Collection d'horizons
Tour du monde
10 Décembre 2024
Coup de mou...
Avant de prendre la route, nous allons visiter le temple Hindou JK. Ce temple inauguré en 1960 a fier allure en mélangeant architecture ancienne et moderne. Ici les photos sont interdites en intérieur.
Je croyais que la religion était basée sur le partage, vous avez quelque chose à cacher ?
Je m’égare…
Difficile de sortir des villes sans mettre en route le ventilateur de refroidissement du moteur !
Lors de la pause déjeuner au bord de la route, nous rêvons de rouler en Suzuki Swift (très présente en Inde) ou autres modèles bien connues dans le pays pour se fondre un peu plus dans la masse…
On finit par trouver insupportable d’attirer le monde avec le Sauvage partout, toujours, sans aucun endroit pour s’extraire mis à part les lieux privés !!!
Le circuit envisagé se fera, mais au prix d’un ‘prendre sur soi’ bien présent. Nous l’avions bien imaginé mais y penser et le vivre, il y a une belle marge...
Ne voyez pas cet état d’âme comme une plainte, dans les expériences de voyage, celle-ci nous marquera sans aucun doute et comme bien souvent rappelé, on ne voudrait pas être ailleurs !
L’arrivée à l’hôtel choisi en remet une petite couche : malgré la confirmation informatique de la réservation, les gérants ne veulent pas nous donner de chambre ! En consultant la centrale, il en reste encore quatre libres dans leur établissement. Nous n’aurons aucune explication à leur comportement...
Du coup, on se met en quête de trouver un autre coucher et le choix se porte rapidement sur un établissement dans la nature. On devrait pouvoir y respirer un peu.
De fait, c’est ce qu’il nous fallait en cette fin de journée. La chambre donne sur un jardin, le calme règne en maître, on va recharger les batteries !!!
11 Décembre 2024
Pas de chauffage dans la chambre, c’est un peu juste ce matin, il fait sept degrés en extérieur, en intérieur, on doit être aux alentours de douze. On sollicitera un chauffage pour ce soir !
En partant vers Jhansi fort, ma sensation d’hier en fin de freinage se confirme, la roue avant se dérobe vers l’arrière ! Un contrôle rapide en bord de route ne remarque rien au niveau des soudures. En après-midi, je vais vérifier les serrages… En espérant que la solution soit dans ce domaine…
Arrivé sur le parking du fort, dix personnes arrivent dans la foulée pour voir les trois compères.
L’un deux, sans le bonjour traditionnel me dit :
- Price ? (prix)
- Non Monsieur, je ne donne pas le prix de notre side-car ! Les différences de niveau de vie entre nos deux pays rendent toute comparaison inutile. Nous voulons bien te parler de tout le reste :-))
Les Indiens se vexent assez facilement, on en a vu quelques-uns partir sur le champ après notre réponse sur le sujet...
En Inde comme en Iran ou au Pakistan, les prix des visites pour les étrangers ne sont par les mêmes que pour les locaux. Pour le fort Jhansi, c’est douze fois plus mais ‘seulement’ 3,50€ !
Située au cœur de la ville de Jhansi, ce fort est l’un des centres de résistance les plus importants à la domination coloniale Britannique lors de la révolte de 1857. Les Indiens ne réussiront que 90 ans plus tard à retrouver leur indépendance !
Les première traces de cet édifice situé sur une colline de la ville remonte au XI ème siècle. Dans un état de restauration irréprochable, paysagé en intérieur avec goût, nous passons un bien agréable moment avec les inévitables demandes de selfies peu nombreuses en raison d’une fréquentation assez faible. Un Indien demandera à l’un de ses amis de se faire filmer en marchant à coté de Dedette ! Vous avez 35 ans d’écart, c’est mort :-)
Après avoir déjeuner au gîte, je sort la trousse à outils pour essayer de régler le problème du Sauvage. Le contrôle dure peu de temps, je trouve deux boulons dévissés probable raison du souci. J’en profite pour faire le tour, tout est ok !
A la tombée de la nuit, je me rends compte que je n’ai pas fait d’essai sur la route, confiant le Guyno !
Le propriétaire nous a apporté un petit chauffage électrique pour la soirée. Il est le bienvenu mais son niveau sonore nous interdira de l’utiliser pendant la nuit !!! On sera bien sous la couette sans les draps. En Inde, bien souvent, le drap du dessus est inexistant.
On peut imaginer que les couvertures ne sont pas lavées à chaque fois :-(
Les échanges avec la famille se bousculent, nous planifions notre rencontre sur New Delhi avec les filles le 19 et avec Yannick, Florence le 22.
Nous avons décidé de rejoindre Jaisalmer, étape finale de notre circuit familial dans le Rajasthan en commençant à Delhi. La moto restera dans la ville pendant la petite dizaine de jours.
Nous devons prendre l’avion le 19 Décembre pour rejoindre la capitale.
Environ mille km avant Jaisalmer, nous reprenons la route dès demain, les retrouvailles approchent à grand pas :-)
12 Décembre 2024
Une belle éclaircie !
Kota se trouve à 330 km de Jhansi, à priori sur des quatre voies. Peu de temps après avoir quitté la ville, nous circulons dans un trafic fortement diminué et avançons, miracle, normalement ! Je retrouve le plaisir de rouler, avancer, rêvasser !
A la pause thé que nous payons le double du prix (c’est assez fréquent dans le pays pour les étrangers), seulement deux ou trois curieux non invasifs. C’est marrant comment le mental peut instantanément retrouver des couleurs… Il suffit juste d’un peu de tranquillité, d’autonomie, de liberté !
A cet endroit, vous verrez les photos d’un beau camion Tata typique.
Un peu plus loin, alors que l’on s’arrête pour déjeuner, je réponds à Jean-Luc , un ami de toujours. La communication arrive directement dans le casque. Les ondes, les réseaux, le Bluetooth, la technique a tout de même des côtés magiques que j’ai bien du mal à matérialiser.
On sait s’en servir mais on est bien incapable d’expliquer…
Les bovins sont nombreux aujourd’hui, et en voir couchés sur la quatre voies n’a rien de surprenant. Des km parcourus depuis que nous sommes en Inde, on peut dire que la police est quasi inexistante dans un pays ou rouler à contresens est autorisé ! Il est où le problème !!!
Les dépôts d'ordures sauvages sont monnaie courante, les vaches sacrées aiment aller y chercher des restes consommables… Vous verrez un troupeau trouvant un de ces endroits confortable !
Sur Kota ville de un million cinq cent mille habitants, l’arrivée à l’hôtel Centrum qui comme son nom l’indique est en centre ville se fait, incroyable, sans ralentissement.
Le gps nous dirige à trente mètres du parking privé. Que du bonheur !
Bon, il faut toujours un peu de poil à gratter, les procédures d’entrée dans les hôtels en Inde sont pour le moins assez lourdes. La perfection n’est pas de ce monde !
Une petite sortie en ville se soldera par quelques demandes de selfies, la routine quoi !
En passant dans une banque pour des renseignements sur le change, nous sommes invités à nous asseoir au bureau d’une conseillère en rendez-vous avec l’un de ses clients.
Imaginez être avec votre banquier sur le montage d’un crédit pour votre maison, et votre conseiller (ère) invite deux touristes à s’asseoir à côté de vous !
C’est un bel exemple de différence de culture...
13 Décembre 2024
On ne se comprend pas toujours avec les Indiens, ce matin nous demandons café avec sucre sans lait ; du style assez simple en Anglais… Devinez, on a avec lait, sans sucre !
Au début, on était plutôt surpris, voir un peu énervés avec les incessantes visites pendant petit le petit déjeuner. En fait, dans le pays, c’est la norme, un serveur peut venir cinq ou six fois.
Nous ne doutons pas de la bonne intention mais le résultat est un petit déj pas vraiment… tranquille !
En emmenant les bagages au Sauvage, le gardien du parking veut absolument les prendre alors que je suis quasi arrivé.
- Non ça ira, merci.
Pendant que nous répartissons entre top-case et coffre, celui-ci et un autre employé sont si près qu’ils me gênent l’accès. J’ai pensé à Michel un grand voyageur en side-car, qui en Afrique faisait un cercle imaginaire devant lui pour garder de l’espace. J’avais trouvé ça un peu exagéré…
J’ai fait la même chose ce matin !
Déjà citée plusieurs fois, la phrase de mon arrière grand-mère m’est encore revenue :
‘De tout ce que je me suis moqué dans la vie, je l’ai fait !!! ’.
Avant de quitter Kota, nous allons faire du change Euro Roupie. Nous avons obtenu hier dans une agence de la State Bank of India (SBI) l’adresse d’une autre endroit où nous trouverons le service.
L’agence en question contrôle nos billets, mon passeport, et téléphone, en m’indiquant qu’il me faut attendre un peu. Dedette pendant ce temps gère les visites guidées du Sauvage à l’extérieur !!!
Un quart d’heure plus tard, mon interlocutrice par ailleurs très souriante, me dit que le change ne va pas pouvoir être possible.
- Ne vous inquiétez pas, je vous donne l’adresse ou vous pourrez faire votre opération.
A la nouvelle adresse indiquée, pas d’agence :-(
Ohlala, vivre en Inde m’enlèverais sûrement quelques années en espérance de vie !
On préfère utiliser le cash pour les devises, ce matin, un distributeur fera l’affaire avec à la clé cinq à sept pour cent de frais en sus.
En discutant avec Dedette, on faisait les comparaisons du relationnel avec les habitants entre quelques pays.
Bien souvent la demande d’un service ou d’un renseignement se solde par un :
- Je connais quelqu’un qui peut vous aider, ou d’un suivez-moi !
En Inde, le contact est permanent mais ce matin, pas un Indien nous a proposé de nous emmener à une agence bancaire…
La fin de la journée nous prouvera qu’un jugement trop rapide ou trop tranché n’est jamais bon...
Notre départ de la ville se fait vers midi.
Le coucher est réservé à Beawar à 250 kms. Pas de quatre voies aujourd’hui, on compte à peu près cinq heures pour la distance auxquelles on peut ajouter une heure de pause au global, ça va être chaud pour arriver avant la nuit.
En traversant un village, nous nous arrêtons devant l’utilisation inédite d’une moto
pour piler les céréales (voir vidéo ! ). Lors de cet arrêt, les enfants que vous voyez sur les photos étaient là en instantané !!!
L’arrivée sur Beawar est un beau plantage au niveau de l’adresse de l’hôtel. Nous prenons quelques minutes pour reprogrammer.
Un moto s’arrête avec deux Indiens :
- On peut vous aider ?
- On n’est pas à la bonne adresse pour l’hôtel réservé.
- Montrez-nous…
- Suivez-nous, on vous y emmène, c’est à dix km.
Le pilote de la petite moto klaxonne en permanence, le passager fait signe à tout le monde de se ranger comme si nous étions des personnalités.
Arrivée su place, nous discutons avec nos deux ‘facilitateurs’ et les remercions chaleureusement.
L’hôtel est un ancien très bel hôtel qui donne l’impression d’être en fin d’exploitation.
Fait pour accueillir de nombreux clients, nous n’y avons pas croisé d’autres voyageurs en soirée.
Et ce matin, on parlait des Indiens qui ne rendaient pas service :-(
‘L’expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs !’
Oscar Wilde
14 Décembre 2024
Le jour où j’ai failli perdre la tête !
Petite étape de cent cinquante km pour rejoindre Jodhpur, de quoi prendre son temps en début de journée... Dans le mental, le sujet du moment est de trouver un parking à Jaisalmer pour y laisser le Sauvage pendant une petite dizaine de jours.
Jodhpur sera une étape familiale de notre circuit au Rajasthan, on fera les incontournables à ce moment-là.
Aujourd’hui fait partie de ces journées où tout s’est bien passé mais un événement aurait pu finir définitivement cette grande virée en Asie…
Je vous plante le décor : nous traversons un village sur une quatre voies au bitume correct, nous sommes à environ 60 km/h. Le trafic est très fluide, on porte juste attention aux carrefours éventuels. Sortie de la petite cité, un tracteur avec une remorque est garé à droite empiétant un peu sur la voie de gauche. Je jette un œil sur ma droite avant de m’écarter, il n’y a personne, je me garde un mètre d’écart avec la remorque. La vie est belle…
Juste avant d’arriver à hauteur de l’ensemble, Dedette crie dans le casque :
- Attention aux barres, attention aux barres !!!
Un profil métal posé à l’horizontal sur la remorque dépasse largement et m’aurait juste décapité.
Pas eu le temps d’avoir peur, je ne regrette pas l’investissement des interphones :-))
Voilà comment on peut finir son histoire en roulant bien prudemment.
Ce n’était pas un beau jour pour mourir ;-)
Lors de la pause repas café bien retirée de la voie, on réussi une belle performance :
seulement un homme s’arrêtera pour un selfie. Ses regards envers Dedette ne sont pas des plus sains et un selfie en sa compagnie est un poil trop collé…
Après plusieurs clichés, on lui fait comprendre qu’il en a suffisamment !
Sur Jodhpur, le bureau de change où nous nous rendons est fermé.
A l’arrivée à l’hôtel, nous sommes accueillis par un Indien la cinquantaine d’une grande gentillesse qui se propose de nous emmener dans un bureau de change. L’opération se fait sans aucune procédure administrative, nous donnons les Euros, il nous confie les Roupies à un cours correct.
Hier, deux heures et trois agences bancaires pour ne rien obtenir !!!
Ensuite, il nous propose de nous rendre au marché en tuctuc. Nous nous retrouvons dans le quartier historique de la ville qui nous permet de faire quelques courses, entre autres le café pas toujours facile à trouver.
Nous vous joignons une vidéo vous laissant entrevoir la difficulté d’être piétons…
Je l’aime bien celle-là !
15 Décembre 2024
Le départ avec Baguera notre hôte (comme le film le livre de la jungle) est chaleureux.
Son souhait de nous voir réaliser un bon voyage transpire.
Il imagine que l’on revienne un de ces jours dans son hôtel. Je lui indique qu’il pourrait plutôt venir nous rendre visite en France.
- Si tu me donnes un visa et l’argent pour faire le voyage mon ami !!!
Il y a des fois, on ferait mieux de se taire :-(
Jaisalmer, fin de notre circuit au Rajasthan avec la famille est aussi notre point d’arrêt momentané de notre voyage moto.
Pour la première fois depuis notre entrée en Inde, nous rencontrons un cycliste voyageur.
Nous échangeons quelques minutes avec ce jeune homme nous indiquant se déplacer sans argent.
A l’avant de son vélo, il a tout de même un qr code permettant pour ceux qui le désirent de verser une aide pour son projet... Il accepte sans problème un petit interview.
Les bovins sont nombreux au bord, ou sur les routes. C’est aux véhicules de changer leurs trajectoires, pas l’inverse.
Lors d’un arrêt dans un bar, des hommes arrivés en 4x4 prennent le thé, pendant que sur la route une famille passe avec des chargements anarchiques sur deux charrettes emmenées par des dromadaires. La même planète, mais des écarts de conditions de vie considérables…
L’arrivée à l’hôtel situé dans le célèbre fort de Jailsamer est plutôt rock and roll.
Nous voilà englués dans des rues trop étroites qui finissent par n’être ouvertes qu’aux motos solos !
Il reste encore huit cents mètres avant l’arrivée au coucher. En cherchant un autre parcours, nous finissons sur un parking où l’on nous indique que nous ne pourrons aller plus haut !
Le parking intérieur ‘vendu’ par le site de réservation est donc imaginaire. Chance pour nous, sur place, nous rencontrons un guide Indien parlant le Français. Il nous conseille un tuctuc pour emmener les bagages, nous indique avoir une place dans sa résidence pour garder la moto pendant notre période d’absence, connaît un cordonnier pour changer une fermeture éclair hs de notre capote, nous finissons par nous donner rendez-vous demain à 14h au parking où le Sauvage va passer la nuit ! Nul doute qu’il veut aussi nous vendre une prestation mais on se sent tout de suite un peu plus, ’à la maison’ !
Il nous accompagne à l’hôtel intégré dans le fort où la chambre a une vue imprenable sur la ville, avec le coucher de soleil en face du balcon !!! A la tombée de la nuit, un homme vient chanter quelques morceaux traditionnels avec un instrument ressemblant de loin à un accordéon. On abuse un peu de films et photos de cette situation plutôt exceptionnelle. Ah, j’oubliais, le prix de la chambre est de onze €. On pardonne l’absence de parking…
Nous finissons la soirée avec un Indien venu ici avec une 350 ktm. Nous échangeons moto, voyage.
C’est surprenant ;-))
16 Décembre 2024
J’ouvre les yeux vers 05h45, il est rare que ce soit aussi tard…
Comme Dedette, je me suis chopé une bronchite, c’est un peu comme si on arrivait à se fatiguer pendant ce long voyage !
En attendant le rendez-vous en début d’après-midi avec Dinesh le guide Français rencontré hier , nous allons visiter les célèbres temples Jaïns situés dans l’enceinte du fort. C’est à quelques minutes de marche de notre hôtel.
Construits en grès entre le douzième et le seizième siècle, ces lieux de recueillement de la religion Indienne Jaïn sont magnifiquement décorés. Pas moins de six cents idoles y sont représentées.
Le Jaïnisme prône la non violence envers toutes les créatures vivantes permettant d’atteindre la pureté spirituelle. Voilà un précepte qui ne peut pas faire de mal !!!
Élément quasi inexistant dans nos religions occidentales, nombre de leur divinités sourit.
Nos saints (tes) en statues ou vitraux donnent bien souvent l’impression d’avoir enterré un proche la veille… Pas sûr que le grand esprit soit d’accord avec ces représentations bien tristes…
Guyno, tu t’égares !
Le fort, proche du désert du Thar avec ses 860 ans d’histoire est le deuxième fort le plus ancien du Rajasthan. Carrefour de la route de la soie, à l’Unesco depuis 2013, c’est l’un des plus grands forts habités au monde avec quatre mille âmes. En 2022, a été initié un projet de jumelage avec Carcassonne.
En 1993, une mousson catastrophique a détruit deux tiers du fort, réhabilité ensuite.
En début d’après-midi, nous informons Dinesh que nous allons cherché un hôtel avec parking privé pour y laisser le Sauvage. Il nous indique qu’il va être bien difficile de trouver notre bonheur, les parkings privés Indiens dans la ville étant plutôt... dans la rue !
Effectivement, après avoir galéré pour sortir de l’enceinte du fort (…), on se casse les dents sur plusieurs établissements sans trouver la perle rare.
Pour avoir satisfaction, il faut monter en gamme sur du quatre ou cinq étoiles ! Nous visitons tout de même le Grand Khalifa équipé d’un vrai parking privé. Nous leur demandons s’il est possible de ne louer qu’une place de parking sans prendre de chambre, refusé !
On reste dans les parages en imaginant la solution proposée par Dinesh de mettre sur son terrain à six km de là. Pas vraiment idéal, mais faute de mieux.
Un employé du Grand Khalifa arrive alors en nous indiquant avoir peut-être une solution pour nous :
- Prenez les trois nuits à venir dans notre hôtel, et j’ai une solution pour le parking.
- Non, vos tarifs sont hors budget !
Là, je vous passe les détails ; la négociation dure une petite demi-heure, pour finir avec un prix de chambre divisé entre deux et trois et environ 35€ pour parquer le Sauvage treize jours dans une allée privée fermée par un portail. Le lieu de gardiennage étant situé à moins de cent mètres de l’hôtel :-)
Nous ne sommes pas vraiment habitués à ce genre de luxe, mais on pourrait s’y faire très vite :-))
17 Décembre 2024
Le réseau visa fonctionne en Inde, mais la plupart du temps, les commerçants préfèrent le cash. Il est vrai que vu la taille de nombreux échoppes, on peut imaginer une comptabilité très basique voir pas de comptabilité du tout !
Nous nous rendons en ville pour changer encore quelques €. Le bureau est fermé. Un vendeur de de rues nous interpelle :
- Vous voulez faire du change ?
- Oui, c’est le but de notre visite.
Sans sollicitation, il appelle le gérant et me passe le téléphone.
- Bonjour Monsieur, combien vous voulez changer ?
- Euh, cinq cents €
J’essaie de parler à voie basse, cela correspond à 240 jours de travail au salaire minimum en Inde.
- Combien voulez-vous ? Je n’ai pas compris !
- Cinq cents € (un peu plus fort)
- Combien ?
- Cinq cents € à un ton alors assez fort pour en faire profiter les inévitables badauds :-(
- Ok, j’arrive.
Deux minutes plus tard, il nous ouvre la porte de son petit bureau, le change est fait le temps de se mettre d’accord sur le cours et compter les billets…
Pour faire un comparatif avec la France, imaginez un Français rémunéré au Smic qui verrait un étranger faire environ seize mille € de change pour… se promener !
Abordé en d’autres occasions, on a le devoir d’être irréprochable envers les autochtones, ce qui est difficile avec les Indiens. Leur gentillesse n’est pas à remettre en cause mais la pression permanente sur les voyageurs que nous sommes nous amène quelquefois à être un peu grincheux !
Voilà un axe d’amélioration sur les semaines qu’il nous reste à parcourir le pays.
En rupture d’apéro (...), nous programmons sur le téléphone une ‘Liquor wine shop’ (boutique de vente d’alcool) qui s’avère être fermée. On remet le nez sur le portable pour en programmer une autre. Arrive un chauffeur de tuctuc déjà remercié plusieurs fois hier devant son insistance à nous vendre ses services.
- Je peux vous aider ?
- Non, merci, nous allons trouver ?
- Vous cherchez quoi ?
- Un magasin vendant de l’alcool.
- Monsieur, il y en un de l’autre coté de ce carrefour, regardez.
- Ah, ok, merci…
- Je vous accompagne.
Nous payons le commerçant, et donnons la pièce à notre ‘facilitateur’ très heureux de la recevoir ! Peu pour nous, un vrai geste pour lui !
En dînant à l’hôtel en soirée, nous ne sommes pas gênés par la fréquentation… A priori, la période entre Noël et le jour de l’an est la période la plus chargée de l’année.
Nous verrons cela à notre retour à Jaisalmer le 26.
Nous finalisons l’enregistrement de notre vol du 19 Décembre, le contact avec la famille se rapproche à grands pas :-).
19 Décembre 2024
L’avion à hélices qui nous emmène jusqu’à Jaipur est assez bruyant. C’est un ‘petit appareil’ avec environ quatre vingt personnes. Afin de bénéficier d’un prix plus faible, nous avons choisi un vol avec escale. L’attente à Jaipur est de quatre heures qui se transformeront en cinq heures suite à un retard du vol sur New Delhi.
En Inde comme dans de nombreux pays, les prix des consommations dans les aéroports sont totalement décalées avec le niveau de vie. Ici, le café est à trois € !
C’est avec un Airbus A320 que nous atterrissons à la capitale New Delhi et ses seize millions d’habitants ! En 2015, elle était déclarée comme la ville la plus polluée du monde par l’OMS.
Situé à environ vingt de notre hôtel, on hésite entre le taxi, le bus ou le métro.
Ce sera plus simple que prévu ! Un Indien nous aborde à la sortie de l’aéroport :
- Vous pouvez prendre un ticket taxi au petit guichet que vous voyez là-bas (cinquante mètres).
- Merci, nous y allons.
Après avoir donné l’adresse de notre hôtel, l’homme nous indique 450 Roupies, soit environ cinq € ! On nous donne un ticket qui nous permet de prendre un des taxis qui défilent sans arrêt.
La conduite est Indienne, toujours la règle des dix centimètres…
Heureux d’arriver vers 21h00.
Une grande partie des bagages sont restés avec le Sauvage, on se sent tout léger :-)
Demain, Anabelle et Laura fouleront pour la première fois le sol Indien pour de belles retrouvailles ;-))
20 Décembre 2024
Neuf heures trente, on frappe à la porte. Anabelle et Laura sont là devant nous en chair et en os ! On a mille et une choses à échanger.
Dans la famille, on n'est jamais à court de ce côté-là. Imaginez après six mois d’absence !!!
L’écran des réseaux sociaux permet la vision, pas la sensation, la chaleur, peut même laisser un goût de frustration… Une fenêtre de neuf jours s’ouvre sur des relations en vrai, sans artifice, juste le plaisir d’être ensemble.
Elles ont apporté un whisky Japonais excellent, un rosé appelé ‘les Jolies Filles’, un peu de bonne charcuterie ! Mamy, un copain de toujours nous a fait suivre un porte clé Africa Twin notre moto restée au bercail.
Ou comment des geste simples font un plaisir insoupçonné…
L’éloignement fait ressortir l’indispensable, le vital. La famille, les amis sont les bases de nos équilibres, nos forces.
La nuit a été courte dans l’avion, un peu de repos dans la chambre leur fait le plus grand bien en fin de matinée.
En après-midi, nous rejoignons en tuctuc le temple du lotus. Celui-ci, inauguré en 1986 se présente comme une fleur de lotus à peine entrouverte. L’intérieur est d’une sobriété excessive.
Considéré comme le temple mère d’Asie du Sud, il se veut ouvert à toutes les croyances. C’est l’une des huit maisons d’adoration du Bahaïsme.
Religion ayant vu le jour en 1844 en Iran, ce mouvement prône de belles valeurs :
Égalité des sexes, comptabilité de la science et de la religion, relativité de la vérité, unicité absolue du genre humain.
Par moment, j’ai l’impression que plus j’en apprends, moins j’en connais !
Comme bien souvent, on ne pourra éviter encore quelques demande de photos des Indiens.
Malgré le manque de sommeil, les filles gardent une belle énergie en soirée autour des bonnes bouteilles apportées ce matin. La charcuterie, la bouteille de rosé, n’ont pas survécu, rassurez-vous, le whisky est juste un poil entamé :-))
Demain, Yannick mon frère et Florence notre belle-sœur prendront eux aussi le chemin de New Delhi.
Nous pourrons alors quitter la capitale pour aller découvrir les merveilles du Rajasthan !