je ne peux m’empêcher de lui dire :
- Nous sommes dans un hôtel ou à un poste frontière. C’est douanier votre métier ?
Là, on revient à des normes plus commerciales, et la clé de notre chambre nous est donnée assez rapidement…
On n’aura pas la raison du premier refus. On ose espérer que notre statut d’étrangers n’était pas le critère bloquant.
La chambre est très confortable, jusqu’au moment ou la climatisation centrale de l’hôtel se met en route. Avec le niveau sonore dans la pièce, on imagine qu’il sera juste impossible de dormir, même avec les bouchons d’oreilles...
Retour à l’accueil où notre demande de changer, est acceptée sans broncher…
Il y avait au moins deux chambres de libres dans cet hôtel, et on suppose beaucoup plus !
Où comment rendre compliqué et long ce qui aurait dû être simple et rapide !!!
Proverbe Indien :
‘Chaque Européen qui vient en Inde apprend à avoir de la patience s’il n’en a pas,
et la perd s’il en a !
30 Novembre 2024
En partant de l’hôtel ce matin, ils sont tous à nos petits soins, comme pour se rattraper de l’accueil d’hier.
- Vous mettrez un bon avis sur notre hôtel ?
- On fera au mieux…
Nous avons réservé un hébergement dans la forêt de Jim Corbett national park. Celui-ci est l’un des plus anciens du pays et est connu pour être le site de lancement du projet tigre. Plusieurs zones peuvent être visitées dont celle de l’animal le plus emblématique de l’Inde.
Malheureusement, lors des réservations, nous n’avons aucune garantie de faire le parcours dans la zone demandée ; qui plus est, en majorité, le tigre reste invisible. On profitera de la forêt sans réserver de Safari.
Je ne vais pas le mentionner tous les jours, mais on aura encore aujourd’hui l’occasion de se rendre compte qu’en Inde, on n’avance pas !
Entre les quatre voies au revêtement irrégulier, les passages à niveau où on attend un temps certain avant l’arrivée du train (trois fois aujourd’hui), les villes et villages ayant toujours leur zone d’embouteillage, auxquelles nous avons ajouté pour l’étape du jour, une zone de travaux pendant une vingtaine de km, on vous le confirme, 200 km, c’est assez...
Changement remarquable aujourd’hui, nous traversons les villages nous faisant remonter le temps de manière instantané. De nombreux habitats respirent une grande pauvreté. Tous les métiers disparus dans nos sociétés modernes sont ici d’actualité. Forgerons, vanniers, bergers, confection des palettes de bouse de vaches pour l’énergie, paysans accompagnés des animaux de trait, commerçants de fruits légumes en quantité, j’en passe ! Les images filmées en vidéo permettront un visuel représentatif.
Au niveau des photos, nous prendrons certains jours le temps de nous arrêter au milieu de ces habitats et zones d’activité nous étant totalement étrangers.
Les vaches sont sacrées en Inde, dans certains endroits, on a quasi l’impression qu’elles sont intégrées à l’habitat…
Dans la traversée d’un village, on aperçoit un drôle d’animal qui traverse la route. Cet espèce non repérable d’un premier regard est un enfant lourdement handicapé qui se déplace comme un chien.
Le voir au milieu du grouillement de véhicules nous balance une forte émotion. Comme une énorme claque reçue en comparaison avec nos situations où les difficultés sont bien souvent dérisoires.
Grand esprit, on aura quelques questions à te poser concernant les situations de détresse insupportables...
La pause café dans un endroit retiré bien au calme, finira avec une dizaine de personnes autour de nous avec qui, bien sûr, on échange les ‘pics’ !
Vers 17h, on prend possession de notre coucher dans une tente aménagée confortable avec, chauffage d’appoint, électricité, terrasse, wifi, au milieu de la forêt.
Elle est pas belle la vie ;-)
01 Décembre 2024
Il était prévu de prendre une journée sans moto avant l’arrivée sur Varanasi. Notre coucher au calme dans la nature est parfait, nous allons en profiter aujourd’hui 01 Décembre !
Vers neuf heures, les propriétaires nous demandent de changer de tente, une réparation fermeture éclair étant à réparer dans la notre.
On se retrouve plein sud, ce qui est plutôt bien par rapport aux températures pas très élevées en cette fin d’automne. Le linge pourra sécher sans problème.
Le diaporama pour la conférence des enfants n’est pas terminé, j’y passe une partie de la journée. Dedette en faisant un nouveau rangement dans le coffre du Sauvage voit que la grande bombe d’huile pour le filtre à air s’est vidée (appui d’un bagage sur le bouton pression)...
Elle en profite pour faire une belle taille au niveau de tous les bagages.
Vers treize heures en prenant un apéro, nous sommes dérangés par la visite d’un singe au comportement semi-agressif qui en veut à nos cacahuètes. Vous verrez la petite vidéo, où nous ne sommes pas plus fier que ça ! Il fera le tour sur la rambarde de la terrasse, je finirai par le faire fuir avec un des fauteuils.
Sans sollicitation, la propriétaire arrivera quelques instants plus tard avec un fusil. Nous ne saurons pas si c’était pour lui faire peur ou tenter de le tuer.
On finira l’apéro tranquille, sans cacahuète !
Dans l’après-midi, nous voyons que plusieurs congénères ont élu domicile dans les arbres un peu plus loin. On est en forêt, ils sont un peu chez eux !
Nous sommes les seuls touristes sur les cinq tentes disponibles.
Nous dînons sur la terrasse de la tente accompagnés par les sons des nombreuses espèces de la forêt. La vie dans toute sa splendeur avec une énergie en autonomie, sans commune mesure avec une intelligence artificielle incapable d’exister sans électricité :-))
02 Décembre 2024
Trois étapes sont prévues pour rejoindre Varanasi, la capitale spirituelle de l’Inde. Là-bas, nous ferons une pause pour visiter cette célèbre cité et faire la conférence pour les enfants prévue au six Décembre.
En Éthiopie, nous avions fait un jour une étape d’environ deux cents km où on avait eu l’impression d’être en permanence dans une suite de villages ininterrompue. Aujourd’hui, nous avons ressenti la même sensation. Rare ont été les moments où on a pu rouler de manière décontractée avec une vigilance atténuée.
Lors d’un arrêt photo, je retrouve derrière le Sauvage, un jeune homme relevant sa moto suite à une chute. Il nous doublait dans le peu d’espace entre la banquette et le coté gauche de la route ou il n’avait rien à y faire. Mais on le sait, il y a les règles, puis, il y a la vie !!!
Pas de blessure, il pourra repartir sans problème, on préfère…
Vers treize heures, on cherche un endroit tranquille pour le café ; ici, c’est parfait, il n’y a personne. Dix minutes après, nous sommes entourés par une dizaine d’Indiens, puis une vingtaine avant notre départ...
Lors de cet arrêt, on me passe un téléphone pour parler à un professeur situé sur le toit du lycée proche. Juste avant le départ, il s’est déplacé pour nous saluer et nous proposer l’hospitalité dans l’école…
Vers 16h30, nous sommes sur Shahjahanpur ou l’offre d’hôtel était quasi inexistante. Nous ne trouvons pas tout de suite la Guest House réservée et on se gare dans le quartier près d’une belle vache ! Le temps de se renseigner, on est tout de suite beaucoup plus nombreux.
Rassurez vous, nous n’allons pas toujours vous parler de la promiscuité permanente avec la population mais vécu de l’intérieur, c’est quelque chose !!!
Nos seuls moments de tranquillité en Inde seront dans les lieux privés ; un élément à intégrer dans le mental pour vivre au mieux les deux mois à venir…
Le Sauvage trouve sa place dans le terrain d’une connaissance du gérant de l’hôtel.
Désirant acheter une pile pour la souris de l’ordinateur, il s’en occupera lui-même et nous donnera deux exemplaires…
Il nous informe que nous sommes les deux premiers étrangers à venir dormir dans osn établissement
Le coucher est d’une propreté globale relative mais les draps sont propres, c’est un incontournable pour Dedette (elle n’a pas tort !). Le matelas est à priori indéformable !!!
Quelques courtes vidéos complètent aujourd’hui les photos. Elles vous permettront de toucher du regard nos ressentis :-)
03 Décembre 2024
Avant le départ, on finira par se froisser avec le gérant de l’hôtel tellement intrusif qu’il nous a fallu un moment lui faire comprendre qu’on n'était plus des enfants depuis quelque temps…
L’envie de prendre en charge part d’une bonne intention mais on n’a besoin avant tout d’autonomie...
Ce n’est pas la première fois que l’on a cette sensation depuis notre arrivée en Inde, à confirmer avec les semaines à venir.
Lucknow, ville de quatre millions d’habitants (…) située à 175 km de Shahjahanpur est l’étape du jour. Avant de prendre la route, nous visitons le temple Hanuman non loin de notre hôtel. Celui-ci, proche de la rivière Garra, est consacré à la divinité Hindoue et y abrite une statue colossale d’Hanuman.
Les Indiens croient en plusieurs Dieux aux apparences variées qui sont les différentes facettes d’une seule entité, le Braham. Le fondement est que l’homme est composé d’un corps périssable et d’une âme éternelle se réincarnant indéfiniment.
A priori, selon certains écrits, la croyance Hindoue est totalement non exclusive et accepte toutes les autres croyances et voies religieuses. Intéressant !!!
Aujourd’hui, la totalité de l’étape sera faite de portion de belles quatre voies coupées très régulièrement par des zones importantes de travaux. L’Inde connaît une croissance économique importante et le réseau routier est en pleine transformation en nous faisant profiter pleinement d’une poussière bien souvent présente…
La café dans la nature se finira avec quarante personnes, vous avez bien lu !
L’arrivée sur Lucknow se fait dans une circulation au trafic et à la promiscuité bien ‘Indienne’…
Le parking privé de l’hôtel est juste sur la description du net ! Seul un petit emplacement entouré de chaînes existe devant l’établissement. Pour libérer celui-ci, l’un des employés déplace une dizaines de petites motos empêchant l’accès à la place.
La jeune femme de l’accueil n’a pas avalé un clown en début de journée :-(
Les procédures d’entrée dans les hôtels sont un peu longues, ce qui aurait pu laisser le temps à cette belle Indienne de se rattraper de la première mauvaise sensation, que nenni !!!
Je n’ai encore pas pu m’empêcher :
- Vous n’êtes pas contente de voir les clients, depuis mon arrivée, vous ne m’avez pas adressé un sourire !
Là, miracle, j’aurais droit à un sourire, un poil forcé.
Bon, je vais le faire en cours, ce n’est pas avec des journées comme ça, que l’on va devenir fan de l’Inde.
L’un des employés de l’hôtel rattrapera l’impression globale en nous proposant l’achat de bières qu’il viendrait nous apporter à la chambre.
Avec plaisir, nous sommes preneurs !
Encore du temps à passer dans le pays à la première école de médecine connue de l’humanité, on espère rehausser nos sensations...
04 Décembre 2024
Le temps passe à une vitesse incroyable, nous ne restons qu’une journée sur Lucknow capitale de l’état d’Uttar Pradesh. Il est facile de savoir si une cité mérite ou non le détour. L’offre en hôtel et autres maisons d’hôtes est directement liée aux curiosités touristiques, historiques.
Sur un site connu de réservation, 319 choix !!!
Une journée sera forcément trop courte mais comme rapporté en d’autres occasions, la vie en sera de même mais faire un peu, c’est beaucoup mieux que pas du tout :-)
Un bureau Western Union nous permet de faire du change à un cours quasi sans marge. Nul doute que les banques traditionnelles graissent un peu trop la tartine dans ces opérations…
Comme dans d’autres agglomérations, les commerces pullulent avec des quartiers dédiés à certaines activités. Celui des deux roues ne fait pas exception à la règle. Dans l’un des commerces, on nous indique le lieu où l’on pourra trouver le spray d’huile pour filtre à air dans un magasin qui ouvre un peu plus tard. Nous passerons sur le chemin du retour.
La ville est grande, nous prenons tuc tuc et autres pousse pousse pour nous déplacer. Comme remarqué en 2006, pas de sur poids chez les conducteurs de pousse pousse… Quand je travaillais en Vendée, une équipe d’Américains était venu chez un grand distributeur pour comprendre pourquoi leur population avait un pourcentage important d’obèses, formidable !!!
L’endroit à ne pas rater est l’Imambara Bara. il fut construit au XVIII ème par Asaf al-Daula, nabab de Lucknow. C’est un superbe complexe de bâtiments Musulman Chiites.
Nous y passons un temps certain.
Ensuite, nous allons six km plus loin (merci le tuc tuc), voir le collège la Martinière avec son superbe palace entouré de beaux espaces verts. Contre toute attente, nous y voyons une crèche tout ce qu’il y a de plus traditionnel chez les Chrétiens.
La diversité abordée en début de séjour en Inde est bien réelle. Aujourd’hui dans cette ville, nous croisons souvent des femmes musulmanes voilées comme en Iran…
En repassant dans le quartier ‘deux roues’, nous passons de boutique en boutique pour finir une bonne heure dans un espace en sous-sol. L’un des employés fait son possible pour trouver le spray sans succès. Notre heure passée à attendre dans ce commerce à la forte fréquentation nous permet encore une fois de voir la jeunesse de ce pays et le dynamisme qui en découle...
En rentrant à l’hôtel, nous voyons des singes se baladant sur des immeubles. Je réussirai à filmer l’un d’entre eux ayant sauté entre deux bâtiments espacés d’au moins trois mètres. Je raterai la maman avec son petit ayant fait la même chose en ayant hésité un bon moment. Je couperai la vidéo juste au moment où elle s’est décidée :-(
En entrant dans notre hôtel, nous apprécions à sa juste mesure, le calme après les klaxons, le grouillement permanent du pays ayant le record du monde du plus grand rassemblement avec 120 millions de personnes ! Vous avez bien lu...
05 Décembre 2024
Varanasi l’étape du jour est à plus de trois cents km de Lucknow. Un départ vers neuf heures doit nous permettre d’arriver avant la nuit !!!
La journée commence bien, on roule pendant les deux tiers de l’étape sur une autoroute flambant neuve. En parcourant 200 km sur cette voie, on aura fait vingt pour cent des autoroutes en Inde !!! Si la proportion était respectée par rapport à la taille de la France, l’Inde devrait en avoir 74400… au lieu des mille actuels !
Comme rappelé sur l’un des derniers compte-rendus, la croissance de l’Inde est excellente mais le chemin à faire est encore bien long pour être au niveau de développement des pays dit ‘modernes’.
Lors d’une pause café, nous rencontrons un routier ayant travaillé pendant plusieurs années en Australie. Son Anglais est, comme j’aime… Avec l’argent gagné dans ce pays, il est revenu en Inde avec des moyens n’ayant rien à voir avec ceux des autochtones. Il a fondé une entreprise de transport et se rendait sur Calcutta lors de notre rencontre. Ce sera le premier du pays à répondre à la question mystère :-)
Les paysages de la voie rapide sont sans relief avec une agriculture bien présente et des parcelles de culture bien délimitées. Encore une fois, sur les marchés, les denrées alimentaires ne manquent pas et fruits et légumes y sont proposés en abondance. L’Inde possède la deuxième surface agricole du monde et est autosuffisante pour nourrir les un milliard quatre cent millions d’Indiens. Ce qui n’empêche pas de nombreux locaux de souffrir de la faim.
Je crois que la répartition des richesses dont l’alimentaire est sur la première marche du podium est le problème majeur des humains.
De retour sur le réseau normal, on fait quarante km en… deux heures. Lors d’un arrêt passage à niveau, nous attendons les deux trains pendant vingt minutes !
On pense souvent à la citation sur la patience en Inde. Sans équipement minimum de cette belle qualité, l’étranger va souffrir…
Nous nous habituons petit à petit à faire avec, a-t-on le choix ???
Les jours qui passent font que l’on s’imprègne dans ce pays si différent en tous points de nos normes sociétales ! Le voyage n’est pas fait pour voir forcément plus joli mais surtout différent et bousculer nos références.
Avec l’Inde, on est servi !
Sur l’une des photos, vous verrez un modèle de moto Royal Enfield baptisée renaissance de la classique 350. La tenue de la femme placée en amazon à l’arrière de la moto laisse entrevoir la diversité dans ce domaine.
Notre arrivée à Varanasi ville de 1,2 million d’habitants, est faite dans le classique du pays (...) mais on avance, jusqu’au dernier km que l’on parcourra en vingt minutes pour arriver à notre Guest House. Le ‘tournée à droite’ du GPS, n’est pas possible avec le terre-plein central. Trouver une autre rue un peu plus loin n’est pas facile, certaines étant trop étroites pour le Sauvage. Je finis par ‘m’aventurer’ dans l’une d’entre elles, ça passe, mais au prix de déplacer à la main des motos garées !!!
Je pense souvent au side-car Gold-Wing possédé pendant quatorze ans. Celui-ci faisait vingt cinq cm de plus en largeur, dans ces conditions de circulation, c’était mort !
Notre coucher est un petit oasis de verdure en plein centre ville, trop bien. Le Sauvage a tout ce qu’il faut pour être garé à l’abri des regards et ne sortira pas avant de quitter la ville.
Les tuc-tuc le remplaceront avantageusement. Comme hier, nous voyons quelques singes sur les toits.
Demain six Décembre, à quatorze heures (9h30, heure Française), nous devons assurer notre deuxième conférence. La matinée servira à réviser…
On pourra la faire dans le jardin :-)
06 Décembre 2024
Quatorze heures à Varanasi, neuf heures trente à Saint Germain sur Moine, c’est le début de l’échange avec les enfants du collège Pont de moine !
Un espace du terrain est occupé par des tuc tuc garés ici en attendant de reprendre du service.
En envoyant les images exotiques de ces drôles de taxis, nos jeunes apprentis savent tout de suite qu’elles viennent bien d’un ailleurs...
Le beau temps permanent ici nous permet de faire l’exposé sur la terrasse de l’hôtel avec en accompagnement quelques singes nullement impressionnés, passant non loin de nous !
Le diaporama donne une plus value non négligeable permettant de capter l’attention de manière plus aisée. Eric, passe les images sur chacun de mes ‘suivante’ et nous interrompt de temps en temps à bon escient, pour montrer sur la carte notre avancée.
La petite heure à notre disposition s’arrêtera en Géorgie, les pays suivants seront présentés lors d’un prochain échange probablement en Janvier.
Plus de douze mille km depuis notre dernière vidange, le parking privé est l’endroit tout désigné pour une nouveau changement de l’huile moteur.
L’opération terminée, c’est presque l’heure de la tombée de la nuit sur Varanasi (coucher de soleil 17h08).
Une balade à pied dans la fourmilière (...) finit cette journée.
Demain, nous irons admirer le lever de soleil sur le Gange.
Une nouvelle fois, nous serons dans l’image ;-)
07 Décembre 2024
Six heures, nous parcourons le km qui nous sépare du célèbre Gange. La cohue a disparu mais l’animation est déjà bien présente peu avant le lever du soleil. Déjà de nombreux Hindous se dirigent vers la rivière la plus sainte des sept fleuves sacrés de l’Inde.
Dans ces endroits, le petit couple de Français perdu au milieu de tous les autochtones ne passe pas inaperçu. On se demande comment on va organiser notre découverte sur place, mais comme toujours, les propositions de services divers et variés viennent avant même de les avoir sollicités !
Nous réservons rapidement un bateau pour découvrir les nombreux temples bordant le fleuve. Varanasi en aurait plus de deux mille !!!
Contrairement à notre imagination, l’eau du Gange nous paraît ‘normale’ et très peu, voir pas de déchets flottent à la surface. Certains habitants s’y baignent tous les jours.
Le lever de soleil a pour nous un coté magique, nous sommes en Inde à Bénares ‘La ville sainte de l’Inde’...
Les Hindous pensent que les crémations en ce lieu sacré évitent les futures réincarnations et permettent ainsi d’atteindre un niveau supérieur sans ‘redoubler’ la classe !
Après avoir apprécié les rives du fleuve, nous nous rendons vers le plus important lieu de crémation. Nous restons à distance des bûchers, et prenons des images avec caméra et appareil photo. On ne tarde pas à être remarqué et… réprimandés ! Obligés de faire profil bas, cela s’arrange avec un peu d’argent avec le responsable des crémations. Intimidation où règle de respect pour les familles en deuil, on aura la réponse demain, mais on ne le sait pas encore…
Dans ce lieu, il est consommé environ trois cents kg de bois par crémation. Dans le bois utilisé, certaines essences sont plus nobles que d’autres et réservées aux plus argentés…
Il est apporté par des bateaux accostant tout près du lieu des crémations. Ici, le travail manuel est la règle.
En fin de matinée, en rentrant à l’hôtel par des ruelles minuscules, nous croisons les vaches, les chiens, les chèvres qui se promènent au milieu des piétons, des scooters, des petites motos.
La sensation de liberté en prend un sale coup, accompagné par les klaxons permanents, les odeurs de toutes sortes, saturées en parfum ou en d’autres senteurs moins nobles…
Une remarque toutefois, ces ruelles sont nettoyées tous les jours mais jamais propres très longtemps, les animaux continuant en toute décontraction à laisser leurs déjections
La hasard nous fait rencontrer Martin qui nous entend parler Français. On commence une conversation avec cet homme dont nous apprenons quelques minutes plus tard qu’il est guide Francophone. Quelle aubaine !!! Nous allons rester une journée de plus dans la cité pour passer une matinée avec Vishal prénommé aussi Martin. Il devrait sans aucun doute nous en apprendre un peu plus sur ces lieux mythiques.
En après-midi, nous commençons à nous intéresser au futur transfert du Sauvage. Ce n’est jamais très simple et sans entrer dans les détails, pour des raisons pratiques, il se pourrait que nous passions par la Malaisie !
On ne manquera pas de vous tenir informer ;-)
08 Décembre 2024
Comme prévu, nous retrouvons Vishal (Martin) à huit heures pour le début de la visite guidée.
Il commencera par une de ses expressions favorites sur cette célèbre cité :
‘Bénarès (Varanasi) n’est pas une ville de bâtiments mais une ville de sentiments ! ’
Le nom de Varanasi provient de la contraction de deux affluents du Gange la Varuna et L’Assi. Il y vient chaque année entre quatre et huit millions de fidèles et quatre cent mille touristes.
Grâce à Martin, la visite du lieu de crémation ne pose pas de problèmes en évitant tout de même de sortir la grosse caméra plus ‘intrusive’.
Nous pouvons ainsi voir les différents processus de la dernière étape terrestre des Hindous.
Les corps sont amenés par les familles par une ruelle de la vieille ville. Les défunts sont recouverts de vêtements de noble facture mais un seul d’entre eux restera pendant la crémation.
Des bateaux remplis de bois fournissent le bois en quantité pour les cérémonies qui, en ce lieu, se font jour et nuit.
Ceux qui s’occupent des bûchers font partie de la caste des intouchables.
Les cendres sont ensuite emmenés au bord du Gange puis tamisées afin de récupérer les bijoux restés sur les morts.
Le moment choisi pour la cérémonie funéraire est trois jours après le décès. Selon la croyance Hindoue, l’âme flotte pendant cette durée dans le monde terrestre avant de partir pour son voyage ultérieur.
Sur place, aucune odeur de chair brûlée comme on peut le ressentir certaines fois à coté des crématoriums. Martin y voit une raison mystique...
Dans un temple situé sur les lieux, une flamme ‘éternelle’ serait conservée depuis la mort de la mère de Shiva l’un des trois dieux de l’Hindouisme.
Les vaches sont présentes ici comme ailleurs attirées par les nombreuses fleurs non laissées sur le corps pendant la crémation qui dure trois heures.
Deux lieux de crémation, le deuxième plus petit étant destiné aux morts par suicide, par accident, de mort non naturelles.
Les femmes décédées en couche, les enfants de moins de dix ans, les bébés mort-nés, les décédés suite à une morsure de serpent, de la lèpre ne sont pas incinérés. Ceux-là sont attachés à une pierre et on les jette dans le Gange. Ensuite une deuxième balade en bateau, guidée cette fois, nous permettra de découvrir à nouveau les rives avec plus de précision !
Nous apprenons que la croix gammée Nazi (voir sur l’une des photos) est en fait, Swastika l’un des plus anciens Symbole de l’humanité représentant entre autre le bien être pour les Hindous.
Attendre 66 ans avant de connaître la signification historique de cet emblème, que de manquements à nos éducations !!!
En fin de balade sur le Gange, à la demande de notre guide, nous laisserons une bougie allumée avec des fleurs autour en faisant un vœu cher à nos existences.
Une chose est sûr, cela ne peut pas faire de mal :-)
En rentrant à notre hôtel, des files interminables attendent de pouvoir entrer dans de minuscules temples afin d’y apporter leurs offrandes.
Ganesha, la divinité de la chance à la tête d’éléphant est représentée un peu partout dans les ruelles.
L’Inde, un autre monde !
09 Décembre 2024
Notre réservation d’hôtel nous laisse dubitatif. Après avoir validé, on retrouve sur un autre site, hôtel fermé !
L’offre dans la région est bien maigre, peu de tourisme nous verrons sur place !
Un détail non remarqué avant de voir la carte des densités de population en Inde, le Nord où nous sommes depuis le début est la région la plus habitée. Le Sud devrait nous donner un peu plus d’espace !
Après une sortie de Varanasi un peu encombrée, les deux cents km sur quatre voies se font sans travaux, sans ralentissement, formidable ! En France, on peut trouver ces voies ennuyeuses, ici c’est du pain béni !!!
L’hôtel réservé est… aux abonnés absents. Il est midi trente, nous décidons de continuer jusqu’à Kanpur. Pour la première fois depuis le 24 Novembre, les 370 km se feront en totalité sur voies rapides.
L’arrêt restauration se fait dans un établissement où les toilettes sont... dans la nature !
Les plats Indiens sont souvent épicés, aujourd’hui la dose était bien trop forte pour nos palais non habitués !!! On s’est tout de même abstenu de boire l’eau apportée dans un pichet, risquant de nous mettre le système digestif de travers…
Vers 17h, on se pose dans un hôtel à Kanpur, ville de 3,3 millions d’habitants ! Le pays compte 65 agglomérations de plus de un million d’âmes, la France une seule, Paris !
Seulement une photo aujourd’hui, avec nos charmants hôtes de la Vrinda Garden à Varanasi, ça fera une moyenne avec l’abondance des deux derniers jours !